Préquelle du cultissime «Magicien d’Oz» (1939), «Wicked» raconte avec brio les débuts contrariés de la méchante sorcière de l’Ouest, Elphaba, jouée par Cynthia Erivo, actrice britannico-nigérienne découverte dans «Les Veuves» de Steve McQueen (2018).

Rejetée par son père à cause de sa peau verte et de son don pour la magie, Elphaba parvient à intégrer une université de sorcellerie, avec l’ambition de travailler un jour pour le prestigieux Magicien d’Oz. Bien malgré elle, la sorcière s’y retrouve colocataire de Glinda (Ariana Grande), la future bonne fée du Nord. Très vite, les deux magiciennes deviennent les meilleures amies du monde…

Adapté d’une comédie musicale qui a fait un tabac à Broadway, «Wicked» est une grande réussite cinématographique, avec, à la clef, une fable très réjouissante sur l’inclusion, qui balaye allégrement tous les sous-entendus racistes spécistes et homophobes!

Il fallait la croire sur parole, Vaiana, lorsqu’elle chantait «Je reviendrais» dans l’épilogue du premier film sorti en 2016! Huit ans plus tard, pour notre plus grand plaisir, l’ado polynésienne est en effet de retour sur le grand écran, toujours flanquée de son malicieux poulet et de son cochon domestique.

Entretemps, Vaiana a bien grandi. Désormais cheffe de son île natale, celle qui avait franchi le grand récif et rendu son cœur à la déesse de la vie Te Fiti guide aujourd’hui son peuple, redevenu prospère et navigateur. Mais le répit est de courte durée. Ses ancêtres rappellent Vaiana à l’ordre: il lui faut reprendre l’océan afin de briser une nouvelle malédiction.

Chic, la voilà qui réembarque en chansons avec une galerie de nouveaux personnages hauts en couleur. Il y a là un vieux maraîcher râleur, une ingénieure navale hyperactive, un artiste enthousiaste et, bien sûr, l’énorme Maui et ses tatouages babilleurs.

L’esprit d’harmonie si cher à la Fête de Noël survivra-t-il à l’éco-anxiété manifestée par la jeune génération en réaction au réchauffement climatique? Sur le mode de la comédie, la réalisatrice française Jeanne Gottesdiener s’interroge…

Mairesse d’une petite ville française, Carole (Noémie Lvovsky) se dépense jusqu’à la dernière minute pour conférer à sa commune l’ambiance lumineuse qui sied aux festivités de fin d’année. Dans le même temps, Alain (Alain Bourdon), mari très dévoué, s’occupe de préparer le réveillon familial.

Arrivent leurs enfants adorés. Il y a là Noa (Janaina Halloy Fokan), la plus jeune, David (Jules Sagot) et Sarah (Alice Daubelcour), flanquée de son ami Balthazar (Christophe Montenez), naïf mais tellement sincère. Mais la soirée ne tarde pas à être gâchée, cette belle jeunesse remettant en question toutes les traditions, foie gras compris…

Au cœur de la forêt polonaise, vivent un bûcheron et une bûcheronne. Peu concerné par la guerre qui fait rage, le couple mène une existence misérable. Un jour, du train qui traverse quotidiennement leur bois, tombe une bien étrange marchandise: un nouveau-né enveloppé dans un châle…

S’il s’était moqué des espions nazis dans ses deux «OSS 117», Michel Hazanavicius s’était juré de ne jamais aborder le thème de la Shoah, bien que son histoire familiale y soit intimement liée, ne se jugeant pas à la hauteur du devoir de mémoire.

Mais tant l’actualité que la forme de conte du roman de Jean-Claude Grumberg l’ont finalement convaincu d’en tirer son premier film d’animation, dont il a lui-même dessiné les personnages. Une œuvre aussi sublime que bouleversante, qui dit avec pudeur et poésie la noirceur de l’être humain, sans omettre sa part de beauté et d’espérance.

Shaun le mouton revient semer la zizanie dans deux histoires complètement givrées… Organiser le Noël parfait, voilà bien une mission impossible!

Shaun et ses joyeux congénères vont l’apprendre à leurs dépens: guirlandes insaisissables, traîneau en goguette, cadeaux-surprises très surprenants, enfants hyper agités… Ils vont en bêler de toutes les couleurs.

Produits par les célèbres studios Aardman, ces deux courts-métrages laineux inédits au cinéma revisitent la période «idyllique» des Fêtes à grand renfort de cascades, de gags poétiques et d'humour nonsensique «so british»… un must pour toute la famille!

Anora, vingt-trois ans, est strip-teaseuse dans un club privé new-yorkais. Un soir, Ivan, un jeune client russe, lui propose une très grosse somme d’argent pour qu’elle accepte d’être sa petite amie pendant une semaine.

Les jours passent luxueusement et Anora croit avoir trouvé son prince charmant, jusqu’à ce que celui-ci se volatilise. Débarquent alors des hommes de main peu amènes…

Du cinéaste Sean Baker, nous avions déjà adoré «The Florida Project». Il nous séduit encore plus avec «Anora», une comédie d’action féroce et jouissive, qui fracasse le mirage du soi-disant modèle américain, sans pour autant renoncer à la complexité des êtres et du réel… Palme d’or du dernier Festival de Cannes!

Andréa est un garçon de six ans à qui on a diagnostiqué un TSA (Trouble du spectre autistique) et qui fait sa rentrée en dernière année de maternelle. De fait, son existence est une suite d’obstacles qui le poussent à se replier sur lui-même. De l’arrêt de bus à la cour de récréation, tout autour de lui se vit comme une menace…

Pour ne rien arranger, ses parents viennent de se séparer. Le voilà contraint à faire la navette entre une mère aussi tendre que bordélique (Audrey Lamy), qui trime le soir dans un bar, et un père plus rangé et bien mieux loti…

Dans sa fine description de ce quotidien à bout de nerfs, le cinéaste John Wax entremêle avec bonheur rires et gravité, évitant l’écueil du film à thèse.

Un couple passe une ultime nuit d’amour ensemble, un homme dort durant une saison entière, un mort est ramené à la vie par le son d’une radio et une femme se retrouve dans Rome en pleine nuit…

Poignant et empreint d’un humour subtil, le premier long-métrage de fiction de la réalisatrice suisse Lisa Gertsch restitue dans un sublime noir et blanc un univers nimbé de fantastique, peuplé de personnages dont l’existence prend soudain un tour mystérieux…

À nul autre pareil, «Electric Fields» détonne complètement dans le paysage parfois trop balisé du cinéma helvétique. Il a été multiprimé au Festival Max Ophüls de Sarrebruck, la Mecque des jeunes cinéastes germanophones.