Nicolas
COULEURS DE L'INCENDIE
Adapté du roman balzacien de Pierre Lemaître, le quatrième long-métrage de l’acteur et réalisateur Clovis Cornillac raconte comment une femme tente de se venger de l’homme qui l’a ruiné.
Paris, février 1929, Madeleine Péricourt (Léa Drucker) hérite de la fortune amassée par son père banquier. Refusant les avances de Gustave (Benoît Poelvoorde), son fondé de pouvoir corrompu, elle s’expose dangereusement à sa frustration…
Témoignant d’un sens aigu du romanesque, Cornillac signe une fresque historique féministe à grand spectacle.
NOS SOLEILS (VOst) (ALCARRÀS)
Depuis des générations, la famille Solé cultive le terrain qui borde sa maison, en bonne intelligence avec son propriétaire.
Mais les temps changent. Et cet été pourrait bien être celui de la dernière récolte, car le détenteur des terres entend remplacer les pêchers par des panneaux solaires, plus rentables que les arbres fruitiers…
Le second long-métrage de la cinéaste espagnole Carla Simón, qui doit son titre original («Alcarràs») au nom de son village natal, rend un très bel hommage à une époque bientôt révolue.
LE TORRENT
Au cœur des Vosges, Alexandre (José Garcia) découvre que son épouse le trompe. Après une violente dispute, Juliette sort prendre l’air et fait une chute mortelle sous les yeux de son mari. Le lendemain, des pluies torrentielles ont emporté le corps.
Alexandre craint d’être accusé et s’enfonce dans le mensonge avec la complicité de sa fille de dix-huit ans née d’un précèdent mariage. Tout se complique quand le père éploré de la victime (Michel Dussollier) se manifeste…
Très efficace, la cinéaste Anne Le Ny démontre toute sa maitrise de l’art hitchcockien du soupçon.
OPÉRATION FORTUNE : RUSE DE GUERRE
Expert en comédies noires, Guy Richtie, auteur du cultissime «Arnaques, Crimes et Botanique» (1998) nous revient en grande forme avec un thriller d’espionnage pince-sans-rire.
Espion britannique émérite, Orson Fortune (joué par Jason Statham, son acteur fétiche) est contraint de collaborer avec la concurrence pour mettre fin aux menées d’un odieux trafiquant d’armes…
Film d’action parodique haletant, «Opération Fortune : ruse de guerre» renverrait dans les cordes James Bond en personne… Une info encore classée «Secret Défense»!
LE OTTO MONTAGNE (VOst)
Fuyant le quotidien éreintant de la ville, les parents de Pietro louent pour les vacances un chalet au val d’Aoste, à Grana, un petit village haut perché qui se dépeuple un peu plus chaque année.
Leur garçon se lie d’amitié avec Bruno, «le dernier enfant de Grana», qui devient comme un deuxième fils pour les parents de Pietro…
Adapté du roman de Paolo Cognetti, «Les Huit Montagnes» raconte de façon admirable et sur plusieurs décennies l’amitié qui va lier Bruno à Pietro, tels deux frères de cœur, entre ville et montagne…
UNE FOIS QUE TU SAIS (reprise)
Confronté à la réalité du changement climatique et à l’épuisement des ressources, le réalisateur Emmanuel Cappellin prend conscience qu’un effondrement de notre civilisation industrielle est inévitable.
Mais comment continuer à vivre avec l’idée que l’aventure humaine puisse échouer? En quête de réponses, il part à la rencontre d’expert·es et de scientifiques qui en appellent à une action collective et solidaire pour préparer une transition la plus humaine possible.
A rebours du survivalisme et du chacun pour soi, son documentaire permet de se projeter un peu plus sereinement dans l’avenir.
LA LIGNE
Le 14 janvier à 17h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.
La séquence d’ouverture de «La Ligne» voit Margaret (Stéphanie Blanchoud), trente-cinq ans, frapper sa mère Christina (Valeria Bruni Tedeschi), pianiste classique qui, à l’entendre, aurait sacrifié sa carrière pour élever ses trois filles.
Dénoncée à la justice, l’agresseuse est soumise à une mesure d’éloignement. Dans l’attente de son jugement, elle n’a plus le droit d’entrer en contact avec sa mère, ni de s’approcher à moins de cent mètres de son domicile…
Ainsi qu’elle l’avait déjà réussi dans «Home» et «L’Enfant d’en haut», Ursula Meier transmute le fait-divers en un conte cruel sublime, dont les non-dits aboutiront peut-être in fine à une vérité.
SEMRET (VOst)
Le 14 janvier, le film sera précédé à 13h30 du vernissage de l’exposition « Migration Voix de femmes » à la galerie Le Bunker et à 14h30 d’une table ronde au Royal ayant pour thème: « Femme et migrante deux défis, deux moteurs de réussite ».
Premier long-métrage de fiction de la réalisatrice tessinoise Caterina Mona, «Semret» décrit avec sensibilité la relation entre une mère érythréenne et sa fille adolescente qui a grandi en Suisse.
Travaillant à l’hôpital, aspirant à devenir sage-femme, Semret a caché à Joe les circonstances dramatiques entourant sa fuite de son pays natal. Désireuse de la protéger, elle l’isole du monde extérieur, tout en entretenant une culture néfaste du non-dit…
Rarement cinéaste n’aura si bien dépeint la condition des migrant·es, partagé·es entre la peur et l’espoir.