Le super héros volant fait son grand retour! Défenseur de la veuve et de l’orphelin aisément reconnaissable à son costume, Superman a volé pour la première fois en 1938 grâce au talent du dessinateur américain Joe Shuster. Objet d’innombrables séries télés dans les années cinquante, il a dû curieusement attendre 1978 avant d’être immortalisé sur grand écran!

Pour la cinquième fois, Hollywood met à son service toute sa science des effets spéciaux. Dans Superman Returns, cet homme charmant mais surhumain est en bien fâcheuse posture. Lex Luthor, l’un de ses plus farouches adversaires, lui a dérobé ses grands pouvoirs. La femme qu’il aime est partie vivre ailleurs (pour les initiés, disons que la journaliste Lois Lane s’est lassée de la timidité de Clark Kent). Enfin, le monde civilisé ne semble plus guère avoir besoin d’être sauvé… Cela fait un peu beaucoup, même pour un super héros!

C’est l’’Américain Bryan Singer qui a orchestré la réapparition de Superman. Gageons que ce jeune cinéaste rompu aux superproductions a su redonner tout son lustre à cette grande figure de notre imaginaire. On peut garder espoir, car le réalisateur de X-Men n’a pas son pareil pour faire d’un film de commande une œuvre absolument originale!

Avec Brandon ROUTH, Kate BOSWORTH, Kevin SPACEY * Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans

Détestant les lundis et les araignées, Garfield a poussé ses premiers miaulements en juin 1978 dans les cases drolatiques du dessinateur américain Jim Davis. Chat orange à larges rayures, souffrant d’une nette tendance à l’obésité, Garfield passe le plus clair de son temps à manger et à dormir, intimement persuadé d’être le centre du monde.

Transposées au cinéma, ses aventures ont pris un tour nettement plus bondissant, animation numérique oblige!

Dans un premier épisode, notre félin paresseux apprenait à partager chrétiennement son existence avec Odie, un chien complètement crétin, grâce au ciel! Persécuté, le pauvre toutou en voyait de toutes les couleurs!

Dans ce deuxième épisode, Garfield ronronne en Angleterre. Suite à un concours de circonstance, il est pris par erreur pour Prince, un chat de très haut lignage qui vient d’hériter d’un somptueux château. Toujours aussi infatué de sa petite personne, Garfield profite de cette méprise pour mener une existence de rêve. Hélas, ce règne délicieusement assoupi risque d’être de courte durée, par la faute du perfide Lord Dargis qui caresse le projet de transformer le château… en parc d’attractions!

Avec Bill MURRAY, Jennifer LOVE HEWITT * Voix de Sébastien Cauet, Virginia Efira * Age légal 7 ans / suggéré dès 7 ans

Certains le considèrent comme le «Spielberg» suisse. Il est vrai que Michael Steiner cultive l’art du succès. Tourné avant «Grounding», «Je m’appelle Eugen» («Mein Name ist Eugen») a séduit en Suisse plus de 560'000 spectateurs! Ce triomphe n’est en rien usurpé, car cette adaptation virevoltante d’un roman pour la jeunesse, considéré comme un classique outre-Sarine, constitue en effet un divertissement familial d’excellente facture, très supérieur à la plupart des films du genre!

Dans la Suisse «protégée» de 1964, quatre adolescents habitant en vieille ville de Berne multiplient des frasques bien innocentes. Amis pour la vie, Eugen, Wrighley, Bätscheli et Eduard finissent par (gentiment) franchir la ligne rouge. En guise de punition, les deux premiers nommés sont envoyés chez un paysan pour quatre longues semaines de corvées diverses.

Mais les intéressés préfèrent de loin reconstituer leur quatuor inséparable et prendre la poudre d’escampette. A la recherche du mythique trésor du lac Titicaca, les gosses se lancent dans un tour de Suisse effréné avec, à leurs trousses, parents, agents de police et autochtones…

S’inspirant de ce que Jean-Pierre Jeunet avait parfaitement réussi avec «Amélie Poulain», Steiner modèle sans fausse honte une Suisse d’«Epinal» à ravir!

Avec Manuel HAEBERLI, Janic HALIOUA, Dominic HAENNI - Suggéré dès 7 ans * Prix du cinéma suisse et Grand Prix de Montréal 2006 : MEILLEUR FILM

Une comédie romantique américaine entièrement basée sur la rupture… Il fallait oser! Vince Vaughn, l’un des acteurs les intéressants de sa génération, a franchi le pas. Enfermée chez lui, la star audacieuse a écrit avec deux scénaristes un film qui raconte la fin d’un couple.

D’origine modeste, plutôt macho, Gary (Vince Vaughn) est guide touristique et fait du sport en chambre. Un beau jour, il croit rencontrer l’âme sœur en la personne de Brook (Jennifer Aniston).

