Depuis une dizaine d’années, Asghar Farhadi collectionne les récompenses cinématographiques les plus prestigieuses. Doublement oscarisé avec «Une Séparation» et «Le Client»), ce virtuose de la mise en scène allie comme personne drame social et thriller psychologique.  

Père divorcé, Rahim purge une peine de prison à cause d’une dette impayée. Au cours d’une permission, cet homme bien sous tous rapports croit avoir trouvé le moyen de rembourser son dû grâce à un mystérieux sac rempli d’or, mais la somme ne suffit pas et son créancier refuse de retirer sa plainte… 

Servi par une écriture scénaristique brillantissime, le réalisateur iranien prouve une fois encore tout son art à représenter nos dilemmes moraux.

Stéphane (Vincent Elbaz) a décidé de s’installer dans les montagnes du Cantal. Papa à la fois touchant et un peu perdu, il espère ainsi renouer avec Victoria, sa petite fille de huit ans, devenue mutique depuis la disparition de sa maman.

Au cours d’une promenade en forêt, un berger confie à la fillette un chiot nommé «Mystère». A son contact, Victoria reprend goût à la vie, jusqu’au jour où Stéphane comprend que la gentille bestiole est en réalité un loup… 

Malgré les mises en garde, il ne peut se résoudre à séparer son enfant de cette boule de poils d’apparence inoffensive… Inspirée d’une histoire vécue, une belle fable familiale qui fait réfléchir sur notre rapport aux animaux dits sauvages.

Née en banlieue parisienne, à La Courneuve, la réalisatrice française Sylvie Ohayon ne renie en rien ses origines. 

Après «Papa Was Not a Rolling Stone» (2014), comédie dramatique autobiographique adaptée de son propre roman, elle consacre en effet son second long-métrage de fiction à la rencontre improbable entre une jeune rebeu vivant d’expédients et une couturière proche de la retraite. 

Première d’atelier au sein de la maison Dior, Esther (Nathalie Baye) se fait voler son sac dans le métro par Jade (Lyna Khoudri). Prise de remords, cette dernière lui rend son bien. A sa surprise, Esther lui propose alors de l’engager et de la former… Un récit d’émancipation porté par deux magnifiques actrices.

Prince méconnu de la comédie déjantée, le réalisateur français Antonin Peretjatko nous a déjà fort diverti·es avec des joyaux comme «La fille du 14 juillet» et «La loi de la jungle» qui, hélas, n’ont pas eu l’heur d’une sortie en Suisse.

Grâce un casting d’enfer, son troisième long-métrage est parvenu jusqu’à nous et c’est un pur bonheur de comédie loufoque… 

Paul Château-Têtard (Philippe Katerine), vieux garçon richissime et bien trop gâté, prend le métro pour la première fois de sa vie et tombe amoureux fou d’une jeune et charmante guichetière (Anaïs Demoustier). Las, sa «reine-mère» (Josiane Balasko) veille au grain et rouvre la lutte des classes… Jouissif !

Doté d’un sens de l’humour féroce et corrosif, l’humoriste et cinéaste Fabrice Éboué fait très fort avec le provocant «Barbaque», jouissive comédie cannibale et saignante à point !

Un boucher de quartier proche de la faillite (incarné par lui-même) tue accidentellement un Végane venu saccager sa boutique. Transformée vite fait en jambon, la dépouille du militant antispéciste est vendue par erreur par son épouse (Marina Foïs parfaite en épouse frustrée).

Le hic, c’est que la clientèle apprécie sans modération ce mystérieux «porc d’Iran». Et si c’était là un bon moyen de relancer le petit commerce ?… Savoureusement politiquement incorrect !

Cette adorable comédie familiale raconte l’histoire rocambolesque d’une jeune collégienne new-yorkaise qui a reçu en cadeau de la part d’un mystérieux magicien un adorable petit chien rouge.

Avec une rapidité étonnante, ce chien baptisé Clifford grandit plus que de raison. Alléchée par cet étrange phénomène de croissance, une société spécialisée dans les biotechnologies veut à tout prix mettre la main sur le précieux ADN du cabot devenu géant…

S’ensuit une course-poursuite échevelée à travers la Grosse Pomme… Tourné en prises de vues réelles et truffée d’effets spéciaux du meilleur cru, un film joyeux et trépidant à japper de rire !

Bouh ! La cultissime saga «Ghostbusters» s’en revient hanter nos grands écrans. Ouverte en 1984, cette chasse hilarante aux fantômes connaît en effet un nouveau rebondissement quelque trente ans après les «événements».

Endettée jusqu’au cou, une mère célibataire est contrainte de s’installer avec ses deux enfants dans une vieille baraque isolée. Elle en a hérité de son père, un scientifique considéré comme fantasque. 

En furetant ci et là, les mômes ne tardent pas à dénicher un bien étrange matériel, apparemment frappé d’obsolescence, encore que… Menée tambour battant, cette nouvelle sarabande ectoplasmique n’a rien à envier à ses prédécesseures !

Un jour, le photographe animalier, Vincent Mugnier a entraîné l’écrivain voyageur Sylvain Tesson sur les hauts plateaux tibétains. Les deux hommes sont partis à la recherche de la panthère des neiges, créature furtive et insaisissable qui obsède tout chasseur d’images digne de ce nom.

De leur quête, Tesson a déjà tiré un récit magnifique, couronné par le Prix Renaudot, où, à la fois, il célèbre les vertus introspectives de l’affut et déplore le lien perdu avec le monde vivant.

Fascinant, le documentaire de Marie Amiguet se montre à la hauteur du livre. Au cœur de l’hiver himalayen, il restitue à merveille cette partie de cache-cache avec un animal de légende qui nous renvoie à nous-même et à nos fantasmes, telle la baleine blanche de «Moby Dick».

C’est non sans bonheur que l’on va renouer avec Buster Moon, koala raffiné et directeur du Nouveau Théâtre Moon dont nous avions assisté au sauvetage dans le premier épisode de «Tous en scène», film d’animation anthropomorphique du genre délirant.

Cette fois le marsupial des antipodes a une ambition autrement élevée, s’étant mis en tête de monter un spectacle dans la salle la plus prestigieuse du pays. Pour arriver à ses fins, il n’hésite pas à s’acoquiner avec Jimmy Crystal, véritable loup du showbiz !

L’on murmure que Meena l’éléphante timide, Gunter le porc chantant et Ash la rockeuse porc-épic vont devoir s’employer à sauver les meubles…

Compton, quartier défavorisé de Los Angeles. Avant même leur naissance, Richard Williams (Will Smith) échafaude sur septante-huit pages un plan dont le but est de faire de ses deux filles les plus grandes championnes de tennis du monde.

L’homme n’a aucun savoir tennistique, mais il est prêt à tout pour les sortir du ghetto auquel il les croit promises. Puisant son savoir dans les livres, il les entraîne jusqu’à l’épuisement. 

Match après match, les deux gamines se transforment en véritables machines de guerre, écrasant toute concurrence sur leur passage. Venus et Serena Williams seront les premières joueuses afro-américaines à devenir n°1 mondial, mais à quel prix ? Quand l’amour et l’ambition d’un père frisent la déraison…