Avec Fabrice LUCHINI, Johnny HALLYDAY - Age légal 7 ans / suggéré dès 12 ans


Petit cadre dépressif et fan transi de Johnny Hallyday, Fabrice (Fabrice Lucchini) tombe dans un bref coma. Lorsqu’il revient à lui, le pauvre a alors la désagréable surprise de se réveiller dans un monde… sans Johnny!

Déboussolé, Fabrice part aussitôt à la recherche du dénommé Jean-Philippe Smet (pour l’état civil), essayant de savoir ce qu’a bien pu devenir son idole dans cette «autre» réalité. Lorsqu’il le retrouve enfin, c’est sous les traits d’un patron de bowling taciturne, un sexagénaire tout à fait ordinaire et qui n’a vraiment rien d’une star. Fabrice va alors tout faire pour qu’il redevienne le «Johnny de tous les Français»!

Avec un grand talent, le cinéaste Laurent Tuel a réussi une comédie plutôt originale dans sa manière de relativiser le statut de célébrité. Au fond, qu’est-ce qui nous différencie d’une star? Face à un Lucchini magistral et tremblant d’admiration, Johnny accomplit une performance remarquable dans son propre «rôle», au point de complètement déstabiliser le spectateur. Qui est le vrai Johnny: le chanteur objet de culte ou ce simple quidam, bon gars comme vous et moi? Avec simplicité et humour, Tuel nous offre ainsi un nouvel éclairage sur la notion de «people» dont la presse nous rebat sans cesse les oreilles. Un film profond et très actuel !

Avec Joaquin PHOENIX, Reese WITHERSPOON, Shelby LYNNE - Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans - VO sous-titrée

Après Ray Charles (Ray) l’année passée, les spectateurs du Royal sont invités à découvrir la biographie filmée et très mouvementée d’un autre monstre sacré de la musique anglo-saxonne. Disparu il y a moins de trois ans, Johnny Cash est une véritable icône de la country-music.

Les premières images du film de James Mangold nous ramènent en 1968. Dans la prison de Folsom, devant des détenus condamnés à perpète, Johnny Cash est sur le point d’entamer le concert qui va marquer sa renaissance. Par le biais d’un long retour en arrière, le cinéaste passe alors en revue depuis l’enfance tous les éléments qui vont contribuer à la légende de l’«homme en noir». Autodestructeur, mystique, héraut de tous les laissés pour compte du «miracle américain» ce personnage se révèle absolument passionnant…

Le réalisateur du formidable Copland (1997) met particulièrement l’accent sur la relation fusionnelle et longtemps contrariée qui lia Cash à la chanteuse June Carter. Le film prend alors la forme d’une histoire d’amour aussi attachante que véridique. Porté par ses deux comédiens, Joaquin Phoenix et Reese Whiterspoon, qui ont tenu à en interpréter eux-mêmes toutes les chansons, Walk The Line éclaire sous un jour très différent l’Amérique profonde.

Avec Colin FARRELL, Christian BALE, Q'orianka KILCHER - Age légal 10 ans / suggéré dès 12 ans

A bientôt soixante-trois ans, le cinéaste Terence Malick reste une énigme. En trois décennies, il n’a signé que quatre films, mais cela a suffi pour en faire l’un des réalisateurs américains parmi les plus côtés. Dans La ballade sauvage (1974), Malick retrace l’équipée meurtrière de deux jeunes paumés auxquels on refuse le droit de s’aimer. Quatre ans après, il réalise Les chariots de feu, un chef-d’œuvre qui raconte de façon épique la lutte que se disputent deux champions de cours à pied. Et La ligne rouge (1998) reste à ce jour l’un des meilleurs films tournés sur la guerre du Vietnam!

Avec Le Nouveau Monde, Malick change une fois de plus complètement de registre… En avril 1607, trois bateaux anglais accostent sur la côte est de ce qui ne s’appelait pas encore les Etats-Unis. Sans s’en rendre compte, le capitaine Newport et ses hommes débarquent au cœur d’un empire amérindien très sophistiqué. Placé aux arrêts pour insubordination, un jeune officier nommé John Smith (Colin Farrel) va s’éprendre d’une jeune princesse indienne…

Reprenant à son compte la légende de Pocahontas, le cinéaste nous délivre un hymne magnifique au «paradis perdu», avec ce lyrisme incroyable dont il est capable. Il nous montre aussi tout ce que la belle princesse va perdre en devenant l’épouse d’un colon. Un film d’une beauté déchirante!

Avec George CLOONEY, Matt DAMON, Jeffrey WRIGHT - Age légal 12 ans / suggéré dès 16 ans

Scénariste virtuose du passionnant mais déjà très éclaté Traffic (2000), Stephen Gaghan n’a pas peur des histoires compliquées. Le spectateur devra s’accrocher pour démêler tous les fils de Syriana. Mais le jeu en vaut la peine, d’autant plus que sa démonstration n’a absolument rien de gratuit. Au contraire, elle tend à démontrer que la mondialisation est un processus dont la complexité échappe en premier lieu aux Américains qui pensaient en imposer un modèle exclusif.

