The Amazing Spider-Man (3D)
Super héros à très grand succès, l’homme araignée a permis aux éditions Marvel de peser sur Hollywood, en alimentant depuis une bonne décennie l’usine à rêves en personnages dotés de divers pouvoirs défiant notre entendement!
Dix ans après le premier film réalisé par Sam Raimi, le jeune cinéaste Marc Webb, formé à l’école du clip vidéo, a repris le flambeau en réalisant une sorte de «remake» de cette œuvre fondatrice… Se substituant à Tobey Maguire, devenu trop âgé pour le rôle, Andrew Garfield prête ses traits juvéniles au lycéen arachnéen.
Un brin moins héroïque, plus humain, ce nouveau Peter Parker a aussi pour petite amie une blonde autrement futée. Cumulant ses études au lycée et un travail dans les funestes laboratoires Oscorp, elle sera, le temps venu, une véritable alliée… Mais que les admirateurs de Spider-Man se rassurent, la morsure inopinée de l’araignée transgénique déclenche toujours l’étonnante métamorphose que l’on sait!
Vincent Adatte
Hasta la Vista
Projetant de perdre leur virginité dans un bordel spécialisé, trois jeunes Belges partent en virée en Espagne. Censés suivre une soi-disant route des vins, ces grands ados présentent les mêmes travers que les garçons de leur âge, sauf que l’un est aveugle et que les deux autres se déplacent en chaise roulante.
Même s’il ne force jamais le trait, le cinquième long-métrage du réalisateur flamand Geoffrey Enthoven n’y va pas de main morte! C’est bien ce qui fait tout le prix de cet antidote parfait aux excès lacrymogènes de «Intouchables».
Transcendé par l’insolence crasse de ses jeunes acteurs, «Hasta la vista» ne verse jamais dans le fossé de l’apitoiement. Parfaitement incorrects, mais faisant preuve d’une vitalité en apparence paradoxale, ses trois handicapés réclament leur part de sexualité. Loin de leur cocon familial trop protecteur, ils vont tenter de s’y employer… Un drôle de «road-movie», à la franchise réjouissante!
Adeline Stern
Le Lorax (3D)
Bienvenue à Thneedville, petite ville pimpante et très colorée mais complètement artificielle, où il ne pousse plus aucun végétal, sinon en plastique. Résident de cet univers aseptisé, le jeune Ted est tombé fou amoureux de sa jolie voisine Audrey qui rêve de voir un arbre au moins une fois dans sa vie.
Enamouré, l’ado se sent pousser des ailes et s’efforce alors d’élucider l’énigme de la disparition de toute verdure. L’audacieux ne tarde pas à découvrir qu’un drôle de bonhomme porte la responsabilité de cette catastrophe, ayant eu maille à partir avec le Lorax, génie protecteur des arbres. Aigri mais repenti, le vieil ermite fautif confie à Ted la graine ultime. Nanti de ce bien inestimable, le garçon aura fort à faire pour faire triompher à nouveau dame nature…
Réalisateur de «Moi, moche et méchant», Chris Renaud a tiré d’un livre pour enfants de Theodor Seuss Geisel (1904-1991) alias Dr. Seuss un doux pamphlet écologique qui plaira à toute la famille… Mignon tout plein!
Adeline Stern
Adieu Berthe
Le nouveau film de Bruno Podalydès nous a profondément émus. Sans conteste, «Adieu Berthe» constitue son œuvre la plus accomplie. Avec son frère Denis, coscénariste et acteur principal de la plupart de ses comédies aigres-douces, Bruno forme l’un des tandems les plus attachants du cinéma français actuel, à qui l’on doit des réussites comme «Liberté-Oléron» (2000) ou «Bancs publics» (2008).
Armand (Denis Podalydès) tient une pharmacie avec sa femme. C’est un indécis de nature, adepte de «la rupture lente et douce», au grand dam de sa maîtresse (Valérie Lemercier). Magicien amateur, il doit animer le goûter d’anniversaire de la petite fille de cette dernière. Las, sa grand-mère Berthe, qu’il ne voyait plus guère, disparaît ce même jour. Courant les pompes funèbres, le pauvre n’arrive pas à se déterminer sur l’ordonnance de la cérémonie…
Admirateur de Truffaut et Tati, Bruno Podalydès a réalisé un véritable tour de magie, redonnant à l’ordinaire son caractère d’exception!
Vincent Adatte
Woody Allen : A documentary
Dimanche 29 juillet, soirée thématique Woody Allen : ce documentaire sera suivi d’un buffet puis de «To Rome with Love ».
«Woody Allen: a documentary» est un complément idéal à la découverte du dernier film du maître. Pendant près de dix-huit mois, le cinéaste Robert B. Weide s’est introduit dans l’univers et l’intimité de l’un des réalisateurs les plus énigmatiques du moment, par sa manière d’enchaîner les films, sans jamais s’abandonner à la tentation de se justifier, se contentant de tourner!
Prévoyant, Allen entreprend en effet toujours la réalisation d’un nouveau film avant que le précédent ne sorte, évitant ainsi d’être sous influence et de modeler son œuvre au gré des réactions de la critique, des spectateurs ou du box-office…
Tenace, Weide a mené l’enquête en interrogeant des témoins capitaux, comme Diane Keaton, Scarlett Johansson ou Martin Scorsese. Compulsant de précieuses archives, le documentariste reconstitue un parcours étonnant qui a vu un amuseur public devenir l’un des plus grands cinéastes de notre temps, un moraliste nullement moralisateur, tel un Molière!
