lundi, 11 octobre 2010 17:44

Karaté Kid

Pour des raisons professionnelles, Madame Parker doit s’installer en Chine, plus précisément à Pékin. Elle emmène avec elle son jeune fils Drew (Jaden Smith) qui n’apprécie guère de quitter les Etats-Unis.

Après quelques jours d’école très dépaysants, le garçon est mêlé à une altercation qui le ridiculise aux yeux de ses nouveaux camarades de classe. Livré à lui-même, sans soutien de ses proches, Drew s’accommode trop facilement de cette situation, jusqu’au jour où il fait la connaissance d’un professeur d’art martial à la retraite, Monsieur Han (Jackie Chan). Sous son aile, très exigeante, Drew va alors s’employer corps et âme à recouvrer sa dignité…

Remake du film de John G. Avildsen qui date déjà de 1984, cette nouvelle version a certes troqué le karaté contre le kung-fu, sans doute plus au goût du jour, mais son éloge obstiné de la patience et du courage frappera à n’en pas douter jeunes et moins jeunes!

Vincent Adatte

Sous la dictature de Franco, une époque de grande falsification du réel, un accordeur de pianos très réputé, Jacobo mène une vie heu- reuse avec sa femme Helena. Toutes les nuits, il s’endort très tran- quillement et retrouve au petit matin ses pianos miraculeusement accordés.

Devenu soudain insomniaque, il voit ce bel équilibre rompu: ses pianos ne se réparent plus d’eux-mêmes. Pire, lors des ses veillées nocturnes, il perçoit des bruits dans la maison et surprend dans son salon un inconnu en robe de chambre. Sa femme prétend qu’il s’agit d’hallucinations...

Premier long-métrage d’un trio de jeunes réalisateurs suisses et espa- gnols, «Le plus important dans la vie, c’est de ne pas être mort» procède de la tragicomédie fantastique. Plongé dans un décor aux perspectives mouvantes, en phase avec l’esprit troublé du protago- niste, le spectateur perd ses repères, jusqu’à remettre en cause sa propre perception. Remarquable!

Vincent Adatte

 

Film précédé du court-métrage «Le Miroir» de Ramon & Pedro, 6', 2010, avec Henri Dès, Pierrick Destraz.

lundi, 06 septembre 2010 18:14

Kaboom

Œuvrant en marge d’Hollywood, Gregg Araki nous avait gratifié en 2004 d’un chef-d’œuvre qui abordait le thème de la pédophilie avec une justesse de ton formidable («Mysterious Skin»). Pour son dixième long-métrage, il renoue avec la verve satirique et iconoclaste de ses premiers films.

Sur le campus de l’Université of Fuck You, Smith mène une vie «normale». Traînant avec l’insolente Stella, il couche avec la belle London, mais désire en secret Thor son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet. Mais tout va basculer le temps d’une nuit très agitée, par la faute d’une secte d’un genre particulier.

Avec ses dialogues irrésistibles, cette comédie faussement adoles- cente réduit «American Pie» à «une tarte rassise». Hommage déjanté à la série «Twin Peaks» de David Lynch, qui aurait durablement traumatisé le cinéaste, «Kaboom» est aussi une charge d’une rare intelligence qui épingle la propension très hollywoodienne à voir des complots partout. Âmes prudes s’abstenir!

Vincent Adatte

lundi, 06 septembre 2010 18:10

C’était hier

Pour la cinéaste Jacqueline Veuve, le documentaire constitue un moyen merveilleux de témoigner sur ce qui est en train de disparaître. En plus de soixante films, elle est devenue une véritable légende, combien vivante, du cinéma du réel helvétique!

Présenté à Locarno, son dernier film remonte dans le temps, jusqu’à l’été 1937. Dans le village de Lucens, de nombreux spectateurs attendent au bord de la route le passage des coureurs cyclistes du Tour de Suisse. Parmi eux se trouvent les ouvriers de l’usine familiale. Exceptionnellement, ils ont congé ce jour-là...

La réalisatrice d’un «Un petit coin de paradis» a retrouvé certains témoins de ce moment «privilégié». Ils se prénomment Blanche, Charlie-Rose, Violette, Pierre ou René. Pour la plupart, ils n’étaient encore que des enfants à l’époque. Devant la caméra, toujours aussi sensible de Jacqueline Veuve, ils se souviennent avec émotion du rude passé, entre pauvreté et petits bonheurs...

Vincent Adatte

 

Film précédé du court-métrage «Laterarius» de Marina Rosset, 4', 2010, animation.

lundi, 06 septembre 2010 18:06

Prud’hommes

Produit par Fernand Melgar («La Forteresse»), le nouveau documen- taire du réalisateur Stéphane Goël («Qué viva Mauricio Demierre») est une œuvre indispensable, civique même, dans la mesure où nous pouvons très bien nous retrouver un jour ou l’autre dans l’une des situations décrites dans son film.

Chaque année, des milliers de conflits sont traités devant une juridic- tion spécifique, le Tribunal de Prud’hommes, institué depuis le 19e siècle pour régler les conflits de travail entre employés et employeurs. C’est une justice rapide, gratuite et accessible dont la procédure est simplifiée et essentiellement orale.

Pour la première fois en Suisse, une équipe de cinéma a pu entrer dans les salles d’audience et capter le quotidien de ce Tribunal à Lausanne. Très respectueux, le cinéaste porte sur cette scène de théâtre d’un genre particulier un regard qui reflète de façon magistrale la tragicomédie humaine que nous contraint à jouer la société du travail.

