Edito - 23 novembre 2010
Est-on pardonné (par qui ?) si, au final, une mauvaise blague devait s’avérer positive pour des millions de personnes ? Je viens tout juste de revisiter ma page Facebook, chronophage s’il en est et j’y ai lu les innombrables messages de mes colocaterriens solitaires. Nombreux sont ceux, et celles, d’entre eux qui ont senti leur coeur recommencer à battre, le voile de la déprime se lever un peu, depuis 2004. Et je ne parle même pas de certains miracles: tentatives de suicides avortées à temps et autres rencontres amoureuses de la dernière chance... (pas forcément dans cet ordre!).
Ceci pour le bon côté de la chose. Peu m’importe, après tout, comme je l’ai lu récemment dans 20 minutes, que M. Zuckerberg, le plus jeune milliardaire de la planète du siècle levant, soit à l’heure actuelle totalement monopolisé par de sombres guerres intestines et des enjeux d’une ampleur vertigineuse... Peu m’importe; en ce qui me concerne, je me contente d’ignorer royalement les bandeaux publicitaires, source de tous les maux, pour me concentrer sur la lecture attentive des problèmes, soucis mais surtout joies de mes congénères. Vivant dans un pays où (presque) tout est facturé au (juste) prix, je n’en reviens toujours pas d’avoir accès, jour et nuit, à la planète entière, pour un modeste forfait.
Je sais qu’internet supporte son lot de malversations, mais je ne peux m’empêcher de penser, optimiste que je suis, que si (tenez: un exemple au hasard) aux Philippines, le réseau était vraiment bien développé et accessible à tous gratuitement, une certaine catégorie de délinquance pourrait peut-être être évitée. Et alors (rêvons encore un peu) verrions-nous soudain des cierges s’allumer d’eux-mêmes sous la pluie ! Alléluia !
Bons films !
Christina
Edito - 16 novembre 2010
Je ne sais pas si, comme le souhaite Jean-Luc Godard : “L’Europe est actuellement heureuse” - ou alors il a dit ça parce qu'ainsi il est sûr de ne pas mourir encore (voir plus haut) - mais en tout cas elle a tout pour l’être (heureuse) l’Europe.
Nous regardions hier soir, avec mon Jeannot, sur Youtube, un documentaire (gratuit) extraordinaire sur notre galaxie suivi d’un autre sur la taille de l’univers. Et soudain, de réaliser que tout l’univers était là, offert, quasiment dans le creux de ma main, cela m’a donné un certain vertige. J’ai repensé à toutes ces heures d’autrefois où, une fois ma tâche accomplie, je m’ennuyais ferme au bureau et je me suis dit que si j’avais eu, ne serait-ce qu’un échantillonnage de tout ce qui est à notre portée aujourd’hui, à peine 18 ans plus tard, ma vie aurait été bien différente.
Exemple : mon cinéma Royal préféré est fermé ? Je peux désormais me louer un vieux film d’un simple clic. En quelques secondes il apparaît sous mes yeux dans mon confortable salon... Trois clics plus loin, je m’offre, pour une modique somme, la lecture de mon magazine préféré. Besoin d’informations ? Il suffit que je pose une question, n’importe quelle question, en langage parlé ou télégraphique (avec juste quelques mots clés) et Tonton Google me répond aussitôt. Je n’ai plus quà choisir parmi les 225’000 réponses disponibles. Pareil pour les images...une petite envie de visiter l’ìle de la Réunion ? Et me voilà sur la webcam appropriée.... Quand on parle de surfer on n’est pas loin d’être tout près de la vérité... Je souhaite parler à mon amie américaine, et hop, je lui tape quelques mots sur ma boîte à bavardages...(je ne peux pas décemment parler de boîte à chats!) et elle me répond en moins de 5 secondes ! Depuis son village situé à 5’000 kms de chez moi !
Comme je ne suis pas “née dedans” comme on dit, tout cela a encore pour moi des relents de magie pure et je suis d’autant plus contente d’avoir pu prendre le train en route. Alors l’Europe... je sais pas, mais : “une européenne heureuse OUI" (je parle du Continent bien sûr, pas de politique) et en attendant d’aller voir “The Town” vendredi soir, je retourne à mon e-book.
Bons films !
