Un pou dans la tête
Pour ceux qui auraient raté le film de Anne Crété retraçant les aventures de Donat Guignard, constructeur du “Pou du ciel” au Musée des Arts et Sciences de Sainte-Croix, ou pour ceux qui rêvent de le revoir sur grand écran... Voici l’occasion rêvée de découvrir cette incroyable histoire d’un gars de chez nous dans un court métrage parfaitement maîtrisé par une fille de chez nous... Mais si!
Le film sera projeté en présence de la réalisatrice puis suivi d’un petit goûter!
Adeline Stern
A l’origine
En quatre longs-métrages, Xavier Giannoli s’est imposé comme un cinéaste passionnant, alliant souci du réel et sens du romanesque. Inspiré d’une histoire vraie, le réalisateur de «Quand j’étais chanteur» (2006) raconte l’aventure sidérante d’un petit escroc qui va être pris au piège de sa propre tromperie.
A sa sortie de prison, Philippe Miller (François Cluzet) pique un peu de fric et va se terrer dans une petite ville du Nord de la France. Usurpant l’identité d’un cadre d’une multinationale du bâtiment, Miller feint de faire redémarrer la construction d’un tronçon d’autoroute, interrompue après la mobilisation d’écologistes en faveur d’une colonie de scarabées.
Après s’en être mis plein les poches, l’imposteur se décide à filer en douce, mais les habitants de la bourgade, mairesse en tête (Emmanuelle Devos), s’emploient à le retenir, persuadés qu’ils ont affaire à l’homme providentiel qui redonnera la prospérité à leur région sinistrée…
Vincent Adatte
Alvin et les chipmunks 2
Pourles zoologues très avertis, les «chipmunks» ou «tamias» sont de très mignons écureuils typiques d’Amérique du Nord. Mais, dès 1958, les spécialistes du show-business les ont métamorphosés en adorables peluches chanteuses pourvues de voix absolument particulières (comme si on leur avait fait inhalé de l’hélium à haute dose).
Dans ce charmant numéro 2, les irrésistibles Alvin, Simon et Theodore sont aux prises avec un groupe de «tamias» femelles, dénommé les «Chipettes», lesquelles sont bien décidées à leur voler la vedette!
Contraint de retourner à l’école, les trois écureuils volent au secours de la musique que l’on songe à lâchement supprimer du programme scolaire. Invités à participer à un concours musical, ils vont devoir faire face à leurs rivales qui vont se révéler aussi séduisantes que redoutables. Leur show de rongeurs numérisés est plutôt efficace… Gageons que les jeunes fans apprécieront!
Adeline Stern
Le dernier pour la route
Patron d’une agence de presse, Hervé Chabalier a eu maille à partir avec l’alcool, au point de se résoudre à suivre un traitement dans une clinique suisse. En 2004, il a publié le récit de sa lutte contre son addiction.
Coiffant la double casquette de réalisateur et de producteur, Philippe Godeau en tire un premier film très documenté. Prêtant ses traits à Chabalier, l’acteur François Cluzet est lui-même abstinent. Il franchit donc avec conviction les différentes stations de ce calvaire libérateur que représente la cure.
Sans effet de manche, Godeau décrit le processus thérapeutique en restituant cette théâtralité maladroite, mais combien authentique, qui constitue l’apanage de tout travail de groupe, a fortiori quand il s’agit d’alcooliques. Prenant parfois le parti d’en rire, le cinéaste donne à cette entreprise souvent désespérée de réhabilitation de soi des allures de comédie glaçante dont l’honnêteté profonde n’est jamais prise en défaut.
Vincent Adatte
Pas si simple
Scénariste, productrice et réalisatrice, Nancy Meyers est une spécialiste émérite de la comédie romantique qu’elle agrémente de quelques pincées d’humour aigre-doux. Le cinquième long-métrage de la réalisatrice de «Ce que veulent les femmes» (2000) et de «Tout peut arriver» (2003) chorégraphie un quadrille amoureux qui ne manque pas de sel.
Propriétaire d’un restaurant, divorcée et mère de trois enfants, Jane (Meryl Streep) supporte mal sa séparation, d’autant plus que Jake, son ex-mari (Alec Baldwin), s’est mis en ménage avec une jeune femme très accorte. Se retrouvant en tête à tête, les deux anciens tourtereaux rêvent soudain de tout recommencer!
Mais les choses ne sont pas si simples: Jake peine à renoncer aux charmes juvéniles de sa nouvelle élue. De son côté, Jane ne reste pas insensible aux maladresses sincères d’Adam (Steve Martin), l’architecte qui est en train de rénover sa cuisine…
Adeline Stern
Capitalism : A Love Story
Aprèsavoir ferraillé contre le système de santé publique américain gangrené par l’hydre libérale avec «Sycko» (2007), le preux et féroce Michael Moore enfourche un nouveau cheval de bataille pour pourfendre les «amoureux» du capitalisme. En quelques mois, le rêve américain s’est transformé en véritable cauchemar économique.
