mardi, 17 mars 2009 16:32

Que Tan Lejos

Jeune touriste espagnole voyageant en Equateur, Esperanza fait la connaissance d’une étudiante équatorienne qui se surnomme «Tristeza» (tristesse en espagnol) Avec son sac à dos, son guide et son caméscope, la première est une routarde qui rêve de volcans enneigés et de contrées éloignées. La seconde est une amoureuse au cœur brisé qui veut se rendre à Cuenca pour empêcher le mariage de son petit ami.

Ensemble, les deux jeunes filles s’embarquent pour un périple surprenant, ponctué de rencontres avec des personnages insolites mais très représentatifs… A travers ces derniers, la réalisatrice Tania Hermida dresse en effet un portrait en coupe de son pays en proie à l’instabilité, avec ses Indiens et ses colons qui se regardent en chiens de faïence, ses grèves générales, ses démissions présidentielles, son armée corrompue et son prix du gaz devenu exorbitant.

Soucieuse de rompre avec ce qu’elle nomme «le cinéma du tiers-monde», la jeune cinéaste équatorienne évite avec grâce l’écueil de la description misérabiliste, mais ne verse pas pour autant dans le pittoresque de carte postale. En résulte un «road-movie» attachant et authentique qui a remporté un énorme succès public en Equateur… Une révélation!

Adeline Stern

mardi, 17 mars 2009 16:29

Monstres contre Aliens

Un robot très extraterrestre animé de bien mauvaises attentions envahit la Terre. Pour sauver le monde civilisé, le Président doit se résoudre à libérer les monstres abominables du général Putsch. Insectosaure, Bob la gélatine, le Docteur Cafard, Maillon Manquant et la géante Génormica vont s’en donner à cœur joie pour bouter l’intrus hors de notre gentille planète… Animé en 3D, au premier, second et troisième degré, une parodie désopilante des films de science-fiction «protectionniste» à découvrir en famille!

Vincent Adatte

mardi, 17 mars 2009 16:26

Séraphine

A la dernière cérémonie de remise des Césars, le troisième long-métrage de Martin Provost a remporté la mise, avec pas moins de sept trophées (pour la réalisation, l’interprétation féminine, le scénario, la photographie, les costumes, les décors et la musique). Cette véritable rafle a le don de ramener à la lumière une figure artistique ignorée du grand public!

A la fois bonne à tout faire et artiste peintre, Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis, est une vieille fille mystique. A cinquante ans, le hasard fait que cette paysanne travaille dans une maison louée par un critique et marchand d’art allemand. Au printemps 1914, Wilhelm Ulde reconnaît son talent et lui prodigue ses conseils, avant d’être obligé de regagner l’Allemagne… Ils ne se retrouveront qu’en 1927.

Dans l’intervalle Séraphine va mettre à profit les conseils de l’expert et prend de l’assurance. Las, les prémices de la gloire lui feront franchir la frontière, très ténue qui sépare, chez elle, l’invention du délire. Dans le rôle-titre, Yolande Moreau réussit une composition grandiose. Le spectateur gardera longtemps en mémoire sa silhouette de Bécassine penchée dans les sous-bois, à la recherche des pigments qui feront éclater les couleurs de ses toiles fleuries.

Adeline Stern

mardi, 17 mars 2009 16:18

Ricky

Deux ans après Angel, film à costumes à l’audace mal récompensée, François Ozon ne se départit pas de sa témérité artistique avec Ricky qui fusionne de façon passionnante réalisme social et cinéma fantastique, pour nous délivrer une fable sujette à bien des interprétations… Dans la première séquence du film, une ouvrière prénommée Katie (Alexandra Lamy), déjà mère d’une petite fille, implore une assistante sociale de lui retirer le bébé auquel elle vient de donner naissance.

