lundi, 16 septembre 2013 12:05

Blue Jasmine

Woody Allen s’est calfeutré pendant des décennies à New York, dans un périmètre restreint circonscrit à Manhattan… A partir de 2005, le réalisateur de «La Rose pourpre du Caire» séjourne en Europe où résident la plupart de ses admirateurs, tournant à Londres,  Barcelone, Paris et Rome.

A bientôt 78 ans, Allen interrompt provisoirement ce nomadisme très régénérateur en rentrant aux Etats-Unis pour y tourner «Blue Jasmine», un film âpre et cruel, salué une fois n’est pas coutume par la critique américaine… Fraîchement divorcée d’un ersatz boursicoteur de Bernard Madoff, Jasmine (Cate Blanchett) tente de se reconstruire en déménageant de New York à San Francisco, chez sa sœur Ginger (Sally Hawkins) qui vit dans un modeste appartement…

Librement inspiré de la pièce de Tennessee Williams «Un Tramway nommé désir», son 43e long-métrage avance brillamment sur le fil du rasoir, entre comédie et mélodrame, sans jamais verser dans l’abîme de la complaisance ou de la vulgarité… Un grand millésime «allénien»!

Vincent Adatte

lundi, 16 septembre 2013 12:02

Eyjafjallajökull - Le Volcan

Pour mémoire, le titre délicieusement imprononçable du deuxième long-métrage de Nicolas Coffre fait référence au volcan islandais dont les fumeroles mirent à mal le trafic aérien européen durant quelques jours en avril 2010.

L’éruption du dit volcan situé sur le glacier Eyjafjallajökull constitue une vraie catastrophe pour Alain (Dany Boon) et Valérie (Valérie Bonneton). Alors qu’ils devaient prendre l’avion pour se rendre dans le petit village grec où leur fille a choisi de se marier, les voilà cloués au sol…

Pour arriver à temps à la noce, ce couple de divorcés décide de faire le voyage en voiture. Seul «petit» problème, ils éprouvent l’un pour l’autre une détestation sans limite! Arriveront-ils à sortir de ce périple improbable plus unis comme le voudrait ce genre de comédie adorée du public ?… Un road-movie truffé de vacheries en tout genre, signé par le réalisateur d’«Une pure Affaire» (2010).

Adeline Stern

lundi, 16 septembre 2013 11:59

L’Inconnu du lac

L’été, au bord d’un lac baigné de soleil. On y vient entre hommes, histoire de nager, de draguer et de baiser. Franck fait partie des habitués. En cette après-midi solaire, il lie conversation avec un nouveau-venu qui se tient à distance. Bedonnant et suant, Henri   tranche sur les autres plagistes, tous sveltes et bien dans leurs corps.

Chaque jour, Frank vient échanger quelques mots avec Henri qui vient d’être quitté par sa femme. Il s’efforce aussi d’attirer l’attention de Michel, un autre estivant, lequel, manifestement, suscite son désir. Un jour, entre chien et loup, Frank observe de loin Michel noyer son amant. Mais il n’en dira mot au meurtrier, trop amoureux pour différer une étreinte qu’il pourrait pourtant payer de sa vie…

Au sein d’une nature superbement indifférente, Alain Guiraudie filme de façon très explicite ce «thriller amoureux» avec une sérénité troublante, apte à bouleverser tout spectateur adulte, qu’importe son orientation sexuelle.

Vincent Adatte

lundi, 16 septembre 2013 11:54

Les garçons et Guillaume, à table !

Sociétaire très apprécié de la Comédie française, chroniqueur décalé officiant sur Canal+ et France Inter, le Français Guillaume Gallienne a créé l’événement en mai dernier à Cannes avec son premier long-métrage, tiré de son propre one man show.

Comédie libre et déjantée, «Les Garçons et Guillaume, à table!» raconte l’histoire d’un drôle de malentendu. Enfant, notre protagoniste est fasciné par sa mère et grandit dans le fantasme  d’être une fille, un fantasme largement entretenu par sa chère maman! Devenu adulte, Guillaume va tenter de découvrir par lui-même sa vraie nature…

Avec une maîtrise éblouissante, Gallienne interprète le double rôle de Guillaume et de sa mère dont il fait un mixte ahurissant d’élégance et de vulgarité. Un grand nombre de scènes relèvent de la plus pure anthologie, dont celles de son entretien avec le psychologue militaire ou de sa rêverie autour de Sissi l’Impératrice.

Adeline Stern

lundi, 16 septembre 2013 11:49

Omar

Cinéaste palestinien remarquable, Hany Abu-Assad s’est fait connaître avec le film «Paradise Now» (2005), qui décrivait de façon magistrale les doutes et rages de deux jeunes gens s’apprêtant à commettre un attentat-suicide.

Sixième long-métrage du réalisateur du «Mariage de Rana» (2002), «Omar» est un thriller nerveux où le drame de la jalousie le dispute au film d’espionnage, deux genres cinématographiques basés sur le soupçon… Jeune boulanger, Omar (Adam Bakri) entretient sa forme physique en escaladant à l’aide d’une corde le mur qui le sépare de Nadia, la fille de ses rêves, et de ses amis.