Employée timide et cultivée d’une galerie d’art, elle aspire en secret à une activité artistique. Les deux tourtereaux commencent par roucouler puis se mettent en ménage. Le temps passe. Sans enfants, le couple commence à vaciller sur ses bases. Chacun découvre qu’il n’est peut-être pas fait pour l’autre, mais n’arrive pas à se l’avouer… jusqu’au jour, où, une banale histoire d’assiettes sales va mettre le feu aux poudres!

Tourné entièrement dans la ville de Chicago, La rupture décrit les petits riens qui minent au quotidien une relation amoureuse dont on croyait naïvement qu’elle allait durer toute une vie. Le casting de cet ode à l’incompatibilité conjugale est détonnant. Comment pourrait-il en être autrement: quand le Serial Noceur rencontre la vedette de Friends, tout peut arriver!

Avec Jennifer ANISTON, Vince VAUGHN, Jason BATEMAN * Age légal 7 ans / suggéré dès 12 ans

Avec la participation de Maria BETHANIA, Caetano VELOSO, Chico BUARQUE

Maria Bethânia, música é perfume nous fait découvrir une voix littéralement ensorcelante. Auteur de ce portrait envoûtant de l’une des plus grandes chanteuses brésiliennes actuelles, Georges Gachot est un spécialiste du film musical. Ami du pédiatre et violoncelliste «humanitaire» Beat Richner, auquel il a consacré plusieurs documentaires, Gachot s’est fait connaître avec Martha Argerich, conversation nocturne (2002) qui dévoilait en toute pudeur l’intimité de la pianiste argentine.

Sœur cadette du chanteur Caetano Veloso, Maria Bethânia est une figure incontournable de la scène musicale brésilienne, qui incarne le renouveau de la samba. Par le biais de ses chansons, elle tient aussi un discours résolument politique en défendant les droits de la femme et les origines métissées de son peuple et de sa musique. Illustrant ses propos avec des images très significatives de Bahia et Rio, le cinéaste nous entraîne dans un périple carioca inoubliable, qui place sur un merveilleux pied d’égalité l’ouïe et la vue.

Depuis sa première mondiale au festival Visions du Réel 2005 à Nyon, Maria Bethânia, música é perfume a été présenté dans plus de 20 festivals internationaux. Il sera aussi montré à Berlin le 19 juin prochain à l’occasion d’une «Copa da cultura» organisée par le gouvernement brésilien pendant la coupe du monde de football!

Avec Tom HANKS, Audrey TAUTOU, Jean RENO, Ian MCKELLEN

Pour ceux et celles qui n’auraient pas l’heur de lire le best-seller de Dan Brown (vendu à plus de 44 millions d’exemplaires de par le monde), résumons le début de l’adaptation qu’en a tiré le cinéaste américain Ron Howard, solide réalisateur à qui l’on doit des superproductions comme Apollo 13 ou, plus récemment, De l’ombre à la lumière…

En pleine nuit, le professeur Robert Langdon (Tom Hanks), éminent spécialiste de l’étude des symboles, est appelé de toute urgence au Louvre.

Le conservateur du musée a été assassiné. Avant de mourir, le malheureux a laissé traîner des signes mystérieux. Avec l’aide de Sophie Neveu (Audrey Tautou), experte en décryptage, Langdon mène une enquête très périlleuse, qui va l’entraîner de révélation en révélation, dont la dernière concerne au premier chef sa très charmante assistante!

Le Saint Graal, Leonard de Vinci, Marie-Madeleine, l’Opus Dei, la paternité du Christ… En mixant habilement tous ces ingrédients explosifs, le code de Monsieur Brown a suscité des réactions très contrastées. Malgré les appels au boycott, le film a connu le deuxième meilleur démarrage de tous les temps (après l’épisode 3 de la saga Star Wars). Entre nous, les dix millions dollars dépensés à Cannes pour son lancement n’y auront sans doute pas été étrangers!

Avec Hugh JACKMAN, Patrick STEWART, Ian MCKELLEN, Halle BERRY, Anna PAQUIN

En 2000, le cinéaste américain Bryan Singer adaptait l’une des séries les plus sombres des éditions Marvel, grandes pourvoyeuses en super héros devant l’Eternel (Hulk, Blade, Spiderman et tant d’autres). Avec une belle intelligence, Singer distillait dans une débauche d’effets spéciaux très spectaculaires quelques piques politiques bien senties sur la tolérance et le respect de la différence.

Deux ans après, le même cinéaste tournait une suite plutôt honorable qui faisait la lumière sur les origines mystérieuses de Wolverine (Hugh Jackman)… Appelé d’urgence sur le plateau de Superman Returns, Singer a laissé cependant le soin à Brett Ratner (Rush Hour) de réaliser ce troisième épisode qui exacerbe la rivalité entre Magneto (Ian McKellen) et le Professeur Xavier (Patrick Stewart), les deux leaders rivaux de nos «amis» les mutants.

