Nicolas
Pity (VOst)
La nouvelle génération des cinéastes grecs, celle des Rachel Tsangari et autre Yorgos Lanthinos, n’en finit pas de nous surprendre. Avec « Pity » (« Pitié »), Babis Makridis n’est pas en reste : son second long-métrage est sans conteste l’une des meilleures comédies noires du moment, sinon la plus troublante !
Un avocat voit sa femme tomber dans le coma. Cet homme sans relief profite de cette situation pour assouvir un besoin d’attention pathologique, s’apitoyant sur son sort dès qu’il trouve une oreille compatissante, jouissant secrètement de ce regard plein de commisération que l’on porte sur celles et ceux qui souffrent.
Désopilant mais ô combien dérangeant, « Pity » se moque en creux du sentimentalisme du cinéma et de tous ces feel-good movies dégoulinant d’émotions crasses… Revigorant !
Vincent Adatte
Dolor y gloria (VOst)
Dimanche 1er septembre à à 6h30, Journée du Cinéma (5.- la place)
De son vingt-et-unième long-métrage, Pedro Almodóvar a confié qu’il raconte « la biographie de quelqu’un qui pourrait bien être lui-même ». Alter ego épuisé et endolori du cinéaste, Salvador Malo (Antonio Banderas) peine à se remettre au travail.
Invité à montrer son premier film à la Cinémathèque de Madrid, Malo tente de renouer avec son acteur principal dont il avait, à l’époque, dit pis que pendre de sa prestation. Sa tentative fait remonter tout un passé, jusqu’au premier désir que le réalisateur assimile de façon merveilleuse à une insolation foudroyante, alors qu’il n’était encore qu’un enfant…
Avec ce pur chef-d’œuvre, Almodóvar nous délivre son film le plus apaisé, se réconciliant avec lui-même et tous les êtres chers (dont sa mère) qu’il aura vampirisés pour et par son cinéma.
Vincent Adatte
Spider-Man : Far From Home (3D)
Profondément atteint par la mort de son mentor Tony Stark, le jeune Peter Parker (alias l’homme-araignée) peine à faire son deuil. Pour se changer les idées, il décide de partir en voyage scolaire en Europe.
Mais Parker ne tarde pas à devoir renouer avec l’existence pleine d’aléas éthiques, qui est le lot de tout super héros. Faisant équipe avec Mystério (Jack Gyllenhaal), il découvre alors les conséquences funestes des menées du terrible Thanos.
Parfois presque intimiste, ce nouveau blockbuster « Marvel » fait un lien empreint d’une mélancolie surprenante avec le final tragique de « Avengers : End of game ». Sans nul doute l’un des meilleurs films de la franchise « Spiderman » !
Adeline Stern
Ibiza (première Suisse !)
Philippe et Carole, tous deux divorcés, viennent de se rencontrer. Très amoureux, Philippe est prêt à tout pour se mettre les deux ados de Carole dans la poche. Il propose un deal au fils aîné : s'il a son bac, c'est lui qui choisit leur lieu de vacances. Et ce sera Ibiza !
Mais pour Philippe, plutôt habitué à de paisibles vacances dans la Baie de Somme, c'est un véritable choc.
What They Had (VOst)
Du propre aveu de sa réalisatrice Elizabeth Chomko, « What They Had » (« Ce qu’ils avaient »), remarquable premier long-métrage, s’avère en grande partie autobiographique.
Chicago, à la veille de Noël. Atteinte d’un Alzheimer avancé, Ruth (Blith Danner) quitte le domicile conjugal. En robe de chambre, elle erre toute une nuit dans les rues, en plein blizzard.
Alertée, sa fille Bridget (Hillary Swank) qui vit à New-York, prend le premier avion pour la métropole chicagolaise, déterminée à convaincre son père (Robert Forster) qu’il est temps de faire interner la femme dont il est encore éperdument amoureux mais dont il nie la maladie. À n’en pas douter, l’un des meilleurs films réalisés à ce jour sur ce thème si délicat. Sans fard !
Vincent Adatte
Venise n’est pas en Italie
Porté à l’écran par son auteur, Ivan Calbérac, le roman à succès « Venise n’est pas en Italie » voit une famille fantasque chaperonner son fils unique parti rejoindre son amoureuse dans la cité des Doges.
Du genre doux-dingue, Bernard Chamodot fait vivoter sa petite famille dans une caravane en attendant mieux. C’est avec ce moyen de transport, fort peu adapté à Venise, qu’il décide de prendre son fiston en filature…
Après « Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) » et « L’Étudiante et Monsieur Henri », Calbérac signe une nouvelle comédie tendrement déjantée.
Adeline Stern
X-men : Dark Phoenix
En l’an 2000, le cinéaste américain Brian Synger adaptait l’une des séries les moins manichéistes des éditions Marvel, pourvoyeuses en super héros devant l’Éternel (Hulk, Blade, Spiderman et tant d’autres).
Dans ce huitième et ultime volet, les X-Men affrontent leur ennemi le plus puissant, Jean Grey, l’une des leurs. Au cours d’une mission de sauvetage dans l’espace, Jean Grey frôle la mort, comme inséminée par une mystérieuse force cosmique.
De retour sur Terre, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable. En lutte contre elle-même, la malheureuse déchaîne ses pouvoirs, incapable de les comprendre ou de les maîtriser… Aïe !
Adeline Stern
A Tramway in Jerusalem (VOst)
Inclassable, le nouveau film d’Amos Gitaï, l’un des plus grands réalisateurs israéliens actuels, suit le parcours ô combien symbolique d’un tramway qui relie plusieurs quartiers de Jérusalem, d’est en ouest, en restituant leur variété et leurs différences.
À travers les yeux d’un touriste (joué par Mathieu Amalric), le cinéaste prend à contre-pied tous les clichés, histoire de désacraliser cette soi-disant ville sacrée, une tâche de première urgence, tant elle cristallise tous les extrêmes !
Complètement libre, ce film très original séduit par sa volonté obstinée de ne pas se laisser figer dans des discours convenus, captant avec humour les contradictions d’une cité constituant une véritable mosaïque d’identités diverses.
Vincent Adatte
La preuve scientifique de l’existence de Dieu (reprise)
Réalisateur de films emplis de sincérité, à la lisière de la fiction et du documentaire (« Geisendorf », « La Vie en deux », « Tapis rouge »), Frédéric Baillif persiste et signe dans ce genre de démarche généreuse avec « La Preuve scientifique de l’existence de Dieu ».
Approché par un groupe d’anciens objecteurs de conscience, le cinéaste genevois entreprend avec eux et à leur demande un film sur le thème de l’engagement. Les rejoignent Irène Jacob et Jean-Luc Bideau que le projet enthousiasme…
À la veille d’une votation fédérale sur l’interdiction d’exporter des armes, le petit-fils d’Alain, l’un de ces objecteurs, meurt accidentellement durant son service militaire. Le groupe n’a alors plus qu’une idée en tête : reprendre la lutte pour un monde sans armes !
Vincent Adatte