Le film sera précédé par une petite restauration proposée par le «Zonta Club Balcon du Jura» puis suivi d’une discussion.

Pour son premier long-métrage de fiction, la réalisatrice suisse Séverine Cornamusaz s’est librement inspirée du roman de la valaisanne Noëlle Revaz, «Rapport aux bêtes», publié en 2002 aux prestigieuses éditions Gallimard et primé à maintes reprises.

Dans son adaptation, cette jeune cinéaste très prometteuse s’est risquée à créer un équivalent visuel de la langue brute de la romancière qui a ébahi la critique parisienne… Paysan rustre, rivé à son alpage, Paul traite sa femme Rosine de la même manière que ses animaux, sans aucune tendresse. Atteinte de maux de ventre, Rosine ne parvient plus à abattre son travail. Il la croit enceinte. La vérité sera tout autre…

Témoignant d’un sens de l’espace remarquable, Cornamusaz crée en pleine montagne une forme de huis clos épique, encerclé de montagnes à la mesure de la rudesse de son protagoniste. L’un des meilleurs films suisses de l’année, l’un des plus intriguants aussi!

Vincent Adatte

Après «La coupe» (1999) et «Voyageurs et musiciens» (2003), Nethen Chokling réalise le troisième long-métrage de la très courte histoire du cinéma bhoutanais. Il s’agit d’un «biopic» racontant l’existence mouvementée du grand maître spirituel tibétain Milarépa, qui vécut au XIe siècle de notre ère.

Très peu sage dans la première partie de son existence, Milarépa fait l’apprentissage de la magie noire pour venger sa mère, spoliée par sa belle famille des biens de son défunt mari. Rongé par le remords, le fils vengeur va ensuite chercher la sérénité auprès du grand maître Marpa qui le met à l’épreuve pour le conduire à l’éveil bouddhiste…

Bénéficiant des conseils avisés de l’Américain John P. Nungent, expert en effets spéciaux qui a fait merveille sur le tournage de la trilogie du «Seigneur des anneaux», Chokling fait léviter son monde avec une virtuosité à rendre jaloux Siddhartha Gautama en personne!

Vincent Adatte

Un quartier HLM dégradé dans la banlieue londonienne. C’est là que vit Mia, quinze ans révoltés, avec Sophie, sa petite sœur, et sa mère, blonde séductrice qui collectionne les amants. Délaissant l’école, Mia se réfugie dès qu’elle le peut dans un appartement abandonné pour répéter jusqu’à l’épuisement des pas de hip-hop avec une énergie bouleversante. Devenir danseuse, c’est son rêve.

Mais, un matin, voilà qu’elle croise Connors, la nouvelle conquête de sa mère, torse nu, jean taille basse. Et le désir de s’éveiller dans le corps raide de Mia qui ne sait plus sur quel pied danser. Avec une acuité remarquable, la cinéaste capte alors son trouble…

Prix du Jury plus que mérité à Cannes, porté par une jeune interprète bouleversante d’authenticité, «Fish Tank» («L’aquarium») est sans conteste l’un des grands films de l’année, une description de l’état d’adolescence à la justesse sidérante, dont on ne peut faire l’économie!

Adeline Stern

Moins de 25 ans... La place à 5.-

Le 25 juin dernier, Michael Jackson quittait pour toujours notre monde, plongeant dans l’affliction la cohorte innombrable de ses zélateurs. Concepteur des cinquante concerts londoniens du défunt chanteur qui n’auront jamais lieu, le chorégraphe producteur Kenny Ortega a voulu rendre un ultime hommage à l’interprète inoubliable de «Thriller».

Tiré de centaines d’heures d’images filmées à Los Angeles pendant les répétitions de ce qui aurait dû constituer le grand come-back du «King of pop», le documentaire «This is it» est en premier lieu destiné à ceux et à celles qui le pleurent, comme l’annonce un carton placé en guise d’avertissement: «Pour les fans».

L’on découvrira avec émotion les derniers pas de danse de Jackson, dont son fameux «Moonwalk». Malgré sa fragilité, cette figure majeure de musique du XXe siècle se voue corps et âme à la préparation d’un show ambitieux dont on ne verra hélas jamais le résultat final.

Adeline Stern

Samedi 21 novembre, forfait à 15.- pour la soirée! Dès 20h00 au Royal puis After au "Jeudi 12" dès 22h00.

D’origine kurde, Yesim Ustaoglu est l’une des rares réalisatrices turques en activité. Révélée sur le plan international par le magnifique «Aller vers le soleil» (1999), elle signe aujourd’hui avec «La Boîte de Pandore» un quatrième long-métrage de la même eau.

Après une fugue de leur mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, deux sœurs et un frère habitant Istanbul rallient son village natal pour la ramener en ville. La question délicate de son hébergement ne tarde pas à raviver d’anciennes dissensions familiales, longtemps mises sous le boisseau.

N’appréciant guère ces délibérations oiseuses, la mère préfère nouer une relation avec son petit-fils, un adolescent fugueur qui a lui-même maille à partir avec ses parents… Dans le rôle de la vieille «qui perd la tête», l’actrice anglaise Tsilla Chelton accomplit une performance exceptionnelle, très éloignée de la «Tatie Danielle» qui l’a rendue célèbre.

Vincent Adatte

Cinq ans après «Un long dimanche de fiançailles», Jean-Pierre Jeunet renoue avec la veine de «Delicatessen», son premier long-métrage. Cinéphile invétéré, Bazil (Dany Boon) se prend une balle perdue devant le vidéo club dont il est l’employé. Des années auparavant, le pauvre avait déjà perdu son père, victime d’une mine assassine.

