Nicolas
Nul homme n’est une île
Le dimanche 1er juillet à 11h, le film sera suivi d’une discussion puis d’un brunch participatif.
Avec « Le Temps des grâces » (2010), consacré à la façon dont l’agriculture modèle nos écosystèmes, et « La Ligne de partage des eaux » (2014), sur l’aménagement du territoire, le très précieux cinéaste français Dominique Marchais poursuit avec « Nul homme est une île » une œuvre d’investigation à nulle autre pareille !
Loin des films du genre, soit béats soit plaintifs, Marchais ne voue son intérêt qu’aux actions efficaces et précises qui font évoluer les pratiques, laissant espérer en la possibilité d’une autre société.
Tourné en Suisse (dans les Grisons), Autriche et Sicile, son nouveau documentaire approfondit encore sa patiente et remarquable exploration des rapports entre la politique, l’économie et l’évolution des paysages.
Adeline Stern
Ocean’s 8
Initiée en 2001 par le réalisateur Steven Soderbergh, la trilogie « Ocean » a fait du casse de casino tout un art, perpétré avec classe par des stars très détendues.
Succédant à Soderbergh, le cinéaste Gary Ross nous gratifie aujourd’hui d’une version féministe très jouissive de cette ode à la cambriole de haut vol, avec le concours d’actrices que l’on sent ravies de damer le pion à leurs pairs masculins.
Sœur du réputé Danny Ocean, l’intrépide Debbie (Sandra Bullock) convainc sept de ses consœurs cambrioleuses de l’aider à dérober un collier d’une valeur inestimable. En se faufilant dans la foule du Musée d’Art de New York, ce gynécée très actif va faire des étincelles !
Adeline Stern
L’homme qui tua Don Quichotte
Enfin, nous pouvons le découvrir ce chef-d’œuvre que Terry Gilliam crut ne jamais pouvoir finir ! Cent fois remis sur le métier depuis son interruption en automne 2000, ce projet était devenu une légende du cinéma.
Mais le réalisateur de « Brazil » a tenu bon, même s’il a failli en perdre la santé, voire la raison, à l’instar du héros de Cervantès. Le scénario a évolué, incorporant avec les années, les péripéties qui l’ont entouré.
Réalisateur résigné de publicités, Toby (Adam Driver) usine un spot inspiré de la fameuse attaque des moulins à vent. Il prend alors conscience qu’il trime à quelques kilomètres de l’endroit où il tourna naguère son film d’études, une variation sur Don Quichotte, jouée par un cordonnier qui, depuis lors, n’est jamais sorti de son rôle… Sublime !
Vincent Adatte
Jurassic World : Fallen Kingdom
En 1993, Steven Spielberg inaugurait son « Jurassic Park ». Vingt-cinq ans plus tard, les diplodocus ont toujours la cote, comme en témoigne cette cinquième mouture qui ne laisse pas d’impressionner !
Toujours librement adaptée de l’œuvre de l’écrivain Michael Crichton, la contribution de l’Ibère Juan Antonio García Bayona (« L’Orphelinat ») situe son action trois ans après la fermeture du parc à thème, à la suite des exactions commises par ses pensionnaires.
Sur l’île abritant Jurassic World, un volcan entre en éruption et menace les dinosaures livrés à eux-mêmes. Une équipe de baroudeurs est alors dépêchée sur place pour tenter de récupérer les bestioles en danger. Figure parmi eux Owen (Chris Pratt) à la recherche de son raptor « préféré »…
Adeline Stern
Jeudi 21 juin à 20h (3D)
Samedi 23 juin à 20h30 (3D)
Dimanche 24 juin à 15h (2D)
Eldorado
Le mercredi 20 juin à 20h, pour la journée mondiale des réfugiés, le film sera suivi du verre de l’amitié.
A septante-sept ans, le cinéaste suisse Markus Imhoof (« La Barque est pleine », « More Than Honey ») signe avec « Eldorado » un documentaire poignant, où s’entrechoquent de manière salutaire passé et présent.
À la toute fin de la seconde guerre mondiale, ses parents sont allés chercher une petite fille italienne descendue d’un train bondé d’orphelins. Elle s’appelait Giovanna et est devenue comme une grande sœur. Aujourd’hui, les réfugiés se pressent à nouveau à nos frontières, mais notre accueil est tout autre !
Par la grâce du montage, Imhoof évoque ce passé intime, qui recèle une blessure secrète, appariant le récit d’autrefois à des images contemporaines qu’il est allé tourner au cours des opérations de sauvetage de « Mare Nostrum »… Indispensable !