Attention, il ne s’agit pas de n’importe quel mur, mais de celui qui a été édifié par l’armée israélienne pour se prémunir contre de possibles attaques terroristes. Arrêté pour avoir tiré contre un camp militaire, Omar est manipulé par un agent israélien qui le fait relâcher, à la condition qu’il trahisse quelqu’un de son camp…

Vincent Adatte

lundi, 16 septembre 2013 11:46

Violette

Après le succès de «Séraphine» (2008), qui retraçait le destin de la peintre «naïve» Séraphine Louis (sept Césars), le réalisateur français Martin Provost s’emploie avec «Violette» à nous faire découvrir une autre grande artiste par trop méconnue, Violette Leduc, née bâtarde au début du siècle dernier.

Désireuse de s’émanciper par l’écriture, Violette (Emmanuelle Devos) fait la connaissance de Simone de Beauvoir (Sandrine Kiberlain) dans les années d’après-guerre, à St-Germain-des-Prés. Se noue entre ces deux femmes d’exception une relation d’une grande intensité, qui va durer toute leur vie.

Convaincue d’avoir entre les mains le destin d’une écrivaine hors norme, De Beauvoir va aussi la soutenir financièrement, tout comme Jacques Guérin (Olivier Gourmet), un industriel parfumeur qui l’aidera à publier… Un biopic sensible qui rend le plus beau des hommages à l’auteur de «La Femme au petit renard»!

Adeline Stern

lundi, 16 septembre 2013 11:39

My sweet Pepperland

Après avoir tourné à deux reprises à Paris, dont «Les Toits de Paris» (2007) avec Michel Piccoli, Hiner Saleem, cinéaste kurde né en Irak, est revenu dans sa région d’origine pour y tourner «My  Sweet Pepperland» («Mon doux pays du poivre»), où il retrouve l’humour décalé de «Vodka Lemon», le film qui l’a fait connaître.

Dans un village perdu situé sur la frontière, au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, Baran, officier de police fraîchement débarqué, veut faire respecter la loi. Ancien combattant de la cause kurde, il se confronte au caïd local, par lequel transitent tous les trafics.

Dans le même temps, Baran s’éprend de Govend (interprété par la sublime Golshifteh Farahani), l’institutrice du village, une jeune femme aussi belle qu’insoumise, mais entourée de douze frères très protecteurs… Détournant de façon savoureuse les clichés du western, Saleem en profite pour passer en revue tous les problèmes qui affectent aujourd’hui le Kurdistan.

Vincent Adatte

lundi, 09 septembre 2013 16:51

Jeune et jolie

Avec les années, le cinéaste François Ozon a acquis une maîtrise exceptionnelle, qui donne le frisson! Dans «Jeune et jolie», son quatorzième long-métrage, il décrit sur une année une sortie d’adolescence qui ne laisse pas d’interroger le spectateur…

Isabelle (Marine Vacth) a seize ans, l’âge où le passage à l’acte peut devenir impérieux. Pendant les vacances d’été, sur la plage, l’adolescente perd sa virginité sous l’étreinte morne d’un jeune touriste allemand. A la rentrée, elle commence à s’adonner à la prostitution de luxe en recrutant ses clients par le biais d’Internet…

Le réalisateur de «Dans la maison» (2013) laisse le mystère du comportement de sa protagoniste entier, rétif à toute interprétation réductrice, sinon que cet apprentissage distancié de la sexualité apparaît comme une très singulière prise d’indépendance… Scandé par quatre chansons d’amour romantiques de Françoise Hardy, qui forment un contrepoint parfait, assurément l’un des grands films de la rentrée!

Vincent Adatte

lundi, 09 septembre 2013 16:48

Your Sister’s Sister

Après le déjà très réussi «Humpday» en 2009, la réalisatrice indépendante américaine Lynn Shelton persiste et signe dans le registre de la comédie dramatique avec «Your Sister’s Sister» (sorti en France sous le titre «Ma meilleure amie, sa sœur et moi»).

Inconsolable, Jack (Mark Duplass) n’arrive pas accepter la mort de son frère. Craignant pour son équilibre mental, Iris (Emily Blunt), sa meilleure amie, lui donne les clefs du chalet familial, espérant qu’il réussira à se reconstruire dans le calme et la solitude de la montagne! Mais elle ignore que sa sœur Hanna (Rosemarie Dewitt) y a aussi trouvé refuge, car elle vient de rompre avec sa petite amie de longue date, et ne s’en remet pas…

Ces deux âmes en peine cèdent alors à une ivresse nocturne commune, avant qu’Iris ne débarque sans prévenir, au petit matin… Tout sonne juste dans ce concerto pour sentiments mêlés, interprété de main de maître par un trio d’acteurs époustouflants!

Vincent Adatte

lundi, 09 septembre 2013 16:44

Red 2

Tous à couvert, le groupuscule pétaradant des «Retraités Extrêmement Dangereux» (abrégé RED) reprend du service! En 2010, ces rentiers plutôt agités nous avaient diverti de leurs exploits plissés et ridés… Il y a donc tout lieu de se réjouir de leur retour!

Meneur bravache de la bande, Frank Moses coule désormais des jours tranquilles avec sa jeune compagne Sarah (Marie-Louise Parker). Fatigué, il s’est juré de ne plus faire de vagues… Ce serment va prendre fin le jour de l’enterrement de son ancien collègue Marvin (John Malkovich). Arrêté par le FBI, Frank est cuisiné plus que de raison à propos d’un projet  nommé «Nightshade» dont il ignore tout…

Après avoir pris la fuite, l’ex-agent de la CIA s’efforce de démêler un écheveau qui va se révéler particulièrement explosif. De Paris au Kremlin, fusillades et répliques cinglantes fusent de manière très spectaculaire. Les pépés flingueurs tiennent la forme, pour le grand plaisir de l’amateur de films d’action!

Adeline Stern

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