Des courts-métrages, une bande dessinée et un jeu très ciné.

Pour adoucir les regrets engendrés par la (re)fermeture de notre cinoche préféré, le Royal vous dispense à nouveau ses bons plans «cinéma» à découvrir en ligne. Avec, au menu, plus de soixante films proposés par le plus grand festival de courts-métrages en Suisse, un nouvel épisode de la bande dessinée «Home sweet cinéma: la suite» et un jeu de jugeote et d’observation cinématographique proposé par La Lanterne Magique.

Le tour du monde en format court

Malgré l’annulation de ses projections en salles, la vingt-quatrième édition du Festival international du court-métrage de Winterthour n’a pas tiré la prise, loin de là! Cet évènement phare du genre déploie en effet en ligne jusqu’à dimanche soir une grande partie de sa sélection, à explorer gratuitement sur son site www.kurzfilmtage.ch.

L’on peut notamment y découvrir un programme remarquable dédié à la Chine continentale, Hong Kong et Taiwan, mêlant fiction et documentaire, réalisé tant par de jeunes auteurs prometteurs que de réalisateurs confirmés comme Wang Bing ou Jia Zhangke dont le Royal a projeté en 2019 le formidable «Les Eternels». Autre pays à l’honneur, l’Ukraine avec une myriade de courts-métrages révélateurs, qui témoignent de l’effervescence d’une nouvelle et jeune génération de créateur·trices. Ne passez pas à côté de la pépite «The Fall of Lenine» qui évoque de façon grinçante la destinée du grand héros soviétique, jusqu’au déboulonnage et à la refonte de ses innombrables statues transformées en… cloches de vaches!

Le jeune public n’est pas oublié, grâce à La Lanterne Magique, partenaire de longue date du festival, qui propose durant une semaine une sélection de cinq courts-métrages d’animation sans paroles ou parlés français, à apprécier en ligne sur son site Internet. Intitulé «Voyages mystérieux», ce programme à (émou)voir à tout âge mêle poésie, drôlerie et réflexion, à l’exemple du merveilleux «Cœur fondant».

Jouer avec La Lanterne Magique  

Confrontée au second semi-confinement, qui a provoqué le report de la plupart de ses séances en Suisse, La Lanterne Magique reprend ses activités en ligne (www.lanterne-magique.org). Au rythme d’un épisode hebdomadaire, elle reprend la bande dessinée concoctée par son illustrateur Noyau, désormais intitulée «Home Sweet Cinéma: la suite». Nous y retrouvons Noah et Kim qui rivalisent à nouveau d’imagination cinéphilique, en attendant de pouvoir retourner au cinéma.

Pour faire patienter ses jeunes spectateur-trices, La Lanterne Magique propose également un nouveau jeu d’observation et de réflexion, qui, chaque semaine, remettra en mémoire un film-clef de sa programmation. 

Vincent Adatte 

Soutenez le cinéma Royal en regardant le film depuis chez vous.

Pour visionner le film (10.-) 

https://vimeo.com/r/2WY0/d3pTQTJKNT

Pendant plusieurs décennies, René Gardi (1909 – 2000) fit découvrir le continent africain et ses habitants aux Suisses. Ses nombreux livres, ses célèbres émissions télévisées et ses films, proposent une vision enchantée des temps prémodernes dans lesquels semblent vivre de magnifiques Africains le plus souvent purs et nus. Ce monde, soi-disant intact, devint le paradis de Gardi et l’Afrique réelle devint une terre fantasmée. Grâce aux archives de René Gardi, AFRICAN MIRROR retrace l’histoire de notre image coloniale de l’Afrique. Le reflet d’une époque dont il est difficile de se défaire…

de Mischa Hedinger, Documentaire, 1h24, 16/16, Suisse (2019), Version française sous-titres FR, VO allemande avec sous-titres DE/FR

Soutenez le cinéma Royal en regardant le film depuis chez vous !

African Mirror (VOD)

Cunningham (VOD)

Suite aux dernières mesures sanitaires en vigueur, le Cinéma Royal a le regret de vous annoncer sa fermeture temporaire, pour une durée indéterminée.

Dimanche 25 avril à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.