Vincent Adatte
La Révolution Silencieuse
Le 16 juin, ce film sera précédé de « Transit » puis d’un repas. Réservation au repas conseillée au 079 797 26 15.
À fin octobre 1956, une classe d’étudiants d’Allemagne de l’Est observe une minute de silence pour exprimer son soutien au mouvement des insurgés hongrois, réprimé dans le sang par l’armée soviétique.
En pleine révision du bac, cette poignée de secondes va se transformer en une véritable affaire d’État. Une enquête est diligentée par les autorités est-allemandes pour purger cette classe de tous ses ferments protestataires…
Sur le mode d’une fiction historique très affûtée, Lars Kraume, auteur du remarquable « Fritz Bauer, un héros allemand » (2016), rend un hommage vibrant au courage civique, porté par un groupe de jeunes actrices et acteurs, formidables d’élan et de justesse.
Vincent Adatte
Moi, Belle et Jolie
Renee se trouve banale à pleurer, minée par un complexe d’infériorité qu’elle croit installé à demeure. Mais la voilà qui chute de son vélo de fitness avec, à la clef, un violent choc à la tête !
Reprenant ses esprits, Renee s’ausculte dans le miroir de la cabine où elle suait sang et eau. Elle se découvre alors complètement autre, d’une beauté à couper le souffle ! De fait, son apparence n’a pas changé, c’est le regard qu’elle porte sur elle-même qui la transfigure. Miraculeuse, cette métamorphose va lui donner des ailes !
C’est l’étonnante Amy Schumer, star du stand-up au féminin étasunien, qui interprète le rôle de Renee, magnifiant cette comédie de mœurs acérée malgré ses rondeurs.
Adeline Stern
L’Extraordinaire voyage du Fakir
En 2012, Romain Puértolas publie « L’Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea », qu’il aurait écrit dans le métro parisien sur son téléphone portable. Devenu un best-seller, ce roman pétri d’humour est aujourd’hui porté à l’écran.
Ravis, nous y retrouverons le dénommé Ajatashatru, jeune fakir de Mumbai porté sur l’arnaque, qui entame à la mort de sa mère un extraordinaire voyage sur les traces du père qu’il n’a jamais connu.
Arrivé à Paris pour acheter un lit à clous dans un magasin Ikea, Aja va connaître l’amour mais aussi toutes les vicissitudes endurées par ses pairs migrants… Digne de Voltaire et des Monty Python, c’est peu dire !
Adeline Stern
Transit
Le 16 juin, ce film sera suivi d’un repas puis de « La Révolution silencieuse ». Réservation au repas conseillée au 079 797 26 15.
Avec « Transit », adapté du roman d’Anna Seghers, qui a fui l’Allemagne nazie pour se réfugier au Mexique, le cinéaste allemand Christian Petzold (« Barbara », « Phoenix ») a réalisé l’un de ces chefs-d’œuvre inconfortables dont il a le secret.
Le vertige qui nous saisit à sa vision provient de l’idée, saisissante, de transposer à notre époque troublée la débâcle de 1940… Traqué par la police, Georg (Franz Rogowski), un jeune exilé allemand, usurpe l’identité de l’un de ses compatriotes, un écrivain nommé Weidel qui vient de se suicider à Paris.
Georg se rend aussitôt à Marseille, encore en zone libre. Il espère quitter grâce à son imposture une Europe sous la menace du totalitarisme. C’est alors qu’il croise Marie (Paula Beer), la femme de Weidel, elle aussi en danger…
Vincent Adatte
Yvette Z’Graggen, une femme au volant de sa vie
Samedi 9 juin à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.
Le cinéaste lausannois Frédéric Gonseth élabore depuis les années 1980 une œuvre documentaire qui constitue un véritable et indispensable travail de mémoire critique vis-à-vis de la Suisse.
Avec sa complice de toujours Catherine Azad, le réalisateur de « La Bataille du Gripen » fait ici le portrait très attachant, ô combien révélateur, d’Yvette Z’Graggen, écrivaine suisse très en avance sur son temps.
Enfant durant la crise des années 1930 à Genève, Z’Graggen a commencé à écrire dès l’âge de six ans, avant de publier un premier roman à vingt-quatre ans. Anticonformiste, libre penseuse et contestataire, elle a fait vibrer plusieurs générations de lectrices, ouvrant la voie au féminisme en Suisse.
Vincent Adatte