La suite semble lui donner raison: Ricky pleure tout le temps, Katie découvre deux ecchymoses sur le dos du nourrisson qui jettent le soupçon sur Paco (Sergi Lopez), son géniteur. Celui-ci claque la porte, outré qu’elle le suspecte de frapper son fils. Peu après, deux ailes commencent à poindre, qui disculpent Paco… Ricky est un drôle d’oiseau, un angelot d’un modèle inédit!

A la manière organique de Cronenberg, mais sans son côté répulsif, Ozon ose inscrire de plain-pied ce prodige dans la vie de Katie dont le quotidien, très peu jouasse, est susceptible de couper les ailes à tous les rêveurs. Il réalise alors le tour de force de maintenir jusqu’à la fin la vraisemblance de son récit très peu cartésien… Une étrange et très belle réussite!

Vincent Adatte

mardi, 17 mars 2009 16:15

Légende de Despereaux

Charmés par la voix d’un narrateur interprété par André Dussollier dans la version française, petits et grands découvriront l’histoire instructive d’un souriceau doté de grandes oreilles et qui n’a peur de rien. Sa curiosité intrépide lui vaut d’être banni par ses pairs qui ont été élevés dans la peur de l’autre (muridés, félins et êtres humains). Exilé dans l’antre des rats, Despereaux va tout tenter pour retrouver le secret de la soupe qui fait le bonheur et redonner le sourire à la Princesse Petit Pois…

Vincent Adatte

mardi, 17 mars 2009 16:12

La Vague

Malgré sa sortie tardive en Suisse romande, le deuxième long-métrage du jeune cinéaste allemand Dennis Gansel reste d’une actualité passionnante. Manifestement, le réalisateur de La vague (2008) se voue à conjurer l’hydre totalitaire par films interposés. En 2004 déjà, Gansel décrivait dans «Napola, une élite pour le Führer» le formatage des jeunes pousses nazies dans des lycées totalement dévolus à l’enseignement des «valeurs» du national-socialisme.

Quatre ans plus tard, le cinéaste récidive avec La vague, une fiction contemporaine autrement inquiétante. S’inspirant d’une expérience menée dans les années soixante au centre californien de Palo Alto, réputé pour ses recherches dans le domaine de la psychosociologie et de la communication, Gansel la transpose à Berlin, dans un collège où sont organisés pendant une semaine des ateliers thématiques.

En charge de l’atelier «autocratie», le professeur Rainer Wenger, qui ne fait pas mystère de ses sympathies gauchistes, propose à ses élèves de former à titre d’essai un mouvement intitulé Die Welle (La vague), d’obédience totalitaire, basée sur la soumission aveugle et l’exclusion impitoyable. A son grand désarroi, ses élèves vont démontrer de remarquables facultés d’adaptation…

Adeline Stern

mardi, 17 mars 2009 16:09

Marley & Moi

Jeunes et prometteurs journalistes, John (Owen Wilson) et Jennifer Grogan (Jennifer Aniston) s’installent à Miami. Pour mettre à l’épreuve leur désir de fonder une famille, les deux tourtereaux se décident à adopter un labrador qu’ils baptisent du nom de Marley, en hommage au chanteur jamaïcain. Véritable chien catastrophe, Marley vivra une quinzaine d’années et verra grandir dans ses pattes un charmant bambin… Adapté d’un best-seller autobiographique, le portrait d’une famille américaine ordinaire!

Vincent Adatte

mardi, 17 mars 2009 16:03

Mon ami Machuca

Ce film sera précédé de «Valparaíso, patrimoine habité».

Ce documentaire de 20 minutes est l’œuvre d’un collectif d’artistes de Valparaíso. Renseignements pour la soirée chilienne : «Gens des hauts pays» tél 079 659 52 32

Issus de milieux sociaux on ne peut plus opposés, deux enfants de onze ans se retrouvent sur les bancs d’un collège catholique très huppé de Santiago du Chili, dont le directeur, le père McEnroe (Ernesto Malbran), met en pratique un égalitarisme généreux que d’aucuns qualifieraient d’idéaliste.