A quinze ans, Oscar rêve d'échapper à l'emprise brutale de son père qu'il doit aider à collecter de la ferraille dans des déchetteries sauvages en Sicile. Réfugié nigérian, Stanley, dix-neuf ans, trime comme ouvrier agricole pour assurer sa survie.

Aux antipodes l’un de l’autre, le petit Sicilien et le Nigérian ne semblent rien avoir en commun, sinon le sentiment d’avoir été jetés au monde, soumis en permanence à des choix faits par d’autres.

Jeune réalisateur documentaire italien de grand talent, qui a fait ses études en Suisse, Michele Pennetta va leur donner par la grâce du cinéma la possibilité d'une rencontre salvatrice, où le migrant viendra peut-être en aide à son alter ego européen… Notre coup de cœur, assurément !

Un meurtre est commis dans une clinique psychiatrique sise à Aarberg, capitale suisse de la betterave sucrière. Pourtant expert en matière de chasse à l'homme, l'inspecteur en chef Heiri Weber en perd sa maîtrise proverbiale. L'affaire lui est retirée. 

Mis en congé et désarmé, Weber continue cependant d'enquêter secrètement avec sa femme, en toute illégalité. Ses investigations vont le conduire au Sud de la France, où il va se mettre en danger…

Adapté du roman «Le Loup est mort» de l’écrivain suisse alémanique Res Muhmenthaler, un «krimi» (polar en allemand) de haute volée, où Gilles Tschudi compose un suspect mémorable. Et parlé en berner Schwytzerdütsch, s’il vous plaît (avec des sous-titres en français, pas de panique) !

À la fois tendre, rageur et iconoclaste, le cinéma d’Albert Dupontel (« Enfermés dehors », « 9 Mois ferme », « Au revoir là-haut ») fait un bien fou par les temps qui courent !

Coiffeuse de son métier, Suze (Virginie Efira) apprend de son médecin qu’elle est condamnée. Elle n’a alors plus une minute à perdre pour tenter de retrouver l’enfant que ses parents l’avaient forcée, adolescente, à abandonner sous X.

Faisant alliance avec un cadre supérieur suicidaire (A. Dupontel) et un archiviste aveugle (Nicolas Marié), Suze va affronter une administration qui n’a pas numérisé son dossier jugé trop ancien… Un grand mélo noir et rose comme seul l’anar Dupontel sait en concocter !

2011, dans le Yorkshire. Envoyés en mission à l’étranger, les soldats de la garnison de Flitcroft délaissent par la force des choses leurs épouses. Ne s’en laissant pas conter, celles-ci fondent alors une chorale dont le succès les mènera jusqu’au Royal Albert Hall.

Réalisateur de l’irrésistible « The Full Monty », qui voyait des chômeurs de Sheffield s’adonner au striptease, le Britannique Peter Cattaneo décrit à merveille la détermination de ces femmes de l’ombre qui, un beau jour, ont décidé de ne plus attendre…

Délicieusement animées par les studios Dreamworks, les « Trolls » sont, à l’origine, de drôles de poupées très populaires dans les années 1980, parées qu’elles étaient des couleurs fluo chères au disco qui faisait fureur à l’époque.

Vous l’ignoriez sans doute, mais il existe en fait six différentes tribus de Trolls, chacune dévouée à développer un genre musical spécifique en toute harmonie… Mais c’était sans compter avec Barb, la marâtre du hard rock, avide de régner sur le royaume de la musique.

Par chance, Poppy, princesse de la pop, veille au grain… Une suite qui enchantera les yeux et les oreilles des plus petit·es.

Alpiniste aguerrie, la réalisatrice polonaise Eliza Kubarska a suivi le quotidien d’une famille de Sherpas sur les hauteurs du Népal. De ce matériau marqué au sceau du réel, la cinéaste tire l’histoire de Ngada, un père en quête de l’argent nécessaire aux études de son fils. 

Pour ce faire, Ngada accepte de guider un groupe d’alpinistes occidentaux à la conquête du Kumbhakarna. Mais son épouse Jomdoe s’oppose à sa décision. Non seulement, cette montagne est très difficile à gravir, mais elle est aussi considérée comme sacrée…   

La cinéaste décrit le dilemme de cette famille qui tente de concilier ses croyances bouddhistes, des conditions extrêmes et la pression des alpinistes… Authentique, magique et d’une beauté âpre !