Nicolas
Snoopy et les Peanuts – Le film
C’est en 1950 que le bédéaste Charles M. Schulz a créé les «Peanuts», un classique de la bande dessinée que ce créateur génial va publier jusqu’en 2000 dans les journaux de la terre entière.
Condensé doux-amer de l’«american way of life», cette «institution» de la contre-culture américaine a la particularité de faire parler comme des adultes des personnages jouant à des jeux d’enfants…
Scénarisée par le fils et le petit-fils de Schulz et accessible à toute la famille, sa version animée préserve miraculeusement le charme de la BD… Charlie Brown et Snoopy, son chien philosophe, n’ont pas pris une ride! «Je suis désespérément heureux laissez-moi dans mon ignorance !»
Adeline Stern
Le Goût des Merveilles
Après le décès de son mari arboriculteur, Louise (Virginie Efira), mère de deux jeunes enfants, reprend seule leur exploitation d’arbres fruitiers.
Un soir, en rentrant chez elle, la jeune femme manque d’écraser un étrange marcheur. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Pierre (Benjamin Lavernhe) qui souffre du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme sans déficience intellectuelle.
Avec une pudeur émouvante, le cinéaste Eric Besnard filme la rencontre de ce couple improbable. L’émerveillement permanent de Pierre agissant comme un baume réparateur pour Louise…
Adeline Stern
Francofonia, le Louvre sous l’Occupation
Après son «Faust» couronné à Venise en 2011, l’immense réalisateur de «La voix solitaire de l’homme» (1978) transcende littéralement une commande des responsables du Louvre.
Avec un art sidérant du montage, le cinéaste revient sur un épisode étonnant de l’histoire du musée, qui s’est déroulé en 1940, alors que les nazis occupaient Paris.
A demi-mot, Jacques Jaujard, directeur du Louvre, et le comte von Franz Wolff-Metternich, chargé du programme de protection du patrimoine des pays occupés, vont s’entendre pour protéger les œuvres d’art de la rapacité de dignitaires nazis…
Vincent Adatte
Au cœur de l’Océan (3D)
Dans ce film d'aventures à l'ancienne, Ron Howard retrace l’histoire dramatique d’un baleinier dont la dernière expédition, en 1820, au large de Nantuket, inspira à l’écrivain Herman Melville son grandiose «Moby Dick».
Trente ans après les événements, le romancier vient recueillir les souvenirs du dernier survivant du naufrage de l’Essex, éperonné par un cachalot d’une taille hors du commun.
Avec un enthousiasme grisant, Ron Howard («Apollo 13») embarque le spectateur «à bord» d’une épopée hélas déjà marquée par la raréfaction des ressources…
Adeline Stern
Mia Madre
Cinéaste, Margherita (Margherita Buy) réalise un film de fiction sur la crise en Italie. En plein tournage, elle doit se confronter à la fin inéluctable de sa mère Ada (Giulia Lazzarini), ancienne professeure de latin.
En conflit avec l’acteur italo-américain (John Turturro) qu’on lui a imposé, en rupture avec son compagnon, en bisbille avec sa fille adolescente qui rechigne à étudier, Margherita endure littéralement les derniers jours de sa mère. À l’hôpital, elle doit aussi composer avec son frère (Nanni Moretti) qui surjoue son rôle de fils modèle.
Résultat, Margherita perd pied, jusqu’à s’emporter contre Ada, incapable de faire trois pas en dehors de son lit… Mêlant rêves, souvenirs, comédie et mélodrame, le réalisateur de « La Chambre du fils » tisse un nouveau chef-d’œuvre, entre larmes retenues et rires feutrés. L’on gardera longtemps en mémoire cette scène où Ada aide sa petite-fille à répéter son latin, fidèle jusqu’à la fin à son idéal de transmission.
Vincent Adatte
L’Hermine
Après « Les Saveurs du Palais », le réalisateur français Christian Vincent renoue avec l’acteur de son premier long-métrage, pour nous donner un film très subtil dont les non-dits tranchent sur l’apparente clarté du langage juridique.
Intransigeant avec ses justiciables, Michel Racine passe pour un président de cour d’assises aussi redouté que redoutable. Mais tout bascule le jour où cet homme amer, dont la sévérité extrême cache une vraie fragilité, reconnaît parmi les jurés une femme qui l’a profondément ému par le passé…
Vingt-cinq ans après « La Discrète », Vincent dirige à nouveau l’extraordinaire Fabrice Luchini, lequel n’a pas son pareil pour jouer la fêlure intime, la fuite en mode mineur face à la sublime Sidse Babett Knudsen, connue pour son interprétation de première ministre dans la série « Borgen ».
