Nicolas
A TALE OF THREE SISTERS (VOst)
Après avoir travaillé comme servantes en ville, trois sœurs reviennent auprès de leur père dans un village isolé d’Anatolie centrale. Elles rêvent de pouvoir repartir, mais ce sont naturellement les hommes qui décident de leur destinée…
A ces trois jeunes filles, ce monde-là ne propose rien qui ne ressemble à une prison. Mais les hommes sont tout autant prisonniers qu’elles, de leur égo et de leur fonction sociale…
Comme à l’accoutumée, Emin Alper, remarquable réalisateur turc, œuvre à la lisière du conte et de la parabole pour exprimer une condition féminine malheureuse, par la faute d’hommes incapables de sortir de leurs rôles pour aller voir « ce qu’il y a derrière la colline » !
EFFACER L'HISTORIQUE
Après avoir dénoncé les méfaits de la délocalisation dans « Louise-Michel », de la retraite dans « Mammuth » ou du déclassement dans « Le Grand Soir », Benoît Delépine et Gustave Kervern s’attaquent avec leur neuvième long-métrage à notre monde tout-numérique déshumanisant, mais fort rentable.
Marie (formidable Blanche Gardin), Bertrand (Denis Podalydès) et Christine (Corinne Masiero) ont fraternisé sur un giratoire à l’époque « glorieuse » des gilets jaunes.
Victimes de chantage à la sextape et de dépendances ruineuses au streaming ou aux voix enjôleuses des call-centers, ces trois expert·es es loose vont tenter d’ « effacer l’historique »… Désespérément drôle !
VOLUNTEER (VOst) (reprise)
Coréalisé par les cinéastes suisses Anna Thommen et Lorenz Nufer, le documentaire « Volunteer » s’attache aux pas solidaires de citoyen·nes suisses qui ont décidé d'aider les migrant·es bloqué·es en Grèce.
Partis là-bas, ces « volontaires » font une expérience de vie bouleversante avec, à la clef, un sentiment d’indignation qui les habite toujours après leur retour au pays.
Qu’il s’agisse d’un couple d’agriculteur·trice, d’une vieille dame fortunée, d’un ancien commandant de l’armée ou d’un acteur de renom, tous et toutes souhaitent perpétuer la tradition humanitaire dont la Suisse semble hélas se défaire. Le regard que leur portent Anna Thommen et Lorenz Nufer se fait parfois critique, ce qui rend leur film d’autant plus passionnant et nécessaire !
JUST KIDS
Le samedi 26 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec l’acteur Kacey Mottet Klein puis du verre de l’amitié.
Ils ne restent plus qu’eux : Jack (Kacey Mottet Klein), dix-neuf ans, Lisa (Anamaria Vartolomei) dix-sept ans et Mathis, onze ans (Andrea Marguili). Après leur mère quelques années auparavant, ils viennent de perdre leur père.
Ne demeure qu’un oncle soucieux de prendre ses distances. Orphelins, ils ont hérité d’un peu d’argent, d’un appartement en haut d’une tour et d’une voiture break de luxe. Malgré son jeune âge, Jack a obtenu le droit de s’occuper de la fratrie.
Mais la tâche est loin d’être facile pour cet adulte frais émoulu, qui traîne encore avec lui des lambeaux d’adolescence, à la fois obsédé par le désir de comprendre ce qui est arrivé à son père et soucieux du futur de son frère et de sa sœur… Porté par un trio d’acteurs incroyables de justesse, un film de grande débrouille où luit un peu d’espoir.
JUST KIDS (en présence de l’acteur Kacey Mottet Klein)
Le samedi 26 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec l’acteur Kacey Mottet Klein puis du verre de l’amitié.
THE PERFECT CANDIDATE (VOST) (découverte !)
Médecin dans une petite ville d’Arabie saoudite, Maryam tente en vain de faire goudronner la route qui mène à l’hôpital où elle officie. Un jour, elle décide de se porter candidate aux élections municipales, histoire d’essayer de faire changer les choses…
Première femme réalisatrice du Royaume saoudien, Haifaa Al Mansour s’est fait connaître en 2012 avec « Wadjda », le récit émancipateur d’une petite rebelle bien décidée à faire du vélo, alors que cette pratique est interdite aux filles de son pays.
La cinéaste récidive ici avec la même insolence courageuse : film à la simplicité trompeuse, « The Perfect Candidate » distille en douce un humour subtilement séditieux… En résulte une chronique très aiguisée d’une société patriarcale aliénante dont les femmes tentent à juste titre de s’extirper…
LES NOUVEAUX MUTANTS
Réalisé par le cinéaste étasunien Josh Boone (« Nos étoiles contraires ») pour les Studios Disney, « Les Nouveaux Mutants » puise son inspiration dans la « mythologie » X-Men, en y rajoutant une dimension un brin horrifique.
Détenus dans la division secrète d’un hôpital psychiatrique, cinq jeunes mutant·e·s (trois filles et deux garçons) apprennent à maîtriser leurs dons extra-ordinaires. A la fois dangereux pour eux-mêmes et leur entourage, les adolescent·e·s s’efforcent d’assumer leur différence.
Après l’arrivée d’une nouvelle mutante, les uns et les autres sont en proie à des hallucinations inquiétantes, comme si une force surnaturelle les confrontait à leurs propres peurs… Angoissant et très spectaculaire !
LA PREUVE SCIENTIFIQUE DE L'EXISTENCE DE DIEU (Ciné-Seniors)
Réalisateur de films emplis de sincérité, à la lisière de la fiction et du documentaire (« Geisendorf », « La Vie en deux », « Tapis rouge »), Frédéric Baillif persiste et signe dans ce genre de démarche généreuse avec « La Preuve scientifique de l’existence de Dieu ».
Approché par un groupe d’anciens objecteurs de conscience, le cinéaste genevois entreprend avec eux et à leur demande un film sur le thème de l’engagement. Les rejoignent Irène Jacob et Jean-Luc Bideau que le projet enthousiasme…
À la veille d’une votation fédérale sur l’interdiction d’exporter des armes, le petit-fils d’Alain, l’un de ces objecteurs, meurt accidentellement durant son service militaire. Le groupe n’a alors plus qu’une idée en tête : reprendre la lutte pour un monde sans armes !
BELLE-FILLE
Coincée entre un mari plus que lourdingue et une ado en plein âge ingrat, Louise (Alexandra Lamy) a tout sacrifié à sa famille, y compris une prometteuse carrière de peintre.
Découvrant que son cher et tendre la trompe avec une jeunette, elle lui subtilise sa carte de crédit et s’envole pour la Corse, où elle rencontre un jeune inconnu séduisant et fêtard (Thomas Dutronc).
Après une nuit de folie avinée, elle se réveille aux côtés dudit prince charmant passé à l’état de cadavre. Pour couronner le tout, débarque la mère du défunt (Miou-Miou), une matriarche corse qui prend Louise pour sa belle-fille. Plongeant dans le déni, elle ne veut plus la lâcher… Une comédie échevelée relevée d’une pointe de gravité !