Christina
Edito - 08 novembre 2010
Il y a cette femme qui me racontait que, toute jeune, elle pensait que jamais, au grand jamais, elle ne serait capable de s’occuper d’un enfant handicapé et qu’elle ne verrait pas d’autre solution, si cela lui arrivait, que de le confier à une institution. Cela arriva et, du jour au lendemain (ou presque), elle se transforma en éducatrice spécialisée, imaginant quotidiennement mille et une solutions pour égayer, réconforter, faciliter la vie de son enfant. Cet enfant qui, tout handicapé qu’il était, lui avait appris à rire, à vivre pleinement et à profiter intensément de chaque instant présent, de chaque victoire sur l’adversité.
Je n’oublie pas non plus tous les Jean-Jacques Rousseau, Helen Keller et autres Alexandre Jollien qui nous montrent un certain chemin... A contrario, des facultés intactes, un corps et un esprit performants ne sauraient garantir ni l’ardeur de vivre, ni celle de s’accomplir, ni la capacité et le désir d’entreprendre. Confronté à l’adversité du handicap, à l’inévitable de la mort, peut-être apprend-on tout simplement à vivre... ou pas.
J’ai eu tout à l’heure cette idée, pas si saugrenue que ça, que nous sommes tous des handicapés en puissance. Nous avons beau cocoricoquer, debout sur nos deux jambes avec (parfois) le nez au milieu de la figure, pas un seul d’entre nous à qui il ne manque qui quelques neurones, qui un peu de bon sens, qui quelques grammes de courage, qui un minimum d’esprit pratique ou de confiance en soi... Yo También et Benda Bilili! vont sûrement nous en apprendre encore bien plus sur notre si vulnérable condition humaine...
Bons films
Christina
Edito - 01 novembre 2010
LA NUIT DU COURT-METRAGE
Comme chaque année, à pareille époque, le Royal convie tous les passionnés de «cinéma bref» à passer ensemble la «Nuit du court-métrage», qui constitue toujours l’un des événements les plus appréciés de notre saison cinématographique. Les amateurs du genre sont conviés à découvrir quatre programmes qui les entraîneront tard dans la nuit, mais feront briller leurs regards…
Ouvrant les feux, «Attachez vos ceintures» constitue une collection de six courts-métrages d’animation sur le thème de la mobilité, dont l’extraordinaire «Logorama» qui a décroché l’Oscar du genre en 2010. Notre ode à la brièveté cinématographique se poursuivra avec la projection d’une sélection de quatre courts nominés aux Quartz 2010 (Prix du cinéma suisse), dont le film primé («Las pelotas»).
«Escrocs mais pas trop» proposera ensuite un diptyque irrésistible sur les voleurs à la petite semaine avec «Sur ses deux oreilles» et l’inénarrable «Mozart des pickpockets» distingué à moult reprises. Enfin, on en terminera avec l’anthologie «Classics remix» qui fait du «détournement des stars» un grand art!
Edito - 25 octobre 2010
... se baissant pour ramasser un tout petit caillou, ont abattu des géants...
... ont ouvert des écoles de vie pour aider les hommes à éduquer leur volonté, cultiver leur connaissance, vivre le destin de leur temps afin de donner à leur âme une orientation de conscience, une sophie...
... ont fait de leur vie un voyage extraordinaire, une quête intelligente et ont mis à profit leur expérience pour dénoncer l’irresponsabilité, la barbarie, la négligence tout en proposant (parfois) des solutions...
... essaient humblement de trouver des réponses à leurs questions, de lever le voile sur leurs doutes et d’occuper dignement leur place en ce monde pendant la durée de vie qui leur est impartie... et qui y arrivent plutôt bien si vous voulez mon avis !
Et moi, yeux et oreilles bien ouverts, je me rends compte aujourd’hui à quel point j’ai de la chance de pouvoir marcher sur les traces de tous ceux qui montrent le chemin et de pouvoir cueillir les fruits de leurs expériences.
C’est tout cela et bien plus encore qui vous sera proposé ce week-end, un week-end qui, une fois n’est pas coutume, débutera déjà le jeudi !
Bons films !