Un nouveau péril menace en effet Tornade (Halle Berry) et ses protégés… Le père éploré d’un mutant a fini par concevoir un antidote pour redonner un caractère humain à son fiston. Cette avancée de la science divise les intéressés. Certains aspirent à un retour à la normalité, d’autres considèrent qu’il s’agit d’une atteinte à leur intégrité. Le débat prend un tour houleux quand l’armée vient mêler son grain de sel, en faisant de l’antidote une arme fort peu démocratique…

Avec Felicity HUFFMAN, Kevin ZEGERS, Fionnula FLANAGAN * Age légal 14 ans / suggéré dès 14 ans

Avant de subir l’opération qui la fera définitivement femme, un transsexuel obéit à l’injonction de son psy qui refuse de lui donner son aval, tant qu’il n’aura pas renoué avec son fils, Toby, un adolescent déjà très perturbé… Pour Bree (Stanley dans une autre vie), l’affaire est compliquée, car Toby ne sait pas qu’il est son père. Pour le gosse, la révélation risque d’être un choc: soumis à un traitement hormonal depuis des années, portant talons aiguilles et tailleur mauve, Bree n’a plus vraiment le profil paternel souhaité.

Les retrouvailles sont assez ardues. Arrêté pour prostitution en plein Manhattan, Toby est en prison. Jouant à la belle âme, mais taisant sa véritable identité, Bree propose de le ramener chez son beau-père, à Los Angeles. A bord d’une vieille bagnole fatiguée, ce couple inédit et passablement désorienté va traverser une Amérique profonde et plutôt réprobatrice. En cours de route, Bree et son fils vont peu à peu s’amadouer et faire front commun, jusqu’à l’aveu…

Dans le rôle de Bree, Felicity Huffman est tout simplement formidable. L’idée, maîtresse, de le confier à une femme vient certes du réalisateur, mais l’égérie de la série culte Desperate Housewives (Ménagères désespérées) se l’est appropriée avec une justesse imparable! L’un des meilleurs films indépendants de l’année!

Avec Sarah POLLEY, Tim ROBBINS, Javier CAMARA * Age légal 12 ans / suggéré dès 12 ans

Après Ma vie sans moi (2003), chronique poignante des derniers jours d’une jeune femme ordinaire atteinte d’un cancer incurable, la cinéaste catalane Isabelle Coixet nous conte aujourd’hui avec une sensibilité et une pudeur admirables The Secret Life Of Words (La vie secrète des mots).

Sous l’aile protectrice de Pedro Almodóvar qui produit tous ses films, Coixet a donné à Sarah Polley, son actrice fétiche, un nouveau rôle à sa mesure, celui d’Hanna, une jeune ouvrière malentendante et psychiquement très fragile. Priée de prendre des vacances bien méritées, elle obtempère avec difficulté. Suite à un concours de circonstance, Hanna se retrouve sur une plate-forme pétrolière en pleine mer, à soigner Josef (Tim Robbins), un homme accidenté qui a perdu momentanément la vue.

Émue par ce patient qui lui confie tous ses secrets, Hanna confère à ses gestes une tendresse qui la surprend elle-même. De son côté, Josef se laisse gagner par le sentiment d’autant plus facilement que sa cécité passagère l’empêche de voir les cicatrices épouvantables qui zèbrent tout le corps d’Hannah… On n’en dira pas plus, sinon que le passé de la protagoniste a partie liée avec la tragédie qui s’est jouée en ex-Yougoslavie… Une rencontre extraordinaire entre l’intime et la grande Histoire, au sens le plus émouvant du terme!

Avec Franck DUBOSC, Mathilde SEIGNER, Gérard LANVIN, Claude BRASSEUR

Rien ne va plus au camping «Les flots bleus» près d’Arcachon! A l’apéro d’usage qui scelle les retrouvailles entre habitués, certains vacanciers font même franchement la gueule. Prenez les Pic (Claude Brasseur et Mylène Demongeot), quelqu’un a eu l’outrecuidance de leur «emprunter» l’emplacement n°17 qui leur était réservé depuis des années!

De leur côté, les Gatineau (Antoine Delery et Mathilde Seignier) font tente à part pour une raison que l’on ne s’explique pas, mais que tout le monde devine! Encore heureux que ce joyeux drille de Patrick Chirac (Frank Dubosc) continuer d’amuser la galerie en «cabotinant» d’invraisemblables plans de drague. Le dernier arrivé est un chirurgien esthétique. Néophyte en matière de table pliante, Michel Saint-Josse (Gérard Lanvin) va découvrir à ses dépens que l’on ne s’intronise pas campeur du jour au lendemain…

Loin de l’humour franchouillard auquel on aurait pu s’attendre, le réalisateur de Jet Set et 3 zéros réussit une satire mordante du nomadisme aoûtien, où la description des comportements prend toujours le dessus sur la bête caricature. Reconnaissants, nos voisins tricolores ont réservé à Camping un accueil digne des Bronzés (plus de quatre millions d’entrées).