Nicolas
UTAMA (VOst)
Sur l’Altiplano, à plus de trois mille mètres d’altitude, Virginio et Sisa cultivent des terres arides et veillent sur leur troupeau de lamas.
Menant une vie âpre héritée de la tradition et bercée par la cosmologie quechua, ce couple âgé brave les sécheresses qui imposent d’aller quérir l’eau toujours plus loin. Débarquant de La Paz, leur petit-fils remet en cause cette fragile harmonie, pensant agir pour leur bien…
D’une beauté qui serre le cœur, «Utama» du cinéaste bolivien Alejandro Loayza Grisi atteste de la disparition d’un certain monde rural… Un appel vibrant à adopter un autre mode de vie, à rebours d’une économie qui épuise la planète et l’humanité.
LE CHAT POTTÉ 2 : LA DERNIÈRE QUÊTE
Pour mémoire, «Le Chat Potté» est ce que l’on appelle un «spin-off», terme sans doute inconnu de Charles Perrault! Ce type de produit dérivé reprend en fait un personnage secondaire d’un film ou d’une série à succès pour en faire un protagoniste à part entière…
Faire-valoir drolatique de Shrek apparu dès le deuxième volet de la saga consacrée au géant verdâtre, le Chat Potté a tenu la vedette dans un premier long-métrage d’animation sorti en 2011.
Chic, le voilà de retour pour de nouvelles aventures! Las, le félin bretteur a épuisé au cours de ses aventures précédentes huit de ses neuf vies. Il va donc devoir faire profil bas… Une épreuve quasi insurmontable pour un chat aussi flamboyant!
LES FEMMES DU SQUARE
Angèle (époustouflante Eye Haïdara) vend des bricoles, porte de Clignancourt, à Paris. Grâce à son bagou, elle réussit à embobiner les bobos qui commencent à peupler la périphérie, jusqu’au jour où elle a maille à partir avec un «gros bras»…
Pour lui échapper, cette jeune femme ivoirienne se fait alors engager comme nounou. Elle veille désormais sur Arthur, le petit garçon d’Hélène (Léa Drucker), bourgeoise divorcée habitant les beaux quartiers.
Angèle découvre alors une réalité peu reluisante où des nanties exploitent des migrantes en situation irrégulière… Sur le mode d’une comédie joyeuse, mais qui ne mâche pas ses mots, le cinéaste Julien Rambaldi entend faire justice.
MAESTRO(S)
Chez les Dumar, on est chef d’orchestre de père en fils. François (Pierre Arditi) achève une brillante carrière internationale, alors que Denis (Yvan Attal), son ambitieux rejeton, vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique.
Un jour, François apprend qu’il a été désigné pour diriger l’orchestre de la Scala de Milan, ce qu’il considère comme une apothéose. Las, il s’agit d’une méprise, car c’est en réalité son fils qui est attendu dans le temple du bel canto…
Le vif sentiment de jalousie qui en résulte va mettre à mal l’amour filial liant les deux maestros… Une dramédie (mot-valise composé des mots drame et comédie) sur fond de grande musique!
GOOD LUCK TO YOU, LEO GRANDE - MES RENDEZ-VOUS AVEC LÉO
Enseignante à la retraite, Nancy Stokes (formidable Emma Thompson) exigeait autrefois de ses élèves qu’ils dissertent sur l’immoralité du travail du sexe. Elle-même n’a jamais connu les joies de l’orgasme.
Quelques années après la mort de son mari, la prude Nancy se décide à remédier à ce manque qui l’interroge, en s’offrant les services de Leo Grande (Daryl McCormack), un escort boy doux et patient.
Se retrouvant dans une confortable chambre d’hôtel, la veuve et le jeune éphèbe trinquent au champagne et parlent de sexualité, de désir, d’amour et de relations filiales… Un huis clos révélateur et tout en finesse qui sublime complètement les clichés inhérents au genre.
R.M.N. (VOst)
Après avoir perdu son emploi précaire en Allemagne, Matthias rentre chez lui en Transylvanie. Si les forêts sont peuplées d’ours, son petit village a la particularité de faire cohabiter des communautés hongroises, roumaines et allemandes, de confessions catholiques ou orthodoxes.
Alors que la crise économique fait rage, la décision de la directrice de la boulangerie industrielle locale d’engager des travailleurs sri-lankais met le feu aux poudres…
Avec ce magistral «R.M.N.», intitulé roumain équivalant à notre examen par IRM, Christian Mungiu, réalisateur de «4 mois, 3 semaines, 2 jours», passe au scanner impitoyable de son cinéma-vérité la dérive populiste qui affecte et infecte actuellement l’Europe.
THE MENU
Thriller satirique lorgnant vers l’horreur, le film de Mark Mylod se déroule dans un restaurant gastronomique très haut de gamme. L’établissement est situé sur une île, uniquement accessible par bateau et ne compte que six tables.
À la tête d’une brigade qui lui obéit corps et âme, Julian Slowik (Ralph Fiennes), chef très réputé, prépare chaque soir un dîner en six services. Il appert que chaque plat a été minutieusement conçu en fonction de la part d’ombre de chacun des convives.
Invitée de dernière minute, Margot (Anya Taylor-Joy) prend conscience, mais un peu tard, des dessous fort peu rassurants de cette expérience culinaire vantée comme «unique»…
CLOSE (coup de cœur !)
En 2018, Lukas Dhont nous avait déjà subjugués avec «Girl», l’histoire d’une fille trans, assignée homme à sa naissance, qui voulait devenir danseuse étoile.
Dans «Close», son deuxième long-métrage de fiction, le jeune cinéaste belge aborde avec une sensibilité inouïe les thèmes de la sexualité et du genre à l’aube de l’adolescence… À treize ans, Léo et Rémi entretiennent une amitié profonde et fusionnelle, toute en non-dits complices.
Il suffit de quelques commentaires dans la cour du collège (sont-ils en couple?) pour déchirer le merveilleux cocon dans lequel se lovaient les deux garçons… Un éveil à la vie dans ce qu’elle a de plus beau, mais aussi de plus brutal!
MOTHER TERESA & ME (VOst)
Dimanche 11 décembre à 18h, le film sera suivi par une discussion avec le réalisateur.
Dans les années 1940, à Calcutta, Mère Teresa quitte son couvent pour répondre à l’appel de Dieu qui l’incite à se mettre au service des pauvres en partageant leur quotidien. La religieuse se voue alors corps et âme à sa mission, mais, devant l’étendue de la misère qu’elle rencontre, sa foi commence à vaciller…
De nos jours, Kavita, une jeune Britannique d’origine indienne, fait face à sa propre crise existentielle lorsqu’elle se découvre enceinte…
Réalisé par le cinéaste indo-suisse Kamal Musale («Millions Can Walk»), «Mother Teresa & Me», sous la forme d’un regard croisé, interroge la notion du droit à la vie dans un monde marqué par l’injustice.
MOTHER TERESA & ME (VOst) (en présence du réalisateur)
Dimanche 11 décembre à 18h, le film sera suivi par une discussion avec le réalisateur.