Réformiste et progressiste, le prince Nasir est sur le point d’hériter du trône d’un petit Emirat situé «quelque part» dans le Golfe persique. Il fait l’erreur d’annoncer qu’il a l’intention de rompre les relations privilégiées que son pays entretient avec les Etats-Unis. En négociant les droits de forage de gaz naturel avec une compagnie chinoise, le futur émir va causer une série de réactions en chaîne aux quatre coins du monde, qui pourrait bien causer sa perte…

Avec une virtuosité impressionnante, Gaghan mène de front une multitude de petits récits qui vont finir par se joindre de façon dramatique. Ouvriers pakistanais licenciés, notables corrompus, jeunes stars du consulting, vieux tordus de la raison d’état, avocats ambitieux, tous ces protagonistes sont les acteurs complètement dépassés de cette fameuse mondialisation. Rassurant! Dans le rôle d’un espion de la CIA lâché par sa hiérarchie, George Clooney est presque méconnaissable… Un grand, un très grand film d’actualité!

Avec Michel BLANC, Medeea MARINESCU - Age légal 7 ans / suggéré dès 10 ans

Immense succès en France (plus de trois millions d’entrées à ce jour), le premier long-métrage de la cinéaste française Isabelle Mergault est une comédie dramatique qui joue de façon très subtile avec les préjugés… Paysan de son métier, Aymé Pigrenet (Michel Blanc) vient de perdre sa femme. Très loin d’être accablé de chagrin, ce veuf craint surtout de ne pas être capable d’assumer seul tous les travaux de la ferme.
Très vite dépassé, Aymé comprend qu’il doit impérativement trouver une nouvelle femme s’il veut espérer s’en sortir. Hélas, dans son village, les prétendantes ne se bousculent pas. Il décide de faire appel à une agence matrimoniale qui se montre incapable de dénicher l’âme sœur. La directrice de l’agence lui propose de se rendre en Roumanie où il découvrira sans doute la femme docile et «utilitaire» dont il a besoin.
En Roumanie, Aymé trouve effectivement chaussure à son pied, en la personne d’Elena (Medeea Marinescu), une jeune fille prête à tout pour quitter la misère où elle se débat. De retour en France, il constate alors que sa promise a un caractère bien trempé… Dans un registre plutôt sérieux, Michel Blanc démontre une fois de plus son immense talent.

Age légal 7 ans / suggéré dès 7 ans

Voici enfin la suite des aventures de Manny le mammouth, de Sid le paresseux et de Diego le tigre à dents de sabre! Pour nos héros qui étaient, on s’en souvient, parvenus à sauver le petit d’homme, la glaciation n’est plus qu’un mauvais souvenir car la température remonte…
C’est sans doute ce petit air printanier qui souffle à Manny l’idée de fonder une famille. Hélas, les femelles mammouths se font extrêmement rares et lorsque notre pachyderme arrive enfin à mettre la trompe sur sa promise, c’est pour s’apercevoir que cette dernière se prend pour un opossum! Il lui faut pourtant remettre son union à plus tard. Suite au réchauffement du climat, un glacier est sur le point de se rompre et menace d'engloutir la vallée tout entière…
Le cinéaste Chris Wedge a passé la main à son complice Carlos Saldanha pour diriger cette suite débordant de péripéties comiques. Preuve en est que l’équipe de réalisation a dû être doublée. Près de soixante collaborateurs se sont ainsi déchaînés sur leurs claviers, manipulant des logiciels 3D parmi les plus sophistiqués! Et que les nombreux fans de Scrat, l’impayable rongeur monomaniaque, se rassurent… Notre grand chasseur de glands a multiplié ses apparitions!

Avec Hanspeter MULLER-DROSSAART, Jürg LÖW, Gilles TSCHUDI - Age légal 10 ans / suggéré dès 14 ans

Reconstitution «à chaud» de l’un des épisodes les plus traumatisants de notre récente histoire, Grounding relate en deux heures les «derniers jours» de Swissair, qui ont duré en fait six mois et abouti à l’humiliation du 2 octobre 2001. Basé sur des faits bien réels, le scénario en propose une interprétation fictive.
Grounding est avant tout un film de producteur très admiratif de la manière dont Hollywood recycle en un temps record les grands événements de l’actualité. Plus que de la propagande, son producteur, Peter-Christian Fueter, y voit une forme de thérapie cinématographique de masse qui permet de surmonter certains traumatismes collectifs. Non sans culot, il a choisi d’appliquer cette démarche très futée au désastre de Swissair, véritable «fleuron national». Le succès éclatant rencontré, tant en Suisse allemande que romande, lui donne raison.
Bombardé «Spielberg helvétique», le réalisateur Michael Steiner a traité de façon remarquablement crédible toutes les scènes qui mettent aux prises les pontes des hautes sphères. De plus, le choix a été fait d’émailler ce drame aussi feutré que glacial de scénettes qui montrent dans leur quotidien contrarié les petites gens de l’entreprise Swissair (hôtesse de l’air, mécanicien, chef de cabine, etc.).
Cette mise en parallèle entre «décideurs» et futures victimes renforce l’identification du spectateur à une histoire qui pour une fois… est la nôtre! Qu’on le veuille ou non… Alors, bon vol à tous, à bord de Grounding.