Vincent Adatte
Oups ! J’ai raté l’arche
Grâce au soutien de l’Union européenne qui favorise les accords de coproduction, l’Europe peut parfois tenir la dragée haute aux Etats-Unis en matière de cinéma d’animation, même si elle n’égalera jamais l’armada Disney. Coproduit par l’Allemagne, l’Irlande, le Luxembourg et la Belgique, le désopilant « Oups, j’ai raté l’arche » ravira les plus jeunes spectateurs.
Alors que le déluge menace, Noé a sagement construit une arche pour y accueillir tous les animaux. Mais personne n’a pensé à inviter des représentants de l’espèce, il est vrai plutôt inédite, des « Nestrians ». Apparemment, il s’agit d’une sorte de mammifère bariolé à la trompe éléphantesque.
Appartenant à cette étrange espèce, Dave et son fils Finny réussissent toutefois à embarquer clandestinement sur l’arche, grâce à l’aide involontaire de deux Grymps, des bestioles à l’identité toute aussi improbable… Mais ils ne sont pas au bout de leur peine, loin de là !
Adeline Stern
Un + Une
Certes, près de 50 ans se sont écoulés depuis l’inoubliable « Un homme et une femme », qui lui amena la consécration (une Palme d’or et un Oscar), mais l’impétueux Claude Lelouch n’en continue pas moins à tourner avec l’envie et l’enthousiasme d’un jeune cinéaste !
Bouleversé voilà deux ans par sa découverte tardive de l’Inde et sa rencontre avec Mata Amritanandamayi (fondatrice de l’ONG « Embracing The World ») dont il a reçu le fameux « darshan », le réalisateur est allé tourner sur le continent indien son 44e long-métrage, une comédie romantique imprégnée de spiritualité.
Antoine (Jean Dujardin) ressemble aux héros des films dont il compose la musique. Il a du charme, du succès, et traverse la vie avec autant d’humour que de légèreté. Parti en Inde travailler sur une version très originale du « Roméo et Juliette » de Shakespeare, il rencontre là-bas Anna (Elsa Zylberstein), une femme qui ne lui ressemble en rien, mais qui l’attire de façon irrésistible…
Adeline Stern
L’Invitation
Né en 1929 à Genève, venu au cinéma par la cinéphilie, Claude Goretta a marqué de son empreinte l’histoire récente de notre septième art. Avec ses pairs Alain Tanner et Michel Soutter, ce réalisateur discret a été en effet l’un des fomenteurs en chef du « Nouveau cinéma suisse » dont l’influence perdure toujours.
En 1973, Goretta a accédé à la notoriété grâce à « L’Invitation » son troisième long-métrage, sans doute son œuvre la plus aboutie. Prix du Jury à Cannes, cette adaptation subtile d’une pièce de Michel Viala démasque les frustrations d’un groupe d’employés de bureau invités à une réception par l’un de leurs collègues (Michel Robin) qui a fait un gros héritage… Goretta ne condamne personne, préférant en rire !
Comme dans tous ses films, le futur auteur de « La Dentellière » s’attache à rendre la complexité de l’ordinaire, en dirigeant une troupe d’acteurs et d’actrices étincelante, à commencer par Jean-Luc Bideau qui campe un mufle inoubliable !
Vincent Adatte
Star Wars Episode VII – Le Réveil de la Force (3D)
En mai 2005, la planète Terre a cru vivre le final de la « Guerre des étoiles » avec ce que chacun croyait être le sixième, ultime et dernier volet de la saga sans doute la plus lucrative de toute l’histoire du cinéma avec plus de 4 milliards de dollars de recettes.
Et pourtant, il y aura une suite, car Georges Lucas, avec la bénédiction de Disney, qui a racheté la franchise en 2012, s’est décidé à produire, étalée sur quatre ans, une nouvelle trilogie dont il a situé l’action trente ans après l’épisode VI, « Le Retour du Jedi ». Pour mémoire, celui-ci constituait du point de vue chronologique la fin de son épopée interstellaire, du moins jusqu’à aujourd’hui…
En confiant à J.J. Abrams le soin de réveiller la force, Lucas a vu juste. Considéré par Hollywood comme le messie, Abrams saura à n’en pas douter donner un nouveau lustre à la série, à l’instar ce qu’il avait déjà réussi avec « Star Trek » en décrassant de façon réjouissante les turbines du vaisseau de Kirk, Spock et Cie.
Vincent Adatte