vendredi, 07 octobre 2011 18:17

Présumé coupable

Présenté en compétition à Venise, le deuxième long-métrage du réalisateur français Vincent Garenq revient sur l’une des plus graves erreurs judiciaires de notre temps: l’affaire Outreau. En 2001, la justice française a commis une terrible bavure en écrouant plus de dix personnes pour des crimes horribles qu’elles n’avaient pas commis, poussant les unes au suicide, les autres à vivre un véritable enfer.

Auteur jusque-là d’une comédie joliment décalée («Comme les autres»), Garenq a choisi de raconter le calvaire de l’un de ces «présumés coupables»: Alain Marécaux, père de famille et, ironie du sort, lui-même huissier de justice, auquel l’acteur Philippe Torreton confère une présence inoubliable!

S’appuyant sur le journal de cet homme broyé par une machine judiciaire inique et une société surmédiatisée condamnant avant de juger, le cinéaste reconstitue un fait-divers digne de Kafka, dénonçant de façon exemplaire une justice qui privilégie  la «mise en scène» à l’examen des faits.

Vincent Adatte

vendredi, 07 octobre 2011 18:13

We Want Sex Equality

Le Vendredi 14 octobre, dès 19h30, le film sera précédé d’un apéritif offert à tous, en présence de Géraldine Savary et de Luc Recordon. La projection sera suivie d’une discussion.

Réalisateur de «We Want Sex Equality», le cinéaste Nigel Cole avait déjà témoigné de son attachement à la cause des femmes avec «Calendar Girls» (2002), également inspiré de faits réels. Après les dames patronnesses posant dans le plus simple appareil pour une bonne cause, place aux ouvrières revendiquant l’égalité de traitement!

Londres, mai 1968, les 187 ouvrières de l’atelier de sellerie de l’usine Ford se mettent en grève pour obtenir le même salaire que leurs 55’000 collègues masculins. Plus que la relation d’une crise sociale, le troisième long-métrage du réalisateur britannique restitue la prise de conscience de femmes ordinaires, jusque-là méprisées par la gente masculine.

Jouée par Sally Hawkins («Be Happy»), Rita O’Grady, la meneuse de cette fronde féminine, a fort à faire, car elle doit jongler entre la mobilisation de ses collègues rétives, les négociations avec des patrons sans cœur et des dirigeants syndicaux sexistes, sans oublier la gestion de son couple…

Adeline Stern

vendredi, 07 octobre 2011 18:09

Footloose

Simultanément à l’exploitation des nouvelles technologies stéréoscopiques, Hollywood joue ouvertement la carte de la nostalgie en multipliant les «remakes» des films musicaux à succès chers aux années quatre-vingt. Celui de «Footloose» est à découvrir, quelques mois avant la nouvelle mouture de «Dirty Dancing».

Sorti en 1984, «Footloose» (l’original) a rapporté sur le seul territoire américain plus de quatre-vingts millions de dollars de recettes, alors que le film n’en avait coûté que neuf! Réalisé par feu Herbert Ross, il a aussi permis l’éclosion de nouveaux talents comme Kevin Bacon, Sarah Jessica Parker ou le regretté Chris Penn.

Si l’action du «remake» de «Footloose» a été déplacé dans le sud des Etats-Unis, il en reprend cependant la trame et certaines de ses chansons cultes… Quittant Chicago avec sa mère pour s’installer dans une petite ville paisible, le jeune Ren McCormack va ainsi très vite se heurter au pasteur du lieu qui ne goûte guère le rock et encore moins la danse…

Vincent Adatte

lundi, 03 octobre 2011 14:17

Habemus Papam

Réunis en conclave, les cardinaux peinent à élire un nouveau pape. Sommés d’écrire un nom sur un petit carton, ils hésitent, mais tous prient en leur for intérieur: «Surtout pas moi!» Alors qu’il n’était de loin pas favori, un certain Melville (Michel Piccoli) finit par être plébiscité. Poussé sur le balcon pour saluer la foule, l’homme se dérobe, saisi de panique.

Appelé à l’aide, un psychanalyste (Nanni Moretti) entreprend sans divan un merveilleux dialogue de sourds avec le pape qui ne saurait lui ouvrir les portes de son inconscient. En désespoir de cause, le psy propose une partie de volley, histoire de ressouder l’équipe en désarroi, alors que son client s’esquive en métro…

Cinq ans après «Le Caïman» qui dénonçait de façon impressionnante Berlusconi, Moretti n’instruit en rien le procès d’une Eglise de toute manière dépassée, son pape paniqué ne veut juste pas de la place qu’on lui assigne, pressé par la nécessité «de repenser plein de choses de sa vie»…

Vincent Adatte

lundi, 03 octobre 2011 14:13

La nouvelle guerre des boutons

Publié en 1912, le roman de Louis Pergaud a été depuis lors plusieurs fois porté à l’écran. Tombés dans le domaine public en 2011, les jurons colorés de l’instituteur franc-comtois ont déclenché à la fin de cet été une véritable guerre des «Guerres des boutons», deux cinéastes français nous proposant quasi simultanément leur propre adaptation!

