Ce tout petit garçon, juché sur son tabouret, affublé du long tablier rouge (!) à l'ourlet dentelé, penché sur la pâte à biscuits étalée qu'il met en formes avec une concentration extraordinaire...
Ce tout petit garçon s'arrête un instant, me sourit de toutes ces dents moins quelques unes... puis reprend son travail en baissant la tête.
Ce tout petit garçon croyant que je suis sortie de la pièce se met alors à chanter - sotto voce - cette si jolie rengaine : "un petit poisson, un petit oiseau s'aimaient d'amour tendre, mais comment s'y prendre, mais comment s'y prendre, quand on est dans l'eau ???? un petit oiseau, un petit poisson s'aimaient d'amour tendre, mais comment s'y prendre, mais comment s'y prendre, quand on est dans l'air ????
Ce tout petit garçon de bientôt 1m80 joue aujourd'hui (sur sa playstation, what else ?) à un jeu magnifique qui s'appelle "Océans" et il est tout heureux de pouvoir nager au milieu des requins sans se faire dévorer... (profite, ça va pas durer).
Aujourd'hui je pense à ce principe, entendu autrefois, qui disait : "faire envie plutôt que de contraindre" (les termes exacts étaient: "l'attrait plutôt que la réclame" - ceci pour les puristes). Voilà deux fois déjà* que, sans avoir une âme particulièrement missionnaire ni même écologique, je me retrouve impressionnée par la beauté des images qui défilent devant mes yeux. Il y a comme ça des gens qui arrivent à vous faire (re-)croire à la Vie. Il y a comme ça des gens qui vous montrent à quel point notre planète EST belle, et qui vous donnent envie de "participer" pour qu'elle le reste, plutôt que de vous faire de longs discours moralisateurs sur le contenu de votre sac poubelle. Et, grâce à ces gens-là, grâce à ces images-là, j'en oublie mes colères devant le Sieur Untel qui mettait un point d'horr(nn)eur, dans les années combien déjà ? à nous montrer la nature du haut de son hélicoptère (?!) en gardant la caméra fixée sur Lui en quasi-permanence...
Oui, il y a des gens qui Y croient suffisamment pour nous faire partager leur Amour de la Vie, depuis les plus lointaines galaxies, jusqu'au fond des Océans...
Les deux du rang du milieu
Celle qui vit et laisse vivre
*La première fois c'était avec HOME de Monsieur Arthus-Bertrand