Vincent Adatte
To Rome with Love
Dimanche 29 juillet, soirée thématique Woody Allen : ce film sera précédé de «Woody Allen : Documentary» et d’un buffet.
A septante-six ans passés, Woody Allen s’ingénie avec génie à faire mentir l’adage «les voyages forment la jeunesse». Quittant son New York adoré dès 2005, le réalisateur de «Hollywood Ending» accomplit depuis lors un tour cinématographique des capitales européennes avec un bonheur toujours renouvelé.
Après Paris l’an passé, qui lui avait particulièrement réussi («Minuit à Paris»), le sieur Allen a installé son plateau de tournage à Rome pour y tourner son quarante-deuxième long-métrage. Invoquant les mannes audacieuses de Boccace et de son célèbre Décaméron, le sieur Allen propulse, égare et désenchante dans les rues romaines plusieurs couples américains.
Jeunes ou vieux, ils vivent chacun de leur côté une historiette mettant à l’épreuve leurs convictions amoureuses, sous le regard d’un architecte désabusé, revenu hanter le théâtre des passions de sa jeunesse… Une ciné-carte postale au charme irrésistible!
Vincent Adatte
Prometheus (3D)
Qu’y avait-il donc avant «Alien» (1979)? Avec l’impressionnant «Prometheus», Sir Ridley Scott commence à répondre à cette interrogation qui taraude tous les fans de «Blade Runner»! Bienvenue sur la planète LV-426, à vos risques et périls…
En 2089, soit près de trente ans avant les frasques d’Ellen Ripley sur le Nostromo, l’archéologue Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) croit avoir décelé dans d’étranges pictogrammes la preuve que l’humanité a été créée par des entités extraterrestres. Qu’elles soient mésopotamiennes, aztèques ou rupestres, ces inscriptions reproduisent une carte du ciel à l’identique et constituent une sorte d’invitation à venir les rejoindre…
Très convaincante, Elizabeth persuade la multinationale Weyland d’affréter un vaisseau spatial, le Prometheus, pour répondre à l’invitation. Ce qu’elle ignore, c’est que le milliardaire grabataire qui a financé l’expédition espère ainsi négocier avec ses possibles créateurs un éventuel passeport pour l’immortalité…
Adeline Stern
L’homme de sable
Réalisateur suisse plutôt singulier, le Zurichois Peter Luisi s’est fait une réputation en 2004 avec «Verflixt, Verliebt», une comédie débridée qui voyait un jeune homme se faire passer pour un grand cinéaste, histoire de séduire une jeune actrice.
Tout aussi original, «L’homme de sable», son troisième long-métrage de fiction, raconte le destin singulier de Benno, un musicologue employé dans une boutique de philatélie. Aspirant à une tranquillité désabusée, il est sans cesse dérangé par la locataire du dessus qui rêve d’apprendre à jouer du tuba.
Un beau jour, Benno constate qu’il «perd du sable», à chaque fois qu’il se fait l’auteur d’un mensonge. Seule Sandra, la voisine intempestive, semble être en mesure de l’aider… Reprenant à sa manière l’un des traits caractéristiques de l’un des adversaires les plus redoutables de Spider-Man, Luisi a réussi à faire de son film une fantaisie fantastique dont le mystère ne s’épuise pas.
Vincent Adatte
L’âge de glace 4 : La dérive des continents (3D)
De trilogie, la saga très animée de «L’âge de glace» devient aujourd’hui tétralogie… Commencée en 2001, cette ère très animée connaît donc une longévité remarquable, pour le plus grand bénéfice de la Twentieth Century Fox qui ne s’attendait pas à être à pareille fête!
Comme il se doit, ce quatrième épisode s’ouvre sur une nouvelle facétie de Scrat, écureuil à la poursuite inlassable d’un gland mythique. Cette fois, sa bête obstination entraîne la constitution des terres émergées en cinq continents différents, au grand dam de Manny et Sid qui sont ainsi brutalement séparés de leurs familles!
Plutôt maritime, cette nouvelle mouture voit aussi l’apparition de pirates savoureux et le pourtant très placide Diego tomber amoureux. Manifestement, ses concepteurs, Steve Martino et Mike Thurmeier, lorgnent du côté de l’inoubliable et nonsensique Tex Avery, multipliant les gags absurdes, et c’est tant mieux…
Adeline Stern
Indian Palace
Cinéaste britannique chevronné («Shakespeare in Love»), John Madden signe avec «Indian Palace» un septième long-métrage perclus de tendresse aigre-douce, qui commence par une description acide du sort que réserve son pays à certains de ses aînés.
Une veuve démunie, une vieille fille obligée de faire du tourisme médical pour se faire opérer de la hanche à moindres frais, un couple de retraités ruinés, deux célibataires en quête d’aventures ultimes… Tous vont se laisser séduire par une publicité qui vante les mérites d’un établissement hôtelier indien, réservé au troisième âge.
Arrivés en Inde, ces «vieux» constateront que le havre de paix promis est plutôt du genre décrépit, tenu par un jeune homme naïf et maladroit. Ils devront donc un brin s’adapter pour trouver la sérénité tant désirée… Drôle et très touchant, porté par des grands comédiens britanniques au sommet de leur art, à l’instar de Judi Dench, Maggie Smith, Bill Nighy et Tom Wilkinson!
Vincent Adatte