Vincent Adatte

 

Film précédé du court-métrage «Lester» de Pascal Forney, 7', 2010, avec Carlos Leal.

lundi, 06 septembre 2010 18:03

Les amours imaginaires

On l’attendait au tournant après «Comment j’ai tué ma mère» (2009), son premier film, récit d’un matricide fantasmé, salué à juste titre par la critique. Le très jeune réalisateur québécois Xavier Dolan (vingt- et-un ans) confirme tout son talent avec «Les amours imaginaires», un second long-métrage à l’humour doux-amer.

Un garçon au charme mystérieux débarque dans l’existence de deux amis, Francis (joué par le cinéaste) et Marie (Monia Chokri), qui tombent l’un et l’autre éperdument amoureux de lui. Las, le bel adonis ne les aime pas en retour, enfin pas comme ils voudraient qu’il les aime...

Dolan ponctue sa comédie sentimentale d’interviews désopilantes de jeunes gens qui racontent devant la caméra leurs expériences amoureuses malheureuses. En résulte un petit bijou de film qui se déguste comme un bonbon acidulé: pop, drôle, débordant d’énergie et de jeunesse. Un vrai plaisir!

Vincent Adatte

lundi, 06 septembre 2010 17:59

Bal

Né en 1963 à Izmir, le réalisateur turc Silmu Kapanoglu poursuit depuis le début des années 2000 une œuvre cinématographique à nulle autre pareille, entre réalisme et enchantement poétique, où la relation entre l’homme et la nature a la primauté.

Usuf a six ans et vit dans une profonde forêt avec ses parents. Il se sent très proche de son père qui est apiculteur. Chaque matin, le petit garçon va à l’école, escorté par un faucon que son papa lâche pour lui ouvrir le chemin. Le soir, ils se chuchotent des secrets à l’oreille, loin de la mère qui comprend mal son enfant, taciturne et mystérieux.

Mais un jour, parti piéger un ours, le père ne revient pas, au grand désarroi de Yusuf... Couronné à Berlin, «Bal» («Miel») tient du rêve murmuré et que l’on ne doit répéter à personne. Un enchantement poétique, doublé d’une méditation profonde sur notre rapport au vivant, sous toutes ses formes. A découvrir!

Vincent Adatte

jeudi, 02 septembre 2010 19:01

When You’re Strange

Le premier documentaire du réalisateur américain Tom DiCillo emprunte son titre à l’une des chansons du groupe «The Doors». Habituellement voué à la fiction, le réalisateur de «Johnny Suede» et «Ça tourne à Manhattan» y retrace la carrière fulgurante de ce band mythique qui, entre 1967 et 1972, a mis l’Amérique dans tous ses états.

Par le biais d’images d’archives, commentées par l’enfant du rock Johnny Depp, le cinéaste élabore quarante plus tard un récit tendu qui met en exergue la personnalité, fascinante et ingérable, de son leader, le chanteur Jim Morrison.

«When You Are Strange» commence par l’extrait d’un film tourné en 1969 par un ami du chanteur. On y découvre Morrison conduisant une voiture dans le désert. Tandis qu’il roule au milieu de nulle part, la radio du véhicule annonce sa mort. Avec cette belle idée, due à DiCillo qui a superposé le son aux images, le spectateur bascule d’emblée et sans retour dans le mythe… Une réussite!

Adeline Stern

jeudi, 02 septembre 2010 18:41

Les Petits Ruisseaux

Dans le sillage de «Mammuth», le premier long-métrage de Pascal Rabaté nous montre que la vie peut se montrer encore assez généreuse pour réserver des surprises aux retraités. Adaptant sa propre bande dessinée, Rabaté décrit le retour à la vie d’un veuf pensionné, après le décès subit de son compagnon de pêche.

Alors qu’il commence à divulguer le détail de sa vie sentimentale plutôt très agitée, Edmond (Philippe Nahon) décède d’un accident vasculaire. Livré à lui-même et à ses pensées, Emile (Daniel Prévost) prend alors conscience du caractère étriqué très peu séducteur de son existence…

Au volant de sa voiturette orange, qu’il peut conduire sans permis, Emile va alors s’employer à élargir son horizon, avant qu’il ne soit trop tard…  Le spectateur se laissera volontiers dériver au gré de ces «Petits ruisseaux» doux-amers, en compagnie de comédiens sublimes, qui se font trop rares au cinéma, les Daniel Prévost, Bulle Ogier et autre Hélène Vincent..

Adeline Stern

mardi, 31 août 2010 16:12

The kids Are All Right

Une fois de plus, le Royal a la très grande chance de proposer cette comédie en avant-première ! Pour l’occasion, le film sera précédé dès 19h d’une petite restauration proposée par le Zonta Club Balcon du Jura.

Sous ses dehors romantiques, le troisième long-métrage de la réalisatrice Lisa Cholodenko traite sans ambages d’une situation très contemporaine. L’ex-assistante de Gus Van Sant y raconte en effet les aléas de deux femmes lesbiennes et mariés, Nic (Annette Beaning) et Jules (Julianne Moore) qui vivent paisiblement avec leurs deux enfants, en Californie.

Mais leur bonheur familial est menacé le jour où Laser, quinze ans, demande à sa grande sœur Joni de lancer des démarches pour retrouver leur père biologique. Fêtant ses dix-huit ans, Joni est majeure et a donc le droit de savoir.

C’est ainsi que les deux jeunes gens font la connaissance de Paul qui, autrefois, arrondissait ses fins de mois en donnant son sperme. Assumant leur responsabilité de mères, Nic et Jules vont se confronter au donneur en l’invitant à dîner… Lisa Cholodenko n’a jamais fait mystère de son homosexualité. Elle adapte donc à merveille sa problématique aux canons de la comédie américaine. Primé à Berlin à juste titre !

Vincent Adatte

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