Toujours aussi provocant, le documentariste de choc assiège à lui tout seul Wall Street en l’entourant des fameux rubans jaunes qui délimitent la scène d’un crime. Avec son aplomb habituel, il réclame l’arrestation des criminels, en l’occurrence les «artistes de la finance» qui sortent alors des bureaux…
C’est ce que l’on adore chez le réalisateur de «Bowling For Columbine» (2002), ce ton sarcastique qui n’épargne personne. Dans ces moments parfaitement grotesques, le cinéaste le plus détesté par l’establishment atteint une grandeur certaine, même s’il ne soucie guère d’être objectif.
Vincent Adatte
Trésor
Pourle quatrième anniversaire de sa rencontre avec l’écrivain Nathalie Rheims, le regretté Claude Berri lui avait fait la surprise de lui offrir un chiot déposé dans un panier au milieu de leur cuisine. Quelque temps plus tard, le réalisateur de «Tchao Pantin» (1983) a tiré de cette anecdote matière à un scénario de comédie.
Las, Berri est tombé malade après trois jours de tournage et c’est son complice François Dupeyron («La chambre des officiers») qui a dû achever le film. Celui-ci sera le dernier de son auteur…
Sur un ton pince-sans-rire, «Trésor» raconte comment l’arrivée d’un chien parvient à dérégler l’existence d’un couple sans histoire. La femme (Mathilde Seignier) devient folle du canidé. Possessif, l’homme (Alain Chabat) se sent exclu. En crise, le couple fait appel à une médiatrice (Fanny Ardant) qui consulte en présence du toutou… Un film à la fois pudique et impudique bien dans le style de l’auteur de «La débandade» (1999).
Adeline Stern
Sin Nombre
Apparue à Los Angeles au milieu des années quatre-vingt, au moment où des milliers de Salvadoriens ont fui la guerre civile pour les Etats-Unis, avant d’être renvoyés dans leur pays d’origine, la «Mara» est devenue l’un des plus grands gangs de la planète.
Impliquée dans le trafic de drogue, d’armes et d’immigrés, la «Mara» n’a cessé depuis lors de gangrener l’Amérique centrale. On reconnaît ses sbires à leurs tatouages démentiels, leurs bandanas bleus et une gestuelle très codifiée.
Membre juvénile de cette bande impitoyable, Casper est poursuivi pour avoir tué son chef. Sur le toit du train qui l’emmène vers le Nord, il rencontre la jeune Sayra en route vers les Etats-Unis, terre promise quasi inaccessible… Premier long-métrage de Cary Joji Fukunaga, réalisateur américain d’origine suédoise et japonaise, «Sin Nombre» est une œuvre poignante sur l’absence de perspective de ceux qui fuient, comme de ceux qui restent.
Vincent Adatte
Panique au village
Une série télévisée culte est à l’origine de ce long-métrage d’animation à nul autre pareil. Diffusée en 2003 sur Canal+, «Panique au village» a créé un «buzz» monumental qui a incité ses deux auteurs à transposer sur le grand écran les aventures loufoques de Cheval, Indien et Cow-boy.
Le principe qui prévalait déjà pour la série est d’une simplicité trompeuse. Dans un décor de carton-pâte, les figurines de nos jeux d’enfants se mettent à vivre une saga qui rappelle que la Belgique, pays d’origine des réalisateurs Vincent Patar et Stéphane Aubier, a activement cultivé le surréalisme, Magritte en tête!
Le résultat est d’une drôlerie irrésistible, atteignant à une poésie nonsensique admirable. On se ne laissera pas tromper par la maladresse feinte des figurines qui gardent leur statisme originel. Animés de façon virtuose, procédant d’une vitesse d’exécution inouïe, Cheval, Indien et Cow-boy créent le plus merveilleux des chaos!
Adeline Stern
En avant-programme, court-métrage suisse d’animation de Gian Reto Mayer
Avatar
Bienvenue sur Pandora, planète luxuriante où vivent les sages Na’vi, humanoïdes volants de très grande taille à la peau bleue. Hélas, Pandora est aussi en voie de colonisation par les êtres humains, attirés par la présence d’un précieux minerai au nom symbolique de «horsdeportium».
Flanquée d’une milice à l’armement impressionnant, la compagnie minière entend entrer en contact avec les Na’vi grâce à des avatars, qui sont leur clones parfaits, mais dotés de la conscience et la mémoire d’employés de la multinationale. Sous la houlette de la scientifique Grace Augustine (Sigourney Weaver), l’ex-marine Jake Sully (Sam Worthington), blessé de guerre et depuis lors hémiplégique, va se glisser dans l’un de ces avatars na’vi soi-disant ambassadeurs…
Nul besoin de lunettes 3D pour prendre toute la mesure du nouveau pari cinématographique relevé par le réalisateur de «Titanic» (1997): haletant, colossal et fascinant!
Vincent Adatte