Nicolas
Rogue One : A Star Wars Story (3D)
Aussi fascinante soit-elle, la continuation de la saga initiée par John Lucas en 1977 nécessite un éclaircissement pour le spectateur peut-être un peu perdu entre « trilogie originale », « prélogie », « troisième trilogie » (dont le second épisode est à découvrir l’année prochaine) et « films dérivés ».
« Rogue one » est le premier volet d’un nouveau triptyque intitulé « A Star Wars Story » dont les films ne formeront pas une suite à proprement parler.
Situé entre l’épisode III de la « prélogie » (« La revanche des Sith) et l’épisode IV de la « trilogie originale » (« Un nouvel espoir »), ce « film dérivé » raconte comment une poignée de héros ordinaires va tenter de dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire… Chic, Dark Vador est de retour !
Vincent Adatte
Louise en hiver
Cinq ans après « Le Tableau », le cinéaste d’animation Jean-François Laguionie signe un nouveau chef-d’œuvre qui s’adresse aux adultes, encore que… À la fin de l’été, les vacanciers désertent les plages océaniques. Quittant la petite ville de Billigen-sur-Mer, une vieille dame prénommée Louise rate le dernier train.
Seule face aux grandes marées d’équinoxe, Louise commence à tenir un journal où elle consigne ses souvenirs quelque peu mélangés. Et le temps de sortir de ses gonds en douceur, redessinant les contours parfois aigus d’une existence pas toujours rose…
À la lisière du fantastique, Laguionie accomplit un acte sublime de résilience, exorcisant en toute poésie les démons de la « vieillitude », comme le dit elle-même Louise… Dans la lignée de « La Tortue rouge », pas moins !
Adeline Stern
Sully
Le trente-cinquième long-métrage du réalisateur octogénaire de « Bird » retrace l’exploit salvateur du dénommé Chesley Sullenberger, dit Sully, et les déboires juridico-administratifs que sa prouesse lui valut
Un 15 janvier 2009, Sully a fait amerrir de façon miraculeuse son Airbus A320 en perdition dans les eaux glaciales de l’Hudson, au large de Manhattan, après un vol éclair qui n’aura duré qu’une poignée de secondes.
Joué à la perfection par Tom Hanks dans le film, ce pilote de ligne sans histoire a dû par la suite affronter les membres d’une commission d’enquête très revêche… Une ode magistrale dédié à l’un de ces héros ordinaires tant prisé par Eastwood !
Vincent Adatte
Tous en scène (3D)
Produit par la société à qui l’on doit déjà une chronique hilarante du quotidien de nos animaux de compagnie (Comme des bêtes), ce nouveau film d’animation reprend la formule irrésistible de la satire anthropomorphe.
Koala raffiné, Buster Moon dirige un grand théâtre, jadis illustre, mais aujourd’hui tombé en désuétude. Prêt à tout pour sauver sa salle, il se décide à organiser une compétition de chant, genre « The Voice »…
Le marsupial retient alors cinq candidats, dont une jeune éléphante dévorée par le trac et une truie qui doit assurer l’avenir de ses vingt-cinq porcelets… Petits et grands feront leur miel de ce divertissement raillant tendrement la télé-réalité qui fait chanter n’importe quoi à n’importe qui !
Adeline Stern
A fond
Pour le moins trépidante, la nouvelle comédie du réalisateur de « Babysitting » allie l’humour au film-catastrophe autoroutier. À l’heure des vacances d’été, Tom (José Garcia) embarque toute sa petite famille dans son monospace flambant neuf.
Parti dès potron-minet pour éviter les embouteillages, il enclenche son régulateur de vitesse électronique sur 130 km/h, jusqu’au moment où sa femme (Caroline Vigneaux), excédée par une nouvelle bourde du grand-père (André Dussollier), exige qu’il fasse demi-tour !
Atterré, Tom constate alors qu’il ne contrôle plus son véhicule. L’électronique de bord a de drôles de réactions et le compteur reste désespérément bloqué à 130 km/h ! C’est la panique à bord…
Adeline Stern
Poesía sin fin
Poète, scénariste de bandes dessinées, acteur et performeur, le franco-chilien Alejandro Jodorowsky est aussi l’auteur de films provocateurs, dont « La Montagne sacrée » (1973) ou encore « El Topo » (1970), un western psychédélique tourné au Mexique avec des handicapés.
