mercredi, 31 mars 2010 18:23

L'Arnacoeur

Samedi10 avril dès 19h, le Zonta Club du Balcon du Jura vous propose un « festival de salade » au foyer du Cinéma.

Avec sa sœur et son beau-frère, Alex Lippi (Romain Duris) a monté une petite association très lucrative. Moyennant un chèque généreux, il se fait fort de rompre n’importe quelle union. Attention, le bougre n’est pas dépourvu d’éthique, bien loin de là, puisqu’il ne s’attaque qu’aux couples dont la femme est malheureuse.

Un jour, cet expert en psychologie féminine accepte «la» mission impossible: un riche homme d’affaires l’engage pour faire capoter le mariage de sa fille Juliette (Vanessa Paradis) qui doit convoler dans tout juste dix jours avec un jeune banquier anglais.

Si le brave papa a pris cette décision lourde de conséquence, c’est qu’il est persuadé que le jeune prétendant ne saurait faire le bonheur de sa Juliette. Urgente, la tâche d’Alex s’annonce plutôt ardue, car les deux tourtereaux vibrent d’un amour sincère et mutuel… Cela faisait longtemps que l’on avait vu une comédie française aussi bien enlevée!

Adeline Stern

mercredi, 31 mars 2010 18:14

La Princesse et la Grenouille

Grand manitou des Studios Pixar, qui produisent le nec plus ultra en matière d’animation numérique, John Lasseter est aujourd’hui aussi à la tête du secteur «animation» de l’empire Disney, une promotion due au rachat de Pixar par la compagnie fondée en 1923 par l’oncle Walt.

Alors que tout le monde ne jure désormais plus que par l’image de synthèse, Lasseter a aussitôt ordonné le retour à la 2D, arguant que l’on ne pouvait pas ainsi jeter aux oubliettes des décennies d’un prodigieux savoir-faire. Première production issue de ce retour aux sources, «La princesse et la grenouille» nous entraîne au cœur des années vingt très «swing» de La Nouvelle-Orléans.

Simple serveuse, Tiana rêve d’ouvrir son propre restaurant et n’a donc guère le temps de conter fleurette. Vient à passer un prince désargenté, mais prince quand même. Las, un maître ès vaudou a la mauvaise idée de le transformer en grenouille. Pour retrouver forme humaine, le batracien sait ce qu’il doit faire…

Vincent Adatte

lundi, 29 mars 2010 15:02

La Disparition de Giulia

Alors qu’elle s’apprête à fêter son cinquantième anniversaire, Giulia (Corinne Harfouch) a plutôt envie de disparaître que de rejoindre ses amis qui l’attendent au restaurant. S’attardant en ville, elle rencontre un parfait inconnu (Bruno Ganz) qui lui propose de prendre un verre. Acceptant son offre, Giulia laisse en plan ses proches qui patientent à table en dissertant sur les méfaits de l’âge.

Tirée d’un scénario de Martin Suter, qui le destinait au regretté Daniel Schmid, la nouvelle comédie chorale du réalisateur de «Happy New Year» (2008) vaut pour son interprétation, ses dialogues qui crépitent et ses sautes d’humeur imprévisibles.

Tourné à deux caméras opérant par des plans-séquences virtuoses, «La Disparition de Gulia» épingle avec une légèreté trompeuse l’effroi intime qui nous saisit à l’idée de vieillir… «Ne vous y trompez pas, c’est beaucoup plus profond qu’un simple anniversaire» (Christoph Schaub).

Vincent Adatte

lundi, 29 mars 2010 14:59

Alice au Pays des Merveilles

Au premier tour de manivelle d’«Alice au pays des merveilles», Tim Burton a dû   savourer l’instant. En 1984, le futur réalisateur de «Charlie et la Chocolaterie» s’était fait virer des studios Disney après avoir réalisé deux courts-métrages dont la noirceur avait eu le don d’effrayer ses commanditaires.

Aujourd’hui, il revient chez l’Oncle Walt par la grande porte et impose sans coup férir son univers étrange et poétique avec une nouvelle adaptation d’un classique de la littérature pour enfants, auquel s’était déjà frotté feu Disney en 1951, essuyant l’un des rares bides de sa carrière!

Mixant les deux livres que Lewis Carrol a consacré à son héroïne («Alice au pays des merveilles» et «De l’autre côté du miroir»), Burton campe sa protagoniste à l’âge de dix-neuf ans. Promise à un mariage forcé, la jeune fille fugue. Elle tombe dans un terrier à lapins et débouche alors dans le monde absurde et fabuleux qu’elle a visité treize ans plus tôt, mais dont elle n’a aucun souvenir…

Adeline Stern

lundi, 22 février 2010 12:52

März

Le samedi 27 mars, soirée spéciale : Les chemins du deuil.  Le film sera suivi d’une discussion animée par Nicole Erb.

Lauréat du Léopard de la première œuvre à Locarno en 2008, le coup d’essai du cinéaste autrichien Klaus Händl témoigne de façon remarquable de l’étrange dynamique du phénomène de résilience.

La séquence d’ouverture de cette fiction inspirée d’un fait divers montre trois adolescents qui s’activent dans une salle de sport: ils paraissent agiles, beaux, insouciants. La séquence suivante les voit trafiquer de nuit dans une voiture. Gorge serrée, le spectateur comprend que les trois jeunes préparent leur suicide, par inhalation des gaz du pot d’échappement.

Sans crier gare, le cinéaste fait alors exécuter à son récit un saut temporel brutal. L’on se retrouve trois mois après ce suicide collectif dont les auteurs n’ont laissé aucune lettre d’adieu ni d’explication. Avec une rigueur bouleversante, Händl nous fait entrer dans l’intimité des proches des victimes, qui continuent à vivre, malgré ce déni d’existence qui, tel un trou noir, aspire leur quotidien.

