Nicolas
SAIS-TU POURQUOI JE SAUTE? (VOst) (à découvrir !)
Comment les personnes atteintes d’autisme non verbal perçoivent-elles le monde? Quelle expérience visuelle, auditive, sensorielle, temporelle vivent-elles?
Se basant sur le best-seller de Naoki Higashida, un adolescent atteint d’autisme sévère, devenu par son récit porte-parole de ses pair·es, le documentariste britannique Jerry Rothwell («How to Change the World») nous emmène aux quatre coins du monde à la rencontre de jeunes gens qui partagent le même destin.
Par le biais du cinéma et de son pouvoir de représentation, Rothwell nous ouvre une fenêtre sur leur univers intérieur chaotique, obsessionnel, parfois menaçant, et émotionnellement très exigeant.
EN MÊME TEMPS
Les inénarrables Benoît Delépine et Gustave Kernen («Louise-Michel», «Mammuth», «Effacer l’historique») persistent et signent avec «En même temps» dans la déconstruction ô combien jouissive de la bêtise humaine.
A la veille d’un vote crucial pour entériner la construction d’un parc de loisirs à la place d’une forêt primaire, un maire de droite décomplexé (Jonathan Cohen) s’efforce de corrompre son confrère écologiste (Vincent Macaigne).
Pour notre plus grand plaisir, ce duo improbable se fait piéger par un commando de jeunes activistes féministes qui réussit à les coller ensemble contre un arbre. Une nuit peu banale commence alors pour les deux hommes unis contre leur gré et que tout sépare…
LE GENOU D'AHED (VOst)
Avant «Le Genou d’Ahed», l’Israélien Nadav Lapid a signé trois films tout aussi déflagrants et indispensables… Alter ego tourmenté du cinéaste, Y. prépare un film sur une jeune militante palestinienne qui a giflé un soldat de Tsahal, s’attirant l’ire de l’extrême-droite déplorant «qu’on ne lui ait pas tiré une balle, au moins dans le genou».
Le réalisateur s’octroie une pause en allant présenter l’une de ses œuvres précédentes dans un village perdu. La chargée de culture qui l’accueille lui demande de cocher les sujets qu’il compte aborder dans un formulaire. Aucun n’est politique…
Tout en envoyant des images de paysages à sa mère qui se meurt d’un cancer, Y. fait front à la restriction des libertés qui rend son pays aussi irrespirable qu’une planète lointaine. La sidération faite film!
OLD BOYS
Samedi 7 mai à 18h le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Dans un vieux bistrot vaudois promis à devenir un vulgaire parking, deux footballeurs septuagénaires viennent boire un dernier verre à la santé de l’un des leurs, dont ils viennent d’assister à l’enterrement.
Dans le troquet désert qui jouxte le stade, les deux seniors évoquent alors un temps où le foot était une vraie passion et non une triste industrie soumise au diktat du fric, comme c’est le cas aujourd’hui.
Cinéaste talentueux, et lui-même épris du ballon rond, Jean-François Amiguet («La Méridienne», «L’Écrivain public», «Au sud des nuages») signe en toute tendresse et nostalgie cet hommage à une époque hélas révolue.
L'OMBRE D'UN MENSONGE (VOst)
Exilé volontaire sur l’île de Lewis, tout au nord de l’Écosse, Phil cache ses secrets derrière ses airs bonhommes et un grand dévouement à la famille d’éleveurs qui a bien voulu l’accueillir.
Victime d’un accident vasculaire, Phil perd alors la mémoire. Millie (Michelle Fairley), la fille de son employeur, célibataire contre son gré depuis toujours, affirme qu’ils s’aimaient en secret avant son amnésie…
Pour son cinquième long-métrage, l’acteur et réalisateur Bouli Lanners s’est autorisé sa première histoire d’amour. Une vraie, une grande, d’autant plus poignante que ses protagonistes ne sont plus tout jeunes et n’ont pas été épargnés par les aléas de l’existence…
LA BRIGADE
A l’exemple d’un Ken Loach en Grande-Bretagne, le réalisateur français Louis-Julien Petit pratique un cinéma engagé où il mêle des acteurs et actrices professionnel·les à des personnes issues du milieu social qu’il filme.
Après «Les Invisibles», Petit raconte avec «La Brigade» l’histoire de Cathy Marie (Audrey Lamy). Seconde de cuisine frustrée œuvrant dans un resto huppé dont la cheffe prend toute la lumière, Cathy finit par rendre son tablier.
Pour subvenir à ses besoins, elle accepte de s’occuper de la cantine décrépite d’un foyer accueillant de jeunes migrants mineurs non accompagnés qu’elle va s’efforcer d’initier à l’art culinaire. Généreux!
FLEE (VOst) (en avant-première)
Dimanche 8 mai, ce film sera précédé de MA FAMILLE AFGHANE puis d’un repas afghan.
Alors qu’il cherche à fonder un «chez soi» avec son compagnon de vie, Amin accepte de se confronter au déracinement qui a marqué son enfance.
Sous l’œil d’une caméra, il se confie à un ami danois, ancien camarade de lycée qui n’est autre que l’alter ego du cinéaste Jonas Poher Rasmussen. Admirablement accompagné par son interlocuteur, Amin replonge dans le Kaboul des années 1980 qui l’a vu naître et grandir dans l’insouciance, avant que l’arrivée des islamistes ne l’oblige à fuir (to flee)…
Réalisé en animation, ce documentaire retrace avec pudeur le parcours inhumain par lequel les réfugié·es doivent passer pour espérer arriver en Europe… Un film pétri d’humanisme et de douleur rentrée.
MA FAMILLE AFGHANE (VOst)
Dimanche 8 mai, ce film sera suivi d’un repas afghan puis du film FLEE.
Adapté du roman «Frišta» de la journaliste et correspondante de guerre tchèque Petra Procházková, «Ma Famille afghane» est un film d’animation documentaire aux traits et couleurs d’une grande douceur, qui nous entraîne de Prague à Kaboul.
Aspirant à fonder une famille, Herta, une jeune Tchèque, tombe amoureuse de Nazir et part s’installer avec lui dans la capitale afghane, peu après la chute des talibans en 2011.
Précipitée dans une culture inconnue, elle découvre un monde régi par des normes sociales dévastatrices, dont elle aimerait s’accommoder en ayant des enfants… Un récit nuancé et sensible du choc des cultures.
Soirée Afghanistan
Dimanche 8 mai
Soirée Afghanistan
17h30 MA FAMILLE AFGHANE (VOst)
19h Repas afghan
20h FLEE (VOst) (en avant-première)