Christina
Edito - 19 octobre 2010
Il y a toujours des gens très doués pour trouver des titres “accrocheurs”. Personnellement je me sens devant un étal d’affiches de cinéma comme devant un présentoir de friandises. Attirée telle une petite abeille par des couleurs de mots plus chatoyantes les unes que les autres. Bien sûr, en ce qui me concerne, c’est plus particulièrement les bonbons “bio” qui m’intéressent. Entendez par là tout ce qui a le brillant d’une histoire vécue. Donnez-moi votre vie, je la prends, je l’ingurgite sans l’ombre d’une hésitation, me transformant en sangsue pour la vivre à votre place le fugitif espace d’un instant, émotions (surtout !) comprises.... avant de passer à la suivante !
Ce titre : Le premier qui l’a dit en réactivant cette autre phrase accrocheuse : “Sauvée par le gong” qui pourrait presque être sa corollaire, m’a immédiatement projetée sur une anecdote de mon enfance. Je revois ma mère, se substituant au soleil éclaboussant la terrasse et menaçant d’une main vengeresse ma joue de petite fille bien nourrie qui s’apprêtait à enfourner la tartine du goûter de mon petit frère... Alors, vite, en premier, très vite, je lui ai dit : “oh, mais ça, c’est déjà arrivé dans mon rêve, c’est le même endroit et tu me donnais une claque...”. Le bras de maman, après une seconde d’hésitation, retrouva sa place initiale le long de son corps puis, plus intéressée de savoir si moi aussi, tout comme elle avant moi et sa mère avant elle, faisais des rêves prémonitoires... elle changea de sujet !
La suite de l’histoire; je veux dire de “mon” histoire, et bien, c’est un peu comme pour Julia (ndlr: Roberts), même si pas toujours dans le même ordre : Mange, prie, aime et puis aussi voyage et... rêve !
Bons films !
Christina
Edito - 12 octobre 2010
Mon fils avait à peine 10 ans quand il a “attrapé” le virus de l’informatique.... comme on attrape une maladie incurable. Et ce, juste avec un petit appareil à deux balles trouvé dans une vente de paroisse! Je n'oserais même pas imaginer aujourd'hui le parachuter dans un univers sans jeux en ligne, sans contacts universels voire interplanétaires (et pourtant Dieu sait tout ce que j’ai tenté pour retarder cette échéance!).
Sur un site d’apprentissage, j’ai rencontré une jeune écolière chinoise avec laquelle j’ai pu miraculeusement correspondre pendant quelques mois. Je ne saurai jamais pourquoi nos échanges ont été interrompus. “Chinese cannot use Facebook” ont été ses derniers mots... mes messages électroniques suivants n’ont jamais reçu de réponse.
Ça va lui faire tout drôle à Karaté Kid de se retrouver dans ce pays où les ados vont à l’école de 7 h du matin à 9 h le soir et n’ont congé que le dimanche après-midi. Un pays où une ville de moyenne importance compte plus de 3 millions d’habitants. Un pays où les enfants (un seul par foyer) n’ont en principe pas accès au reste du monde même s’ils sont tous munis d’ordi. Histoire de ne pas risquer d’influences néfastes. Je comprends qu’il va lui falloir une sacré dose de patience et de courage pour tenir le coup !
Je serais autrement curieuse aussi de savoir quelles leçons de la vie ces deux êtres, l’un en Chine, l’autre au Tibet (Himalaya, le chemin du ciel), ayant vécu des apprentissages peu courants, quelles leçons donc le jeune Drew et le jeune Kenrap auront tiré de leurs parcours et l’impact d’icelles sur leur vie d’adulte...
Peut-être que Marianne Chaud retournera au Tibet dans quelques années et peut-être aussi que nous aurons droit à la suite des aventures de Karaté Kid ? En attendant s’il y a des chinoiseries gustatives au menu.... j’arrive en courant !
Bons films!
Christina
Edito - 5 octobre 2010
... font les grandes rivières éditoriales !
Un drame d’une ampleur difficilement imaginable vient de se produire à l’instant sous mes fenêtres. J’ai vu, de mes yeux vu, la petite Esther, rayon de soleil de ma chère voisine, qui montait à l’école avec la responsable du Pédibus et deux autres enfants (dont l’un encore en poussette !), soudain faire demi-tour et redescendre la rue en courant et en pleurant de désespoir.
Elle venait de se rendre compte qu’elle avait oublié son sac d’école.
