Nicolas
LE PROCÈS DU CHIEN (à découvrir !)
Le premier long-métrage de Laetitia Dosch s’inspire librement d’un fait-divers, lequel a défrayé la chronique en Suisse romande, voilà quelques années…
Cosmos, un chien qui accompagne Dariuch (François Damiens), malvoyant haut en couleur, a mordu par trois fois. Inflexible, la justice ordonne donc son euthanasie au grand dam de son maître qui convainc Avril (L. Dosch), jeune avocate idéaliste, d’assurer la défense du meilleur ami de l’homme.
Après avoir persuadé le juge que son client est une personne et a donc droit à un procès équitable, Avril va s’efforcer de plaider sa cause… Comédie surréaliste et burlesque, «Le Procès du chien» atteint à une profondeur humaine insoupçonnée.
DREAMERS (VOst)
Jeudi 10 octobre à 19h, le film sera suivi d’une discussion avec le cinéaste.
Carlos est arrivé enfant du Mexique, avec ses parents et ses frères. Sa famille a immigré à Chicago en 1993. Trente ans plus tard, il n’est jamais retourné dans le pays dont il a la nationalité. Il ne peut quitter les États-Unis, craignant de ne pouvoir y revenir. S’il sort de chez lui, c’est la peur au ventre, car la police pourrait très bien l’arrêter et l’expulser…
Carlos fait ainsi partie des deux millions de «Dreamers» («Rêveurs»), ces immigré·es clandestin·e·s qui ont vécu une enfance américaine normale, avant d’être déchu·es de leurs droits dès leurs dix-huit ans.
Les cinéastes suisses Luc Peter et Stéphanie Barbey filment Carlos dans son quotidien, donnant corps de façon bouleversante à cette vie «inexistante».
LES BARBARES
«Il ne leur restait plus d’Ukrainiens…» Consternation du maire de Paimpont quand Joëlle, l’institutrice bien-pensante, lui annonce que les réfugié·es que la municipalité a accepté d’accueillir ne sont pas ukrainien·nes comme prévu… mais syrien·nes!
Actrice reconnue sur le plan international et réalisatrice iconoclaste («Lolo», «My Zoe»), Julie Delpy met à l’épreuve de l’immigration et du vivre-ensemble une tranquille petite ville bretonne.
Sa comédie chorale a des accents quasi moliéresques dans sa façon d’épingler les racistes «qui s’ignorent», dont l’esprit de solidarité est à géométrie très variable… Une réussite piquante d’intelligence, servie par des acteurs et des actrices hors-pairs.
BEETLEJUICE BEETLEJUICE
En 1988, Tim Burton s’est fait un nom à Hollywood grâce à «Beetlejuice», un petit film d’horreur terriblement attachant dont le personnage principal était un bio-exorciste hirsute au costume à rayures inoubliable.
Pour l’appeler à la rescousse, rappelez-vous, il suffisait de prononcer son nom à trois reprises… Bonne nouvelle, le truc fonctionne toujours comme va le démontrer Lydia (Winona Ryder, rescapée du premier épisode)…
Magie du cinéma et du maquillage, Michael Keaton reprend aussi avec verve son rôle de Beetlejuice pour sauver Astrid (Jenna Ortega), la fille de Lydia, embarquée dans une histoire amoureuse infernale… Cartoonesque, musical et délirant comme il se doit: un retour réussi!
MES AMIS ESPAGNOLS
Samedi 5 octobre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Après «Alexia, Kevin & Romain», sur trois jeunes en décrochage social, le cinéaste Adrien Bordone est de retour avec un film de la même veine: le cinéaste y brosse avec sensibilité le portrait de ses «amis espagnols» d’enfance, nés comme lui à Bienne dans les années 1980, mais repartis à l’adolescence en Galice, la terre de leurs parents.
Ses frères de terrain de jeu, Bordone les a donc vus disparaître un à un, à mesure que ceux-ci et leur famille retournaient dans leur pays d’origine… Mais que sont-ils devenus?
De cette interrogation résulte un documentaire intimiste sur la «remigration», qui creuse avec sensibilité les questions essentielles de l’amitié et des racines.
DES ENFANTS ET DES ARBRES - UN AN À L'ÉCOLE DE LA FORÊT (VOst)
Après avoir œuvré pendant deux ans comme institutrice, la cinéaste argovienne Natalie Pfister s’est dédiée au cinéma documentaire, signant notamment un film remarquable sur le divorce.
Elle renoue aujourd’hui en quelque sorte avec son passé d’enseignante, en suivant pendant une année une classe d’enfants âgés de quatre à huit ans, qui apprennent à lire, à écrire et calculer en plein air et ce, qu'il fasse beau, qu'il pleuve ou neige.
Pantois, nous découvrons alors que la nature est un immense espace de découverte qui éveille la curiosité et stimule l'esprit de recherche des plus jeunes, développe leur créativité et leur sens de la responsabilité… Et si c’était la solution rêvée à tous nos maux?
MEGALOPOLIS (VF ou VOst)
Jeudi 3 octobre à 20h (VF)
Samedi 5 octobre à 20h30 (VOst)
Ce projet insensé, Francis Ford Coppola le portait en lui depuis des décennies. Pour le concrétiser, le réalisateur octogénaire de «Apocalypse Now» (1979) a vendu une part de son vignoble californien.
Au cœur de New Rome, un New York alternatif situé au XXIe, un architecte idéaliste (Adam Driver) veut construire une cité du futur en accord avec la nature. S’oppose à lui le maire de la ville (Giancarlo Esposito), politicien roué ne songeant qu’à ses propres intérêts.
Sur fond d’une vie publique déliquescente, le réalisateur du «Parrain» décrit leur affrontement avec une démesure folle, laquelle constitue sa griffe… Une œuvre d’anticipation monumentale qui en dit long sur l’Amérique d’aujourd’hui!
QUAND VIENT L'AUTOMNE
Réalisateur prolifique, François Ozon s’est imposé comme un maître des portraits féminins complexes, qu’il sait apparier à des intrigues psychologiques de haut vol.
Avec «Quand vient l’automne», il persiste dans la dramédie aux accents policiers qui a fait sa renommée, de «Huit femmes» à «Mon crime», en passant par «Dans la maison».
Michelle (Hélène Vincent) coule une paisible retraite en Bourgogne, proche de son amie Marie-Claude (Josiane Balasko). A la Toussaint, sa fille Valérie (Ludivine Sagnier) et son petit-fils lui rendent visite. Le dîner prend alors une drôle de tournure lorsque Michelle leur sert des champignons vénéneux. Accident ou geste calculé?
INGEBORG BACHMANN - D'UN DÉSERT L'AUTRE (VOst)
L’Autrichienne Ingeborg Bachmann (1926-1973) est l’une des grandes poétesses du XXe siècle. Dans le film qu’elle lui consacre, la cinéaste Margarethe von Trotta évoque les quatre années qu’elle a vécues avec l’écrivain Max Frisch, dont elle était «douloureusement amoureuse»…
En 1958, Ingeborg Bachmann (Vicky Krieps) est déjà célèbre. Venue à Paris pour donner une conférence, elle y fait la connaissance de Frisch. Le coup de foudre est réciproque, au point de quitter Rome, «la ville qui la rend vivante», pour vivre avec Frisch à Zurich.
Elle ne s’y fera jamais, ni au café-flotte alémanique, et encore moins à l’emprise de l’être aimé qui tend, en homme de son époque, à la considérer comme une ménagère…