Après trois adaptations très peu mémorables entre 2000 et 2012, l’un des jeux de rôles parmi les plus célébrés au monde connaît enfin une transposition cinématographique digne de ce nom!

Épopée loufoque, qui raille malicieusement les clichés genrés, «Donjons et Dragons» voit une bande de voleurs menée par un beau gosse pleutre et une bretteuse impavide tenter de retrouver une relique perdue.

Cette quête endiablée sur fond d’«heroic fantasy» ne se prend jamais au sérieux et mêle à qui mieux mieux l’autodérision kitsch, les gags référentiels et les passages obligés, lesquels se révèlent très spectaculaires… Bref, une très bonne surprise!

Après «Roxane» et son producteur d’œufs qui rendait ses poules heureuses en leur récitant du Cyrano, la réalisatrice Mélanie Auffret confirme avec «Les Petites Victoires» son talent singulier pour la comédie de proximité lorgnant vers le feelgood movie.

À Kerguen, tout a fermé. Après la boulangerie, l’épicerie et le café, l’école est aujourd’hui menacée, en dépit des efforts admirables déployés par son institutrice (Julia Piaton) qui est aussi la mairesse de ce (trop) petit village breton.

Pour ne rien arranger, un vieux bougon analphabète (Michel Blanc) vient se mêler aux enfants de sa classe à niveaux, désireux qu’il est d’apprendre à lire… Drôle, tendre et attachant.

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David (Benjamin Voisin), lieutenant de l’armée française engagé au Mali dans l’opération Barkhane, a sauté sur une mine. Grièvement blessé, il est rapatrié en France.

Le corps brisé, frappé d’amnésie, David voit sa sœur Jeanne (Noémie Merlant) se précipiter à son chevet. C’est une battante qui se consacre désormais complètement à son frère… Heureux d’être protégé par cette jeune femme combien désirable, David en tombe amoureux…

D’une liberté souveraine, André Téchiné, qui vient de fêter ses quatre-vingts ans, explore le tabou de l’inceste et s’interroge sur les frontières de la morale, avec le concours de deux jeunes acteur·trices sublimes.

Samedi 6 mai à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.

En immersion douce, le cinéaste neuchâtelois Tizian Büchi suit les pérégrinations de deux vigiles commis à la surveillance des Faverges, un quartier périphérique de Lausanne, pépinière du multiculturalisme qui enrichit désormais nos cités.

Né en Angola, Daniel forme au patrouillage le bleu Ammar qui a fui l’Irak. Alors que les habitant·es s’interrogent sur leur présence, Daniel et Ammar sécurisent les berges de la rivière qui jouxte les Faverges, interdisant son accès pour des raisons qui semblent aussi leur échapper… «L’Îlot» est une pure merveille qui libère sans crier gare les puissances de l’imaginaire que recèle tout grand documentaire!

Pour plus d'informations sur le film https://entrerdanslilot.ch/

Depuis plus de trente ans, le réalisateur français Nicolas Philibert poursuit une œuvre documentaire passionnante. En témoignent des œuvres comme «Le Pays des sourds», «La Moindre des choses», «Être et avoir» ou «Retour en Normandie», dont le thème essentiel est la communication, au sens le plus profond du terme…

Son nouveau film s’aventure sur l’Adamant, une péniche à nulle autre pareille, amarrée en plein Paris, qui accueille de jour des personnes atteintes de troubles psychiques.

Avec l’humanité qui le caractérise, Philibert réussit à rendre ses protagonistes inoubliables… Ne manquez sous aucun prétexte ce chef-d’œuvre couronné à Berlin!

Après «Pupille», accompagnement d’un nourrisson né sous X jusqu’à son adoption, Jeanne Herry nous initie à la justice dite restaurative, un dispositif qui permet d’ouvrir un dialogue entre victimes et coupables, par-delà le jugement rendu, la peine prononcée.

Une caissière braquée, une femme victime d’un vol à l’arraché, un entrepreneur «homejacké» échangent avec leurs agresseurs en prison, guidé·es par une médiatrice…

Avec le concours d’acteur·trices de premier ordre comme Miou-Miou, Adèle Exarchopoulos, Elodie Bouchez, Gilles Lellouche ou encore Jean-Pierre Darroussin, la cinéaste réussit un plaidoyer qui redonne foi en l’humanité.

Cité Picasso, à Boulogne-sur-Mer. Gabriel, un réalisateur belge à l’abord sympathique, a «casté» des enfants et adolescent·es pour raconter une histoire proche de leur vécu.

Son film va parler de violence familiale et sociale à travers une fratrie endeuillée: Lily, quinze ans, enceinte de Jessy, tout juste sortie de prison, et Ryan, son petit frère, élevés par des parents alcooliques et démissionnaires.

Avec une intelligence rare, le premier long-métrage de fiction de Lise Akoka et Romane Gueret, récompensé au dernier festival de Cannes, interroge l’éthique d’un cinéma se voulant au plus près du réel, mais qui se pâme de la cinégénie de la misère…