Parfois je pense avec nostalgie à ces traumatismes insupportables qui nous affectent dans notre enfance. Comme la fois où, tenez, assise à la terrasse d’un café en compagnie de mes parents, je réalisais soudainement que mes pieds, dans mes sandales, n’étaient vêtus que d’une seule chaussette. Celle de gauche. Ayant, en vain, essayé d’attirer l’attention de mes géniteurs sur ce mystère extraordinaire, je passais le restant de l’éternité à guetter, sous la table, le monstre qui m’avait volée...
Ainsi en va-t-il de tous nos petits ruisseaux...
A lire sur une musique des Doors, évidemment !
Bons films!
Christina
Edito - 28 septembre 2010
Remplir, toujours remplir...
L’agrafeuse, la cafetière, le frigo, le téléphone, les tasses, les verres, les salles de cinéma, l’eau au moulin, le revolver dans la boîte à gants... Je passe mon temps à remplir. Il y en a qui ne se plaignent pas, remarquez, de ces menus travaux de remplissage. J’en veux pour preuve - étayée samedi soir au Royal dans “Tout va bien!” - ceux qui font commerce de quelques millilitres de leur auguste personne aux seules fins de repeupler la planète...
Ce matin en me réveillant je me suis dit (à propos du remplissage du compte dudit cinéma) : “ça y est ma grande, te voilà coopératrice !”. Du coup, je me suis sentie très très riche. Moi qui n’ai encore jamais rien possédé (kokoro no marushii hito*) je me retrouvais soudainement à la tête d’un (tout) petit morceau du plus beau cinéma du Canton de Vaud en Suisse. Dès vendredi soir, en allant voir comment se débrouille Kad Merad (l’Italien) pour accéder à son royaume à lui, j’irai donc à la découverte du mien...
Aussi sûre que je le suis de la justesse de mon instinct, je sais déjà que je reconnaîtrai immédiatement “LE” cm2 du fauteuil qui désormais m’appartient pour l’éternité.
Elle est pas belle la vie ?
Bons films !
Christina
*Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux leur est acquis...
PS : Pour le cas où vous n’auriez pas encore VOTRE cm2 de fauteuil, il n’est pas trop tard...
Edito - 20 septembre 2010
C’est la fête au Royal !
Celle qu’on attend chaque année, celle qui nous remplit les pupilles et les papilles. Celle dont on ressort chamboulé (un peu), perturbé (souvent), choqué (parfois) mais toujours “plein à donf” de sensations, d’émotions, de frissons, de palpitations, de rires, d’enthousiasme, cette grosse grosse envie de mordre dans la vie à pleines dents et peut-être même, pourquoi pas ? de (re)tomber amoureux...
Je n’oublie pas bien sûr les “calories” qui nous seront gaiement préparées par les équipes, tant du Royal que des bénévoles...
Je n’oublie pas, enfin, les soirées animées sous la férule contagieusement enthousiaste de notre Royale égérie, celle-là même qui signe la seconde partie de ce modeste édito et qui nous conviera, entre autres, à des débats passionnants en présence des réalisateurs/trices!
Et... vous savez quoi ? Je me réjouis de vous revoir une fois de plus à ce rendez-vous incontournable, de partager un ou plusieurs repas avec vous ainsi que ce programme concocté spécialement pour notre plus grand plaisir ! Alors en attendant...
Bonne semaine à tous !
Christina
Comme de coutume, le Royal sonne l’heure de la rentrée cinématographique avec la Fête du Cinéma. Cette année, vous avez au moins deux bonnes raisons de fréquenter notre cinéma bien-aimé. Primo, vous pourrez y découvrir une formidable palette d’avant-premières; un véritable maelström d’émotions qui témoigne de l’extraordinaire diversité du cinéma, une invention jugée à tort “sans avenir” par ses inventeurs, les frères Lumière.
La seconde “bonne raison” est liée à l’avenir justement! Pour garantir celui du cinéma Royal, la coopérative “Mon Ciné” a lancé une campagne de recapitalisation via la vente de nouvelles parts sociales. Cette campagne battra son plein durant la Fête du Cinéma. Votre apport permettra notamment d’équiper le cinéma de l’équipement technique indispensable à la projection numérique, à brève échéance.
En (re)prenant une ou plusieurs parts sociales, vous contribuerez à pérenniser le Royal qui est aujourd’hui devenu un lieu culturel indispensable à notre région; de par la qualité de sa programmation mais également par la richesse de ses événements, qui sont connus loin à la ronde... comme La Fête du Cinéma !
Adeline Stern