Condamné à la prison et au fouet, le cinéaste Mohammad Rasoulof a dû fuir l’Iran. Il aura eu juste le temps de tourner en toute clandestinité son nouveau film. Primé à Cannes, celui-ci raconte l’histoire d’Iman et de sa famille.

Iman vient d’être nommé juge au tribunal de Téhéran. Son épouse se réjouit de cette promotion et intime à leurs filles d’être irréprochables.

Mais, à la suite de l’assassinat de Mahsa Amini par la police, le mouvement «Femme, vie, liberté» enflamme les rues, à tel point qu’Iman se sent menacé… En maître de la métaphore, Rasoulof élabore un drame à suspense, révélateur d’un système mortifère qui semble chanceler face à la détermination des femmes.

L’alpiniste Sophie Lavaud est entrée dans la légende de l’himalayisme. Après avoir escaladé treize des quatorze sommets culminant à plus de 8000 mètres de l’Himalaya, elle se prépare à escalader l’ultime cime de cette hauteur.

Réalisé par le guide de haute montagne François Damilano, ce documentaire suit leur ascension vertigineuse de cette «montagne tueuse» d’une difficulté extrême, à la fois dangereuse et hypnotique, qui pousse irrésistiblement à la transgression.

Comme le dit son suiveur cinéaste, «c’est l’histoire d’une femme qui n’était pas prédestinée à de telles escalades, mais qui les a réussies, sans même se geler une phalange»…

Dimanche 1er septembre à 16h, en présence de la réalisatrice.

Réalisatrice des déjà très réussis «Little Girl Blue» et «Madly in Love», la talentueuse cinéaste helvético-hongroise Anna Luif persiste et signe fort joliment avec «Les Histoires d’amour de Liv S.».

Elle y raconte les relations de cœur d’une dénommée Liv Sàndor. Après s’être disputée avec son petit ami du moment, cette femme de trente-huit ans commence à marcher au hasard, tout se remémorant ses précédentes rencontres amoureuses…

Avec l’excellente actrice française Agnès Delachair dans le rôle de cette héroïne drôle, attachante et peut-être un peu trop rêveuse, un film tragicomique qui nous emporte dans un tourbillon émotionnel libérateur.

Coproduit entre le Japon et la France, ce film d’animation, un «animé» comme on dit au Pays du Soleil-Levant, est à découvrir dès huit ans.

Adapté d’un manga de Takashi Imashiro, «Anzu, chat fantôme» fait irrésistiblement penser à l’univers poético-fantastique de Miyazaki, en plus irrévérencieux… À onze ans, Karin a le malheur de perdre sa mère. Endetté, son père la place chez son grand-père, un moine qui vit dans un temple.

La préado y fait la connaissance de Anzu, un chat fantôme géant qui hante les environs sur son scooter depuis trente-sept ans. Farceur et sans gêne, le félin se promet de protéger la gamine. Il va avoir fort à faire, car celle-ci veut l’entraîner au Royaume des morts…

Vivant sur une petite île de Bretagne, Jean-Jean (Didier Bourdon) et Henri (Gérard Darmon) apprennent qu’un insulaire a décroché le pactole à la loterie. Désireux de s’attirer ses faveurs avant que la nouvelle ne se répande, ces deux compères se mettent en quête du mystérieux gagnant…

Notre duo déniche un peu tard l’heureux chanceux qui vient de casser sa pipe, le précieux ticket à la main. Avec la complicité de Nadège (Chantal Lauby), Jean-Jean et Henri planquent alors le cadavre dans le congélateur, le temps de monter une savoureuse arnaque «à l’ancienne» pour tenter d’empocher le magot…

Une comédie fouettée par les embruns, où l’ex-Inconnu Didier Bourdon déploie toute sa verve.

À dix-sept ans, Zé habite un quartier de yourtes sur les pentes d’Oulan- Bator. Élève prometteur, il est aussi chaman: vêtu de sa coiffe traditionnelle, il entre en transe et prodigue des conseils spirituels à sa communauté.

Mais lorsqu’il tombe amoureux de Maralaa, une jeune femme plutôt sceptique, ses pouvoirs semblent ébranlés... Primé à Venise, le premier long-métrage de la réalisatrice mongole Lkhagvadulam Purev-Ochir dépeint une jeunesse tiraillée entre tradition, respect de l’autorité, manque de perspectives et soif de liberté.

Traduisant leurs aspirations en une rébellion empreinte de mélancolie, son film les assemble en une douce mosaïque traversée d’ombres et de lumières.

DIMANCHE 1er SEPTEMBRE 2024

(5.- la place) Petite restauration

UNE JOURNÉE DU CINÉMA VRAIMENT ROYALE!

Dimanche 1er septembre, à l’instar de toutes les salles obscures en Suisse et au Liechtenstein, notre bienaimé Royal vous invite à vivre intensément la Journée du cinéma. C’est là une belle occasion de fêter le septième art avec, selon une coutume désormais bien établie, toutes les séances à cinq francs l’entrée.

Sont à l’affiche six films différant du tout au tout, qui traduisent à merveille l’esprit de diversité que cultive le Royal tout au long de l’année. Pour cette édition, nous avons le choix entre une comédie française que l’on annonce irrésistible de drôlerie, un film d’animation nippon qui a du caractère, un chef-d’œuvre de résistance iranien, une romance suisse douce-amère projetée en présence de sa réalisatrice, un documentaire himalayen à donner le vertige ou encore une belle et subtile chronique de la jeunesse en Mongolie… Bien évidemment, rien n’empêche de les découvrir tous!

Avant de vous laisser étudier dans le détail les atours des films présentés, il importe encore de vous remercier, chères spectatrices et chers spectateurs… Oui, merci de contribuer à faire du Royal un lieu vivant de culture et de plaisir, et bonne journée!

9h30 CITY OF WIND (VOst) (en Avant-Première)

12h À L'ANCIENNE  (en Avant-Première)

14h ANZU, CHAT FANTÔME

16h LES HISTOIRES D'AMOUR DE LIV S. (en présence de la réalisatrice) (en Avant-Première)

18h30 SOPHIE LAVAUD - LE DERNIER SOMMET (en Avant-Première)

20h15 LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE (VOst) (en Avant-Première)