Dimanche 5 septembre 2021 : Journée du Cinéma, 5.- la place !

Auteur de films sidérants («Au loin des villages», «Comme des lions de pierre à l’entrée de la nuit»), le réalisateur suisse Olivier Zuchuat poursuit une œuvre documentaire à nulle autre pareille, dont «Le Périmètre de Kamsé» constitue un nouveau et indispensable jalon.

Dans le nord du Burkina Faso menacé de désertification, les habitantes du village de Kamsé se sont lancées dans un chantier pharaonique avec des moyens qui semblent d’un autre temps. 

Dans la chaleur et la poussière, ces femmes creusent à la pelle et à la pioche un vaste réseau de digues et de mares. Elles vont y planter des milliers d’arbres, avec l’espoir de faire reverdir les terres envahies par le désert et d’inciter au retour ceux et celles qui ont émigré…

Samedi 22 mai à 18h

En présence du réalisateur

Réservations recommandées au 0797972615 ou adeline.stern@cinemaroyal.ch

Porté par Elio Germano, dont la prestation lui a valu l’Ours d’argent du meilleur acteur à Berlin en 2020,  «Volevo Nascondermi» raconte la vie dramatique et l’œuvre d’autant plus miraculeuse du peintre et sculpteur italien Antonio Ligabue.

Enfant à la santé fragile, brimé par ses camarades, Ligabue est né à Zurich en 1899. Après la mort de sa mère décédée avec ses trois frères à la suite d’une intoxication alimentaire, il est expulsé en Italie à l’âge de vingt ans

Ligabue y vit alors en vagabond dans une extrême pauvreté, avant de devenir dans les années 1940 un prodige de l’art naïf, ses peintures évoquant celles du Douanier Rousseau… Une ode sublime à la nécessité de la création, à voir absolument !

Après le documentaire «Au bord du monde» (2013), plongée saisissante dans la réalité des sans-abris parisiens, le réalisateur Claus Drexel livre une fiction qui redonne dignité et visibilité aux sans-parts.

Maltraitée par la vie, Christine (Catherine Frot) s’est clochardisée et dort sous un pont de la Seine. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un petit Africain de huit ans fait irruption dans son abri. Ne parlant pas un mot de français, l’enfant semble complètement perdu…

Au cœur de l’hiver, la «sorcière» se laissera-t-elle attendrir par ce «Petit Poucet» fort contemporain? Une fable qui étreint le réel de la façon la plus émouvante, à découvrir dès dix ans…

Acteur franco-portugais passé à la réalisation en 2012 avec le déjà très réussi «La Cage dorée», Ruben Alves traite dans «Miss» du thème de l’identité sexuelle à la faveur d’un subtil mélange des genres. 

Depuis l’enfance, Alex (joué par le mannequin Alexandre Wetter) n’a qu’un rêve : être élu Miss France. A vingt ans, cet orphelin androgyne au visage d’ange a élu domicile au sein d’une communauté de marginaux et travestis qui vivent de la prostitution, non loin du bois de Boulogne. 

Un jour, une rencontre imprévue ranime son désir de concours de beauté… Impertinente et joyeuse, une comédie qui fait un sort à tous les clichés «genrés» et sexistes !  

Collaborateur·trices de Michel Ocelot sur «Kirikou et la sorcière», Anne-Lise Koehler et Éric Serre ont réalisé avec «Bonjour le monde !» un petit bijou de film d’animation documentaire qui ravira les plus jeunes (et leurs parents).

Sur le thème de la naissance des animaux, les deux cinéastes nous font voyager du fond des eaux au faîte des arbres, à la rencontre du grand et merveilleux bestiaire de la nature.

Tourné en stop-motion avec de ravissantes marionnettes conçues en papier mâché, «Bonjour le monde !» fait s’égayer tout un monde coloré de poissons, d’oiseaux et de grenouilles… Un véritable enchantement !

Fils d’un acteur comique réputé, le réalisateur argentin Sebastián Borensztein s’est fait connaître grâce à «Un Cuento Chino», comédie grinçante où une vache tombait littéralement du ciel. 

Borensztein récidive dans le même registre avec «La Revanche des losers». Ex-vedette de foot, Fermín (Ricardo Darín) exploite une station-service dans un bled paumé de la pampa. Dans l’espoir de sauver son village de la ruine, il incite ses ami·es à investir leurs économies dans une coopérative agricole, plaçant tout leur argent sur un compte unique. 

Las, ces fonds sont bloqués par la faute d’un banquier véreux flanqué d’un avocat marron. Prêt·es à tout pour récupérer leur dû, ces losers magnifiques fomentent alors un casse d’un genre inédit…

Samedi 8 mai à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec les auteurs.

En avril 1992, la guerre éclate à Višegrad, une petite ville située à l’est de la Bosnie-Herzégovine, séparant élèves serbes et bosniaques. 

Vingt-cinq ans plus tard, l’ex-directeur de l’école et la veuve de l’instituteur, muni·es d’une photo de classe, partent à leur recherche pour tenter de les réunir à nouveau… Les cinéastes Julie Biro et Antoine Jaccoud montent à bord de leur voiture, une Zastava jaune achetée au début des années 1980, dans ce qui était encore la Yougoslavie. 

Biro et Jaccoud projettent de filmer les retrouvailles de cette génération sacrifiée qui, brutalement, a quitté l’enfance dans un monde liquidé par les adultes… Tout en retenue, le documentaire qui en résulte est absolument bouleversant !

Samedi 8 mai à 18h

En présence des auteurs

Réservations recommandées au 0797972615 ou adeline.stern@cinemaroyal.ch

Vendredi 7 mai à 20h30, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.

Formée à Paris et établie à Neuchâtel, la talentueuse et très engagée Orane Burri alterne documentaire et fiction, projets personnels et films institutionnels («Tabou», «Nettoyeurs de guerre», «Armes fatales»). 

Avec le «Prix du gaz», elle restitue la lutte menée par des citoyen·nes du Val-de-Travers pour préserver les sources en eau potable alimentant une grande part du canton de Neuchâtel, menacées qu’elles sont par un projet de forage gazier mirobolant, qui a tout du miroir aux alouettes ! 

Avec un sens inné du suspense, la réalisatrice décrit les tenants et aboutissants de ce superbe acte de résistance démocratique, tout en révélant la complexité du choix de nos ressources énergétiques.