Avec Jim CARREY, Téa LEONI, Angie HARMON - Age légal 7 ans / suggéré dès 12 ans

Une comédie américaine qui mange tout cru le modèle néo-libéral… Le fait est suffisamment rare pour que l’on s’y précipite! Pour Dick Harper (Jim Carey) l’heure de gloire a enfin sonné: le voilà promu vice-président de la toute-puissante multinationale Globodyne. Mais l’heureux élu n’a guère le temps de s’en réjouir. Quelques heures plus tard, un scandale financier pulvérise la belle entreprise! Seul le grand patron s’en tire à bon compte, empochant de confortables indemnités.
Mis sur la paille du jour au lendemain, Dick et sa femme Jane (Tea Leoni) vont faire valoir leurs droits de manière très spéciale. Déguisés tantôt en «Blues Brothers», tantôt en couple présidentiel des Etats-Unis, les époux Harper se lancent dans une série de hold-up plus cocasses les uns que les autres. Ils ne tardent pas à constater qu’il leur faudra batailler ferme pour égaler les requins qui les ont ruinés…
Fable grinçante sur la notion très relative de réussite, Braqueurs amateurs se la joue très «politiquement incorrect» pour notre plus grand plaisir. Artisan principal de cette revanche jouissive, Jim Carey joue à merveille les imposteurs et s’impose comme un grand acteur comique. Profitons-en, car c’est une denrée plutôt rare par les temps qui courent!

Avec Marthe KELLER, Stefanie GUNTHER - Age légal 12 ans / suggéré dès 16 ans

Pour son premier long-métrage, Laurent Nègre, jeune cinéaste genevois, prend à bras-le-corps un sujet très casse-gueule… Soit une femme séparée de son mari et ses deux enfants prénommés Sam et Catherine. La mère, Emma (Marthe Keller) souffre de la maladie d’Alzheimer. Jeune homme au tempérament artistique, Sam (Felipe Castro) s’occupe d’elle avec amour, mais sans complaisance. Respectant sa volonté, il n’en a rien dit à Catherine (Stefanie Günther) qui étudie la médecine à Bruxelles. Même si cela lui pèse, il a gardé le secret. Pour libérer son fils de sa présence, Emma semble décidée à s’installer dans une «maison de vieux»…

Ainsi résumé, l’argument fleure bon le mélodrame. Nègre évite cet écueil en adoptant une narration éclatée qui restitue le temps «sorti de ses gonds» caractérisant la maladie d’Alzheimer. Grâce à une direction très sûre de ses comédiens, le cinéaste instille dans les rapports entre ses personnages une violence très peu romantique et plutôt inédite pour un film suisse. Celle-ci a le don de casser tout pathos et de faire un sort définitif à l’hypothèse mélodramatique.

La manière dont Nègre met en scène Genève ajoute encore à la désorientation du spectateur: rues anonymes, espaces désertés, topologie incertaine, tout concoure à former une esthétique de la perte qui entre en profonde résonance avec le thème de la dépersonnalisation à l’œuvre dans Fragile. Pour notre bonheur, son réalisateur sera présent dimanche au Royal. Une occasion à ne pas manquer!

Avec Gad ELMALEH, Daniel AUTEUIL, Alice TAGLIONI, Kristin SCOTT THOMAS, Richard BERRY - Age légal 7 ans / suggéré dès 12 ans

Le Veber nouveau est arrivé! Après Tais-toi, cet expert de la comédie à la française, qui a séduit des générations de spectateurs, a enfin repris la parole!

Surpris par un paparazzi avec sa maîtresse, un top model superbe répondant au prénom d’Eléna, le milliardaire Pierre Levasseur tente d'éviter un divorce sanglant en inventant un mensonge invraisemblable. Il profite de la présence sur la photo d'un passant anonyme pour faire croire à sa femme que la belle Elena est en fait la compagne de ce simple quidam.

Le passant en question s’appelle François Pignon. Voiturier de profession, c’est un homme très modeste. Pour accréditer son mensonge, Levasseur se voit alors obligé d'envoyer sa maîtresse vivre avec Pignon. Elena chez Pignon, c'est un oiseau de paradis dans une HLM! Et aussi une mine de situations cocasses…

Francis Veber a dirigé les plus grandes stars françaises… Après Jacques Brel (L'Emmerdeur), Pierre Richard (Les Compères, Les Fugitifs), Jacques Villeret (Le Dîner de cons), et Daniel Auteuil (Le Placard), c'est au tour de Gad Elmaleh se glisser dans la peau de François Pignon, l’un des personnages fétiches du cinéaste, qui revient de film en film. Comme toujours chez Veber, le rythme est parfaitement maîtrisé et les acteurs au sommet de leur art… Pas de doute, le Maître du rire a encore frappé!