Contre toute attente, Pedro Machuca (Ariel Mateluna), fils d’anciens paysans reclus dans un bidonville, s’entend à merveille avec Gonzalo Infante (Matias Quer) dont les parents habitent les beaux quartiers. Oublieux de leur différence de classe, les deux gosses deviennent même inséparables, chacun s’enhardissant sur le terrain de l’autre. Hélas, le putsch du 11 septembre 1973, qui sera fatal au président Allende, va mettre un terme définitif à leur amitié …

Portrait sensible et nullement angélique d’une enfance brisée, le troisième long-métrage du réalisateur chilien Andres Wood réussit à restituer le contexte très complexe de l’époque. Inconsolable, la tristesse qui imprègne les derniers plans du film laisse penser que l’histoire qui nous est contée est peut-être en partie autobiographique. Né en 1965, le cinéaste avait huit ans lors du coup d’état perpétré par Pinochet, soit trois de moins que ses protagonistes…

Vincent Adatte
mardi, 17 mars 2009 15:58

Che - 2ème partie : Guerilla

A l’impulsion de Benicio Del Toro, qui rêvait d’interpréter la figure du Che, le cinéaste américain Steven Soderbergh a consacré sept ans de sa vie à mettre sur pied une production qui ne seyait guère à Hollywood. Il ne s’agit pas d’une biographie au sens classique du terme et c’est sans doute ce qui a déstabilisé certains spectateurs.

Opérant une réduction grandiose dont il a le secret, Soderbergh dessine la trajectoire révolutionnaire du Che en deux mouvements, ascendant et descendant, qui ont déterminé la diffusion du film en deux parties. Sur le plan formel, celles-ci diffèrent du tout au tout. Filmée en cinémascope, la première restitue l’épopée au terme de laquelle le Che et ses guérilleros réussirent à déposer le dictateur Batista.

Rompant avec le lyrisme, la seconde partie nous transporte dix ans plus tard, au cœur de la jungle bolivienne où le Che tente une piètre exportation de la révolution. A l’écran large, le réalisateur de Ocean's Eleven (2001) substitue une image d’un format étriqué, à la définition incertaine, comme rongée par le doute, l’échec. Conformément au vœu de l’auteur, le Royal vous propose de découvrir à la suite les deux pans très contrastés de ce diptyque… Une expérience cinématographique absolument passionnante!

Adeline Stern

mardi, 17 mars 2009 15:51

Che - 1ère partie : L’Argentin

A l’impulsion de Benicio Del Toro, qui rêvait d’interpréter la figure du Che, le cinéaste américain Steven Soderbergh a consacré sept ans de sa vie à mettre sur pied une production qui ne seyait guère à Hollywood. Il ne s’agit pas d’une biographie au sens classique du terme et c’est sans doute ce qui a déstabilisé certains spectateurs.

Opérant une réduction grandiose dont il a le secret, Soderbergh dessine la trajectoire révolutionnaire du Che en deux mouvements, ascendant et descendant, qui ont déterminé la diffusion du film en deux parties. Sur le plan formel, celles-ci diffèrent du tout au tout. Filmée en cinémascope, la première restitue l’épopée au terme de laquelle le Che et ses guérilleros réussirent à déposer le dictateur Batista.

Rompant avec le lyrisme, la seconde partie nous transporte dix ans plus tard, au cœur de la jungle bolivienne où le Che tente une piètre exportation de la révolution. A l’écran large, le réalisateur de Ocean's Eleven (2001) substitue une image d’un format étriqué, à la définition incertaine, comme rongée par le doute, l’échec. Conformément au vœu de l’auteur, le Royal vous propose de découvrir à la suite les deux pans très contrastés de ce diptyque… Une expérience cinématographique absolument passionnante!

Adeline Stern
© 2024 Cinéma Royal de Ste-Croix