Vincent Adatte

lundi, 22 février 2010 12:49

A Serious Man

Il était temps! Pour leur quatorzième long-métrage, les frères Coen exhument enfin leurs origines juives. Partant, Larry Gopnik, leur protagoniste, va vivre un véritable martyre. Avec, à la clef, l’une des meilleures comédies des réalisateurs de «No Country For Old Men».

Sautant à pieds joints dans les années soixante, les deux frangins assènent au pauvre Larry moult coups du sort auxquels le malheureux va s’évertuer à trouver un sens, en vain bien sûr. Quitté par sa femme, méprisé par ses deux enfants, Larry s’inquiète aussi pour sa situation professionnelle. Persécuté par un étudiant asiatique qui veut le corrompre, il reçoit en sus des lettres anonymes compromettantes.

Désespéré, Larry décide alors de s’en remettre à la religion pour élucider la raison de tant d’avanies. Consultant tour à tour trois rabbins, placés toujours plus haut dans la hiérarchie, il récolte des réponses sibyllines qui le persuadent surtout de l’inconsistance de son existence.

Adeline Stern

lundi, 22 février 2010 12:47

Bright Star

Depuis sa sublime «Leçon de piano» (1993), l’on connaît la prédilection de Jane Campion pour les héroïnes fortes qui placent leur passion au-dessus des convenances. Fanny Brawne (Abbie Cornish) est de celles-là : jeune femme de la petite-bourgeoisie londonienne, elle ne laissera à personne la maîtrise de son destin.

«Bright Star» («étoile brillante») emprunte son titre à l’un des poèmes que John Keats (1795-1821) écrivit pour Fanny Brawne. Vivant dans la pauvreté, atteint de la tuberculose, le jeune poète s’éprend de Fanny. Cette dernière vit avec sa mère, son frère et sa sœur, à Hampstead, un faubourg de Londres niché dans une nature dont la cinéaste restitue toute la splendeur.

Cet amour partagé, la cinéaste néo-zélandaise le pare de tous les attributs de l’amour romantique: le poids des contraintes sociales, l’inachèvement, la sublimation… «Tout objet de beauté est une joie qui demeure», ce vers de Keats s’applique admirablement à ce film secrètement déchirant.

Vincent Adatte

lundi, 22 février 2010 12:44

In the Air

Après la tendre lucidité de «Juno» (2007), Jason Reitman en revient à la veine sarcastique de «Thank You For Smoking» (2003) avec «In The Air». Le fringant Ryan Bingham (Georges Clooney) passe son temps dans l’avion. A chaque escale, il pallie la lâcheté de responsables des ressources humaines en procédant en leur nom à des entretiens de licenciement.

En partie basé sur le témoignage de gens licenciés, le quatrième long-métrage de Reitman est une comédie cruelle qui tire de l’Amérique en crise un portrait détonnant! Sans états d’âme, le protagoniste poursuit son but ultime dans la vie, lequel consiste à atteindre les dix millions de miles sur sa carte de fidélité American Airlines.

Un grain de sable vient gripper ce dessein ambitieux en la personne d’une collaboratrice nouvellement embauchée dans l’entreprise qui emploie Ryan. Très accorte, la jeune femme propose à la direction de remplacer les entretiens de licenciement par des téléconférences moins onéreuses…

Adeline Stern

lundi, 22 février 2010 12:42

Two Brothers

Le Samedi 13 mars, soirée spéciale, Israël: Etat et religion une guerre silencieuse. La projection du film sera précédée d’un repas dès 19h puis suivie d’une discussion avec le réalisateur Igaal Niddam.

Deux frères que tout sépare, sauf le fait d’être nés juifs, se retrouvent en Israël après des années de silence! Travaillant la terre, Dan (Micha Selectar) vit dans un kibboutz depuis près de vingt-cinq ans et est un zélateur avisé des vertus d’un état laïque.

De retour des Etats-Unis, Aharon (Baruch Brener), docteur en droit et en philosophie, vient plaider à Jérusalem la cause des étudiants de la Thora, lesquels exigent de pouvoir bénéficier de certains privilèges étatiques. Bien évidemment, ce différend ne va pas améliorer la relation fraternelle, d’autant que la Cour Suprême s’apprête à statuer…

Igal Niddam a passé onze ans dans un kibboutz avant de rallier dès 1964 la Suisse où il a commencé de travailler comme réalisateur à la TSR. Non sans conviction, il dénonce aujourd’hui la montée en puissance du «tout religieux», engageant l’Etat à conserver à tout prix sa vocation laïque. Entre nous soit dit, cet avertissement ne vaut pas que pour Israël!

Vincent Adatte

lundi, 22 février 2010 12:39

Invictus

Durant l’apartheid, le rugby a été élevé au rang de religion par la communauté blanche, tandis que les Noirs s’adonnaient avec passion au football dans la boue des bidonvilles. Avec une intelligence politique remarquable, Nelson Mandela, loin de vouer aux gémonies le ballon ovale, en fera au contraire un symbole audacieux de la réconciliation.

Le nouveau film du réalisateur de «Gran Torino» fait le récit de ce coup stratégique sans précédent. Contre l’avis de sa communauté, Mandela décide de supporter l’équipe des «Springboks» qui doit recevoir en 1995 l’élite internationale du rugby à l’occasion de la première Coupe du monde se déroulant sur le sol sud-africain.

Haïs par la majorité noire, les «Springboks» n’ont vraiment rien pour plaire, même s’ils ont intégré un joueur de couleur dans leur équipe. N’hésitant pas à revêtir leur maillot vert et or, Mandela réussira à en faire un enjeu national, à même de dépasser les clivages ethniques.

Adeline Stern

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