Sous le titre «La nouvelle guerre des boutons», Christophe Barratier a pris quelques libertés par rapport à l’ouvrage de Pergaud. Le réalisateur des «Choristes» a en effet resitué l’action dans la France occupée de 1944, mettant en miroir la guéguerre des sales gamins et celle autrement dramatique dont sont victimes leurs parents.

Même si on y coupe toujours pas mal de boutons, l’enjeu se focalise sur une petite fille juive hébergée en cachette par la mercière (Laetitia Casta). Cessant les enfantillages, petits et grands (dont Gérard Jugnot et Kad Merad) vont faire cause commune pour tenter de sauver la fillette de la déportation.

Vincent Adatte

lundi, 03 octobre 2011 14:09

This Must Be The Place

Après le formidable «Il Divo», biographie déguisée du machiavélique sénateur Giulio Andreotti, le réalisateur italien Paolo Sorrentino a franchi l’océan pour filmer les pérégrinations américaines de Cheyenne (Sean Penn), une ex-star de rock au look gothique, mais à la voix fluette, directement inspiré du chanteur du groupe «The Cure».

Toujours couvert de mascara et de rouge à lèvre, ce cinquantenaire angoissé traîne son caddie et sa sciatique avec une lenteur comique, arpentant les supermarchés tel un extraterrestre, avant de retrouver sa femme hyperactive et pompière volontaire (Frances McDormand). Mais voilà que Cheyenne hérite d’une vengeance paternelle à accomplir et parcourt les States pour retrouver un criminel nazi...

Road-movie tragicomique et euphorisant, «This Must Be the Place» vaut à la fois pour la performance fabuleuse de Sean Penn et la manière subtile dont son réalisateur démonte préjugés et idées reçues, ironisant sur une société en crise, entre rock et Holocauste.

Adeline Stern

jeudi, 22 septembre 2011 02:27

Mayerling

Mercredi 4 juillet à 19h30 (ouverture des portes à 19h00)

Edward Watson interprète le rôle du prince héritier Rodolphe dans un ballet fascinant de Kenneth MacMillan qui couvre les huit dernières années de la vie de l’Archiduc, héritier du trône de l’Empire austro-hongrois. Pris dans une spirale suicidaire, le jeune héritier mettra fin à ses jours dans le pavillon de chasse de Mayerling avec sa jeune maîtresse, Marie Vetsera. Créée par le Royal Ballet le 14 février 1978, cette chorégraphie reste une œuvre phare de la scène de Covent Garden.

jeudi, 22 septembre 2011 02:24

Così fan tutte

Les sentiments de deux couples qui semblent fidèles peuvent- ils être remis en question par une supercherie en apparence inoffensive? La production de Jonathan Miller adapte le 18ème siècle à notre époque. Et la coqueluche du Royal Opera, Thomas Allen, fait son retour dans une excellente distribution, dirigée par le grand chef d’orchestre allemand, Thomas Hengelbrock. Personne ne sortira indemne de cet opéra subtil, soutenu par une musique splendide!

jeudi, 22 septembre 2011 02:22

Macbeth

L’admiration que Verdi voua toute sa vie à Shakespeare surgit d’abord avec Macbeth en 1847. Le compositeur estimait que cette tragédie était «l’une des plus grandes créations de l’homme» et s’attacha à en faire un opéra «qui sorte de l’ordinaire». La musique de Verdi atteint donc des sommets dans les chœurs macabres des sorcières, avec les sonorités évocatrices de l’orchestre. La production de Phyllida Lloyd reprend la version révisée de Verdi de 1865, célèbre pour la superbe aria de Lady Macbeth «La luce langue».

jeudi, 22 septembre 2011 02:19

La bohème

La production de John Copley de l’un des opéras aux mélodies les plus appréciées est un classique du répertoire du Royal Opera. Grâce à la précision des décors historiques de Julia Trevelyan Oman et à la qualité de la distribution, cette production enregistrée en décembre 2009, dans laquelle le chef d’orchestre Andris Nelsons fait une première apparition remarquée au Royal Opera House, permet d’apprécier le chef-d’oeuvre de Puccini à sa juste valeur.

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