Ewald, frère de Richie Bravo (héros de « Rimini », le précédent film du cinéaste), s’est installé depuis longtemps dans une grande ville de Roumanie.

Après avoir quitté sa petite amie, cet homme en proie à moult démons intérieurs part vivre dans l’arrière-pays, où il ouvre, dans une ancienne école désaffectée, un centre de judo et de loisirs pour de jeunes garçons.

Cet homme taciturne et introverti est en vérité attiré par les enfants et il lutte comme il peut pour réprimer cette pulsion… Réalisateur autrichien ô combien dérangeant, Ulrich Seidl persiste à diffuser son fiel rageur, l’agrémentant d’un humour au second degré pour le moins glaçant!

Remake d’une série B espagnole remontant à 2015 («Appel inconnu»), le nouveau film du réalisateur américain Nimród Antal, qui a tourné nombre d’épisodes de séries culte comme «Servant» et «Stranger Things», se révèle d’une efficacité éberluante!

Rebaptisé «Retribution» («châtiment» en anglais), ce thriller au suspense insoutenable raconte l’histoire d’un homme d'affaires qui découvre qu'une bombe a été placée dans la voiture qu'il conduit par un assaillant inconnu.

Le terroriste le somme d'exécuter une série d'actions illicites ou, boum, la bombe explosera... le tuant lui et sa famille. Pas de panique, le rôle du héros piégé est tenu par Liam Neeson (mais oui, l’ancien agent secret de la trilogie «Taken»)!

Le 16 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.

Avec «La Voie royale», son troisième long-métrage de fiction, Frédéric Mermoud («Complices», «Moka») nous gratifie d’un récit d’apprentissage très révélateur, porté par des jeunes comédien·nes exceptionnel·les.

Lycéenne brillante et volontaire, Sophie vit à la campagne où elle aide ses parents à tenir l’exploitation familiale, lorsqu’encouragée par son prof de maths, elle part pour Lyon suivre une classe préparatoire.

Plongée sans ménagement dans cette filière censée former la future élite du pays, Sophie comprend vite qu’elle devra tout donner si elle veut atteindre l’objectif qu’elle se fixe: intégrer l’X, la prestigieuse École polytechnique...

Surnommée la «Dame de fer» avant Thatcher, Golda Meir fut la toute première femme à devenir Première ministre d’Israël. Née en Ukraine, émigrée aux Etats-Unis puis en Palestine, elle joua un rôle central dans la création de l’État juif.

Avec le concours de la brillante Helen Mirren, le réalisateur israélien Guy Nattiv rend hommage à cette figure politique unique en son genre.

Suivant son héroïne septuagénaire dans la tourmente de la guerre du Kippour (lancée en 1973 par l’Égypte de Sadate et la Syrie de Assad père), il apparie la trajectoire biographique intime à un thriller constamment travaillé par le sentiment de culpabilité.

Réalisé par Felix Tissi, l’un de nos cinéastes alémaniques les plus facétieux (rappelez-vous «Welcome to Iceland», comédie très noire) «Le crépuscule des jours» s’apparente à un conte fantastique sur le thème de la vieillesse.

Irma et Henry vivent le rêve d'un amour éternel, mais qui pourrait mal finir. Tandis que Léopold et Alex apprennent à se connaître grâce à un étrange accident de voiture, un récidiviste peine à faire face à sa nouvelle liberté, avant de tomber amoureux. De son côté, Johann, le médecin, fond en larmes devant chaque patient.

Inutile de dire que la Mort ne goûte guère ces êtres qui s’opposent au cours naturel des choses… Une ciné-fantaisie d’une profondeur insoupçonnée!

À l’heure où le pouvoir mortifère des mollahs tente de faire taire le peuple iranien, il importe de voir des films libres comme «Soustraction» de Mani Haghighi, qui, par la voie du fantastique et de l’allégorie, réussit à déjouer une censure toujours plus féroce.

Monitrice d’auto-école à Téhéran, Farzaneh soupçonne son mari Jalal d’adultère depuis qu’elle a cru l’apercevoir entrer dans l’appartement d’une femme. Interrogée par son épouse, Jalal jure qu’il était en déplacement pour son travail ce jour-là.

Troublé, l’homme se rend sur place et rencontre alors une jeune femme qui ressemble à la sienne comme une goutte d’eau… Une méditation vertigineuse et secrètement subversive sur les normes sociales qui nous oppressent.

Le 10 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.

Après avoir alerté les autorités sur un insecte invasif qu’elle a découvert dans les récoltes de pommes, une travailleuse à la chaîne d’une conserverie s’efforce de convaincre sa communauté du danger…

«Until Branches Bend» («Jusqu’à ce que les branches plient»), premier long métrage de fiction de Sophie Jarvis, réalisatrice suisse-canadienne établie à Vancouver, a remporté en janvier dernier et très à juste titre le prestigieux Prix de Soleure.

Pour mémoire, ce prix est décerné à une œuvre qui emporte l’adhésion par son humanisme et sa manière convaincante de le porter à l’écran… C’est peu dire que ce drame psychologique à la lisière du fantastique remplit pleinement ces deux critères!

Le 9 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.

Née à Locarno, elle-même danseuse et chorégraphe, mais aussi actrice et réalisatrice, Laura Kaehr nous offre avec «Becoming Giulia» un portrait saisissant de Giulia Tonelli, étoile de l’Opéra de Zurich, qui tente de jongler entre sa carrière exigeante et sa vie de mère.

Le film révèle les aspects exaltants et les difficultés de ces deux facettes, en plongeant à la fois dans l’univers du ballet et dans la vie intime de Giulia qui, après sa maternité, se réapproprie son corps pour remonter sur les planches.

Laura Kaehr explore de manière touchante et captivante ce parcours personnel qui a trait à l’universel, avec à la clef un documentaire féministe et rebelle.

Miracle, il arrive à la franchise un brin épuisée des Tortues Ninja, ce qui s’est produit dernièrement pour Spider-Man!

À savoir qu’un studio particulièrement déjanté lui a fait subir une merveilleuse cure de jouvence. Abracadabra, la voilà métamorphosée en un film d’animation truffé d’audaces graphiques incessantes. En résulte un mixte inouï de 3D ultraréaliste et de sublimes griffonnages effervescents.

Comme son titre l’indique, ce reboot facétieux raconte l’adolescence difficile des quatre Tortues Ninja vivant recluses dans les égouts de New-York, sous la protection d’un rat tuteur nommé Splinter… Surtout, ne boudez pas votre plaisir!

En trente minutes sidérantes d’efficacité, «Strange Way Of Life» de Pedro Almodóvar révèle tout l’impensé du western, l’un des grands genres cinématographiques d’antan, longtemps corseté, censure oblige, par le diktat hétérosexuel.

Jake (Ethan Hawks), shérif d’un bled paumé, voit soudain ressurgir le passé personnifié par Silva (Pedro Pascal). Dans la fleur de l’âge, ces deux hommes ont vécu une relation amoureuse, au point de rêver de s’installer tous les deux dans un ranch. Las, aujourd’hui, Jake doit arrêter le fils de Silva, accusé de meurtre…

Avant de déguster ce joyau mélancolique, l’on aura eu l’heur de découvrir en avant-programme un autre court-métrage du maître madrilène, «La voix humaine», librement adapté de Jean Cocteau.