Dimanche 26 février, le film sera suivi d’une discussion avec des invité·es.

Documentaire implacable, «Matter out of Place» (un terme anglais qui désigne tout objet n’appartenant pas à son environnement) de l’Autrichien Nikolaus Geyrhalter illustre de façon fascinante notre incapacité désespérante à gérer nos déchets.

Décharge toxique enterrée sous la verte campagne soleuroise, plages souillées des Maldives, fonds marins dévastés en Grèce, immondices qui s’entassent à Katmandou, désert du Nevada nettoyé avec des brucelles… le cinéaste nous confronte à un spectacle aussi saisissant que paradoxal.

Du cinéma radical, contemplatif et remuant, qui interpelle durablement… À voir absolument!

Transcrite par les frères Grimm, la légende du joueur de flûte de Hamelin est restée fameuse. Coproduction européenne, le nouveau film d’animation du coréalisateur de «Yakari» en propose une version savoureuse et décalée…

Chat de gouttière peu scrupuleux, Maurice convainc un ado un brin benêt de jouer de la flûte pour une horde de rats très dégourdis. Rejouant le conte à sa façon, le félin malin surgit alors fort à propos pour feindre de sauver la mise de la populace épouvantée…

La combine marche à merveille et s’avère très rentable, jusqu’au jour où… Adapté du livre pour enfants «Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants».

Journaliste de formation, Marie-Castille Mention-Schaar est une experte en fictions tirées de faits authentiques. En témoignent «Le ciel attendra», sur l’endoctrinement de jeunes filles par Daech, ou «A Good Man», récit poignant d’un homme transgenre qui veut enfanter.

Avec «Divertimento», elle puise à nouveau dans le réel, racontant l’histoire véridique de Zahia Ziouani, une jeune fille d’origine algérienne qui rêve de devenir cheffe d’orchestre pour initier les habitant·es des quartiers défavorisés à la musique classique.

Avec sa sœur violoncelliste, Zahia, en butte à l’incrédulité, ira jusqu’à créer son propre orchestre: Divertimento!

Italie, 1609. Après avoir tué un compagnon de jeu lors d’une dispute, Le Caravage (Riccardo Scamarcio) a fui Rome pour se réfugier à Naples. 

Soutenu par la Marquise Costanza Colonna (Isabelle Huppert), il tente d’obtenir la grâce du Pape. Celui-ci décide alors de dépêcher sur place un inquisiteur impitoyable, l’Ombre (Louis Garrel), afin de mener une enquête sur le peintre dont l’art est jugé contraire à la morale… 

Réalisé par l’acteur et réalisateur italien Michele Placido («Romanzo criminale»), «Caravage» va bien au-delà du simple biopic sur un artiste de génie, qui scandalisa son époque en prêtant à la Vierge Marie les traits d’une jeune prostituée.  

Le cinéaste Laurent Tirard a fait toutes ses preuves en matière de comédie française avec des films très rieurs comme «Le Petit Nicolas», «Astérix et Obélix: au service de sa Majesté», «Un homme à la hauteur» ou, plus récemment, «Le Discours».

Pour sauver l’EHPAD de leur petite ville, menacée de fermeture pour obsolescence, cinq bonnes sœurs haut perchées s’inscrivent à une course cycliste dont le ou la gagnante remportera un prix sonnant et trébuchant.

Seul problème, ces religieuses très hardies ne maîtrisent guère l’art ardu de «la petite reine». En outre la concurrence monastique se révèle très relevée… Juste ciel!

Mercredi 22 février à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.

Peintre, illustrateur, graveur et sculpteur, le Belge Jean-Marc Folon (1934-2005) a été l’un des artistes parmi les plus admirés du vingtième siècle, à l’égal de son compatriote Magritte.

On lui doit notamment le merveilleux générique d’Antenne 2 avec ses mystérieux hommes volants. Auteur de nombreuses affiches de films, admiré de Fellini, Folon est resté tout au long de sa fructueuse existence un créateur énigmatique.

Grâce à la magie du montage et des images d’archives qui font la part belle à son œuvre, Folon revient en personne d’entre les morts pour se raconter et lever un coin du voile sur son univers poétique ineffable. 

En juillet dernier, le cinéaste iranien Jafar Panahi a été incarcéré pour purger une peine prononcée en 2010. Libéré sous caution après le verdict, l’auteur de «Taxi Téhéran» n’en n’avait pas moins continué à tourner des films dans la clandestinité.

«Aucun ours» risque donc d’être son dernier avant longtemps! Dans un village proche de la frontière, un réalisateur fait du télétravail: Panahi, en personne, qui, en secret, dirige un tournage. 

Un couple en quête de faux passeports. Lui-même bouleversé par une photo qui pourrait nuire à un autre couple, illégitime celui-là… Panahi articule ces deux récits pour atteindre à une méditation d’une puissance inouïe sur son pays et sa place de cinéaste.  

Révélée par «Jeune femme» (2017), la cinéaste française Léonor Serraille confirme son grand talent avec «Un petit frère», une chronique de l’immigration formidable d’intelligence.

Son second long-métrage retrace en effet sur trente ans et en trois tableaux le destin d’une famille originaire de Côte d’Ivoire venue s’installer en France. Un fragment de famille, devrait-on plutôt écrire, car celle-ci se résume à Rose (sublime Annabelle Lengronne) et à ses deux garçons.

En grandissant, Jean et Ernest se montrent toujours plus critiques envers leur mère qui aspire, certes de façon chaotique, à l’indépendance… Tout l’héroïsme discret du féminisme!