Absent au cinéma pendant deux décennies, ce créateur hors-norme a décidé de porter sa propre vie à l’écran. Après avoir décrit son enfance dans « La danza de la realidad » (2013), il évoque avec « PoesÌa sin fin » ses années de jeunesse, au cours desquelles il fuit un père petit-bourgeois tenté par le fascisme.
Attiré par la bohème de Santiago du Chili, le jeune Alejandro va s’improviser poète… A quatre-vingt-sept ans passés, « Jodo » n’a rien perdu de sa folie visuelle !
Vincent Adatte
Une vie
Après « La Loi du marché », filmé à la lisière du documentaire, Stéphane Brizé tourne son premier film en costume. Adaptant le premier roman de Maupassant, il retrace la vie entière d’une femme aux prises avec l’égoïsme des hommes.
En mai 1816, Jeanne Le Perthuis des Vauds (Judith Chemla) sort du couvent où elle a fait ses études et revient vivre auprès de ses parents (Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau). Nourrissant des rêves romantiques, la jeune femme épouse Julien de Lamare.
Pour rendre ces vingt-sept ans d’une vie malmenée par l’adultère, l’hypocrisie, l’appât du gain et l’intolérance, Brizé a opté pour une image presque carrée, un format pratiquement disparu aujourd’hui, dont il contredit la dimension désuète en filmant caméra à l’épaule… Fascinant !
Vincent Adatte
Le confessioni
Invité par Daniel Rocher (Daniel Auteuil), directeur du FMI, qui souhaite bénéficier de ses conseils en matière d’éthique, le moine chartreux Roberto Salus (Toni Servillo) se rend dans un hôtel de luxe situé au bord de la mer Baltique.
Et pour cause ! Le G8 s’y réunit à l’occasion de tractations secrètes, dont les conséquences pourraient être très néfastes pour les pays défavorisés. Le soir même, Rocher presse le moine de le confesser…
Ironiste très au fait de nos pseudo-vertus publiques, le cinéaste italien Roberto Andò (Viva la libertà) a réussi avec « Le Confessioni » (Les Confessions), un thriller feutré à nul autre pareil ; mixte fascinant de mystère et de réflexion, où la métaphysique le dispute à l’économie… À découvrir !
Vincent Adatte
Vaiana, la légende du bout du monde
Au sein de l’empire Disney, John Musker et Ron Clements ont jadis fait merveille (Taram et le chaudron magique, La Petite Sirène, Aladdin). Sept ans après « La Princesse et la Grenouille », les voilà qui reviennent nous enchanter avec le très coloré « Vaiana », inspiré de la mythologie polynésienne.
Contre la volonté de son père, la jeune Vaiana quitte son île paradisiaque pour tenter d’enrayer un mal mystérieux qui s’attaque à la nature. Aidé par le demi-dieu Maui, elle file avec le vent, apprenant à manier son bateau.
Superbe récit d’initiation, ce film d’animation, ponctué de chansons, fait la part belle à sa jeune héroïne indépendante qui, très loin de se satisfaire de son destin tout tracé, ne songe qu’à la mer…
Adeline Stern
Demain tout commence
Célibataire très endurci, Samuel (Omar Sy) mène une existence hédoniste sous le soleil du sud de la France. Son charisme, son sourire et sa nonchalance très étudiés font des ravages auprès des jeunes et jolies vacancières.
Tout bascule le jour où Kristin (Clémence Poésy), l’une de ses anciennes conquêtes, réapparaît avec un joli bébé qui n’est autre que leur fille. Le temps de lui refiler ce colis encombrant et elle prend la poudre d’escampette.
S’estimant incapable de s’occuper d’un enfant, Samuel file à Londres pour retrouver la mère démissionnaire… Entre comédie et mélodrame, un « feelgood movie » où excelle la personnalité préférée des Français !
Adeline Stern