A sa sortie de l’hôpital, cet être doux et naïf se retrouve à la rue. Bazil est alors recueilli par une bande de chiffonniers surréalistes, prête à l’aider dans son dessein de persécuter les marchands d’armes sans scrupules responsables de ses malheurs.

Depuis «La cité des enfants perdus» (1995), on sait que Jeunet est un visionnaire, créateur d’univers fantasmagoriques qui hybrident le réalisme poétique cher à Marcel Carné et les épopées grotesques de Terry Gilliam et autre Tim Burton. Véritable festival de virtuosité, «Micmacs à tire-larigot» est un vibrant éloge du système D, filmé dans un Paris plus mythologique que jamais!

Adeline Stern

La nouvelle comédie de la réalisatrice de «Nuits blanches à Seattle» entrecroise les destins de deux femmes qui, à cinquante ans d’intervalle, ont puisé dans leur cuisine une vitalité émancipatrice, aussi étrange que cela puisse paraître!

Peu connue en Europe, Julia Child (1912-2004) est la «Betty Bossi» étasunienne. Toute sa vie durant, elle s’est obstinée à initier ses compatriotes à la cuisine française, en publiant des ouvrages de référence et en animant dès le début des années soixante une émission de télévision, «The French Chef».

Julie Powell voit le jour en 1973. Elle rêve de devenir écrivain, mais s’épuise de petit boulot en petit boulot, jusqu’au jour où elle se lance un défi: concocter en 365 jours les 524 recettes que recèle le best-seller le plus vendu de Julia Child… Dans ce film très savoureux, Amy Adams (Julie) et Meryl Streep (Julia) prêtent leurs traits à ces deux femmes «sauvées» par la cuisine!

Vincent Adatte

Dimanche 8, participez au grand concours de gâteaux ! Apportez avant 17h30 votre «œuvre», dégustation et vote à l’entracte et, après le film, remise des prix!

Le premier long-métrage du réalisateur canadien Xavier Dolan a fait sensation au dernier Festival de Cannes, décrochant trois prix d’importance. Sans expérience, Dolan en a écrit le scénario à dix-sept ans. Pendant trois ans, il y a investi toutes ses économies, venant à bout d’un film à fortes connotations autobiographiques, auquel personne ne croyait…

Hubert Minel (joué par le cinéaste) vit avec sa mère, divorcée, qu’il déteste. De fait, tout en elle l’horripile: son ignorance crasse, ses petites habitudes et surtout sa propension à le manipuler, à le culpabiliser. Nostalgique d’une enfance que l’on devine heureuse, Hubert va pourtant chercher à la reconquérir.

Sa tentative n’ira pas sans mal, piquetée de paroles blessantes, de confidences brutales, de constats amers… Un premier film qui procède à une mise à nu impressionnante des rapports complexes liant un fils désarmé à sa mère claustrée dans ses pauvres certitudes. Une perle!

Adeline Stern

Entrée gratuite aux fils accompagnés de leurs mères !

Inconnus du grand public, ils ont pour noms Danny Macaskill, Alain Goikoetxea, Franz Olry ou Shawn Richman… Ce sont les héros volants de l’édition 2009 de la Nuit de la Glisse qui vont exécuter sur l’écran du Royal leurs plus fols exploits!

Vedettes de l’extrême, ils usent de tous les moyens pour vivre ce qu’ils appellent le «moment parfait», ces quelques secondes où ils se délivrent de toute apesanteur pour défier les lois de la gravité. Même si vous n’êtes pas le moins du monde «freerider», «surfeur» ou «wingsuiteur», ne manquez pas ce spectacle total, condensé dans un film d’une heure et demie, intitulé «Instant».

Pour les profanes, précisons qu’il s’agit d’une anthologie de «glissades» fabuleuses (neigeuses, aquatiques ou venteuses), tournée aux quatre coins du globe, dans des paysages souvent grandioses, des Canaries à la Micronésie, en passant par l’Ecosse, Chamonix, l’Australie, sans oublier la Suisse.

Adeline Stern

Une petite restauration vous sera proposée durant toute la soirée.

Toujours appréciée, «La Nuit du court-métrage» attire au Royal un nombreux public avide de découvrir les nouveaux joyaux du cinéma bref. Toujours sous l’égide de Swiss Films, l’édition 2009 propose un ensemble de quatre programmes précédé de la présentation du dessin animé «Valise», peut être même en présence d’Isabelle Favez, sa réalisatrice.
Intitulé «La belle voisine», le premier programme rend hommage à l’activisme de la région Rhône-Alpes qui soutient de façon intense le cinéma d’animation, au point d’en devenir l’un des points névralgiques avec le Festival d’Annecy et le prolifique studio Folimage.
Le deuxième programme montre le meilleur de la production suisse avec une sélection des courts-métrages retenus pour le Prix du Cinéma Suisse 2009. «Down Under» constitue une anthologie qui rassemble des perles des Antipodes (Australie et Nouvelle-Zélande). Enfin, le quatrième programme, «One Shot Movie», prouve que l’on peut tout dire en une seule prise!

Vincent Adatte

 

• 18h30 : La Belle Voisine : Films d’animation de Rhône-Alpes
• 20h30 : Prix du Cinéma Suisse - Quartz 2009
• 22h00 : Down Under - Films du bout du monde
• 23h30 : One Shot - Courts métrages sans cut