Réalisateur du déjà très intéressant « Project X » (2012), Nima Nourizadeh récidive avec « American Ultra », une comédie d’action qui fait un sort très jouissif aux clichés du genre ! 

Pour une raison obscure, la CIA décide d’éliminer l’un de ses agents dormants, qui vivote au ralenti dans un bled paumé. Malgré une très forte addiction au cannabis, l’intéressé va faire preuve d’une étonnante capacité à survivre… 

Vincent Adatte 

Après celui de l’inquiétude, vient le temps de la désolation ! Dans le deuxième volet de la fabuleuse trilogie du Portugais Miguel Gomez, Shéhérazade, qui supplée au cinéaste incapable, sublime à nouveau par l’imaginaire un réel fort peu jouasse. 

Avec une liberté de ton inouïe, Gomez convie tous les genres cinématographiques pour réenchanter notre monde désespérant. Partant, il nous immerge dans une sorte de réalisme fantastique encore jamais vu, peuplé d’animaux mélancoliques, magnifié par la caméra magique du chef opérateur du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul… 

À voir absolument, d’autant que le Royal en proposera le troisième et dernier volet « L’enchanté » en octobre ! 

Vincent Adatte 

Après « La Grande Bellezza » (2013), chronique désenchantée des mondanités romaines, le cinéaste italien Paolo Sorrentino investit un hôtel de luxe helvétique où il situe l’action révélatrice de son septième long-métrage. 

Présenté en compétition à Cannes, « Youth » (La jeunesse) voit deux presque octogénaires passer leurs vacances ensemble. Chef d’orchestre, Fred Ballinger (Michael Caine) a pris une retraite définitive, au contraire de son ami Mick Boyle (Harvey Keitel), un cinéaste qui n’a pas renoncé à tourner son film testamentaire. 

Avec son sens du détail et de la grande musique, Sorrentino arrive avec talent à faire entrevoir, tant à ses deux protagonistes crépusculaires qu’à son public émerveillé, tous les éclats de la beauté du monde… 

Adeline Stern 

Après « Les grandes ondes » en 2013, le réalisateur suisse Lionel Baier nous ravit et nous émeut derechef avec ce presque huis-clos dont la vie va reprendre peu à peu possession, entre larmes retenues et rires délicats. 

David Miller (Patrick Lapp) veut en finir avec l’existence. Malade, ce vieil architecte a recours à une association d’aide au suicide qui l’invite à trépasser dans la chambre anonyme d’un motel. 

Las, son accompagnatrice (Carmen Maura) ne semble pas très au fait de la procédure. Pire encore, David doit convaincre le prostitué russe de la chambre d’à côté d’assister à ses derniers instants, car la loi exige qu’il y ait un témoin… Baier est bel et bien l’un de nos plus grands cinéastes ! 

Vincent Adatte 

Présenté dans le cadre du Festival International de l’Accordéon, le film sera précédé d’un repas et d’un concert. 

Prix du Cinéma Suisse 2005, le documentaire « Accordion Tribe » de Stephan Schwietert relate la tournée d’un groupe international de cinq accordéonistes virtuoses. 

Jouant leurs propres compositions, ces musiciens possèdent chacun une forte personnalité qui casse les clichés inhérents au « piano du pauvre ». Le réalisateur de « Balkan mélodie » accompagne au sens le plus musical du terme leur aventure artistique hors du commun. 

Vincent Adatte 

Après « De battre mon cœur s’est arrêté » (2005), « Un Prophète » (2009) et « De rouille et d’os » (2012), le cinéaste français Jacques Audiard signe avec « Dheepan » un septième long-métrage qui s’inscrit bien dans la veine de son cinéma, inconfortable, dérangeant mais d’une force sans pareille ! 

Palme d’or justifiée du dernier Festival de Cannes, « Dheepan » raconte l’exil d’un rebelle tamoul dans une banlieue parisienne pas du tout plus paradisiaque que son Sri Lanka natal ! 

Avec une petite orpheline et une jeune femme qui l’a accompagné par instinct de survie, il s’approprie l’identité d’une famille portée disparue, dont il a pu récupérer les passeports. Devenu gardien dans une cité oubliée des dieux, son protagoniste va lutter pour ne pas renouer avec la violence qui le hante… 

Adeline Stern 

Triomphateur des derniers Goya (équivalents espagnols des César), l’Ibère Alberto Rodríguez nous propose avec le formidable « La isla mìnima » rien de moins que le polar le plus excitant de l’année ! 

Dans l’Espagne post-franquiste du début des années 80, deux inspecteurs madrilènes sont dépêchés au cœur de l’Andalousie profonde pour enquêter sur la disparition de deux adolescentes aux mœurs soi-disant légères. 

Filmé dans le delta du Gadalquivir, un véritable labyrinthe végétal et aquatique, le sixième long-métrage de Rodríguez n’a pas son pareil pour remuer les eaux troubles d’une époque où il n’était pas rare de trouver accrochées au crucifix de sa chambre d’hôtel les photos de Franco et d’Hitler ! Une découverte ! 

Vincent Adatte 

Né en Inde, formé en Californie, le cinéaste Tarsem Singh se plaît à varier les genres de façon virtuose, du polar au péplum épique, en passant par le conte de Blanche-Neige auquel il a conféré des accents bollywoodiens ! 

Avec « Renaissances », il œuvre dans le genre fantastique, illustrant l’adage qui énonce que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Condamné par le cancer, un homme d’affaires millionnaire (Ben Kingsley) se fait transférer dans un corps plus jeune et sain (celui de Ryan Reynolds) grâce à une technologie révolutionnaire ! 

En proie à des cauchemars récurrents, Damian se met à enquêter sur son « donneur », lequel aurait péri de mort violente… 

Vincent Adatte 

Dimanche 13 septembre, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié façon «portugaise» ! 

Réalisateur de « Tabou » (2012), le Portugais Miguel Gomez réactualise les contes des « Mille et une nuits », donnant matière à une trilogie qui, à n’en pas douter, constitue l’un des plus grands événements cinématographiques de ces dernières années ! 

Dans un Portugal en crise, un réalisateur veut écrire des fictions inspirées de la misérable réalité dans laquelle il s’englue. Peu inspiré, il s’échappe lâchement et donne sa place à la belle Shéhérazade. Il faudra à celle-ci bien du courage et de l’esprit pour ne pas ennuyer le Roi avec les tristes faits-divers de ce pays… 

Premier volet de la trilogie, « L’inquiet » en appelle à la magie pour contrer la cruelle austérité, en brodant moult histoires mirifiques, comme celle de Rui, le chômeur amoureux. 

Vincent Adatte 

Vendredi 11 septembre, soirée « Casino Royal », dès 19h30 le film sera précédé d’un apéritif dînatoire. Soirée ouverte à tous, offerte aux donateurs. 

Réalisateur empreint de la folie qui sied aux grands créateurs, Jaco Van Dormael (Toto, le héros, Le Huitième jour) complète le Nouveau Testament à sa manière… 

Selon ce cinéaste prophète plutôt sarcastique et profondément poétique, Dieu existe ! Il habite à Bruxelles et est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille Ea qui, à l’âge de dix ans, s’enfuit du domicile familial après avoir saboté l’ordinateur de Papa. 

Sur le mode de la comédie iconoclaste, Van Dormael ajoute un opus aux Saintes écritures avec la complicité d’une belle brochette d’acteurs, les Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau, Catherine Deneuve et autre François Damiens, pour ne citer que les plus canonisés ! Une rencontre réussie entre philosophie, poésie, féminisme et humour belge… Un pur régal ! 

Adeline Stern