Inspiré d’une histoire vraie, le premier long-métrage du cinéaste australien Wayne Blair raconte comment trois sœurs aborigènes et leur cousine ont déchaîné, par la grâce de la soul music, des foules de «marines» engagés au Vietnam.

Nous sommes en 1968, en Australie. Un musicien irlandais à peine dégrisé repère Kay, Gail, Julie et Cynthia qui s’égosillent à chanter de la country. Convaincu de leur talent, Dave persuade les jeunes filles de changer de répertoire pour former un groupe de soul, les Saphirs. Après leur avoir appris les rudiments d’un show torride, leur mentor s’improvise imprésario et leur décroche un contrat au Vietnam alors en pleine guerre.

Débarqués à Saigon les Saphirs connaissent aussitôt un succès euphorique que les réalités du «sale conflit» ne vont pas tarder à relativiser. Elles vont aussi se frotter au racisme dont souffrent au quotidien les soldats noirs américains… Mené sur un tempo d’enfer, un premier film humaniste et chaleureux!

Adeline Stern

Autant vous prévenir, le vingt-troisième long-métrage de l’une des franchises les plus juteuses de l’histoire du cinéma (cinq milliards de dollars amassés depuis 1962) inflige un bien rude traitement au preux et autrefois séduisant James Bond (Daniel Craig)!

Après une course-poursuite stambouliote qui le dépasse complètement, l’agent au service de sa Majesté «merde» sa mission. Porté disparu, présumé mort, Bond revient penaud au bercail londonien où on lui fait passer un test d’aptitudes qu’il rate lamentablement. Après un attentat visant le siège du MI6, notre héros ressuscite un brin pour affronter un méchant de première classe (Javier Bardem) qui le fait renouer avec un roman familial bien tourmenté…

Subtil, le cinéaste Sam Mendès fait alors de l’espion que l’on aimait un orphelin d’une époque désormais révolue, liquidant le genre cinématographique qui va avec… «Pourquoi ne pas rester mort?», susurre à Bond son successeur potentiel, un «cybernerd» bouffé par l’acné. Crépusculaire!

Vincent Adatte

Mercredi 5 décembre, ce film sera projeté en présence du réalisateur et de l’actrice principale et suivi du verre de l’amitié.

Réalisateur de «Seuls» et de «Derborence», le cinéaste suisse Francis Reusser actualise de façon originale le fameux roman d’amour épistolaire écrit entre 1957 et 1758 par Jean-Jacques Rousseau. Pour mémoire, l’auteur des «Confessions d’une rêveur solitaire» y louait les vertus d’autonomie et d’authenticité, contre les principes d’une morale trop rationnelle.

Un riche mécène japonais propose à un cinéaste plutôt atypique de réaliser en toute liberté une adaptation cinématographique de «Julie ou la Nouvelle Héloïse». Réunissant trois jeunes fougueux comédiens dans un palace désert sis sur la riviera vaudoise, Dan Servais (Edmond Vullioud) se plonge alors dans une entreprise risquée, tant l’esprit rousseauiste va l’imprégner lui et ses acteurs…

Le recours à Rousseau permet en effet à Reusser de glisser par la bande une critique très acerbe de l’air vicié du temps, qu’il s’agisse du cinéma, de la société ou, plus simplement, des relations humaines.

Vincent Adatte

Dimanche 2 déc., ce film sera suivi d’un brunch proposé par le « Café 12 ».

Traumatisée, Isabelle est bien décidée à ne pas être victime de la malédiction qui a anéanti tous les premiers mariages de sa famille. Elle adopte alors une stratégie un brin cruelle, mais qu’elle estime infaillible pour se marier avec l’homme de sa vie: Avant de passer aux choses sérieuses, dénicher le premier imbécile venu, le séduire, l’épouser ric-rac pour en divorcer aussitôt…

Maligne, elle pense avoir trouvé le pigeon parfait en la personne de Jean-Yves Berthier, rédacteur naïf d’un guide touristique. Le plan «parfait» semble se dérouler comme prévu. Du Kilimandjaro à Moscou, Isabelle et son tourtereau accomplissent un périple nuptial cauchemardesque…

Réalisateur de «L’arnaqueur» (2010), Pascal Chaumeil met en scène un couple d’acteurs épatant. La très belle Diane Kruger est parfaite en femme manipulatrice, alors que l’excellent Dany Boon incarne un type simple qui croit au miracle de l’amour et ne veut dès lors plus quitter sa dulcinée tombée du ciel!

Adeline Stern

Après «Gambling, Gods and LSD» (2002), kaléidoscope fascinant de dépenses superbement improductives, le quatrième long-métrage du réalisateur canado-suisse Peter Mettler médite sur l’idée du temps et la perception que nous en avons. Partant, son nouvel essai décuple la capacité du septième art à nous «redonner» le sentiment pourtant très relatif de la durée!

Commençant sur des images sublimes d’un saut en chute libre effectué en 1960 depuis la stratosphère, que son protagoniste, l’astronaute Joe Kittinger, vécut comme une suspension du temps, «End Of Time» procède ensuite par un jeu vertigineux d’associations libres, qui nous entraîne de l’accélérateur de particules du CERN aux quartiers fantômes de la ville de Detroit dévastée par la crise, en passant par une éruption volcanique à Hawaï…

Pétri d’images et de sons inouïs, ce poème cinématographique témoigne avant tout de la vulnérabilité de nos cultures, se concluant de la façon la plus émouvante sur la mémoire très sélective de la vieille mère du cinéaste!

Vincent Adatte

En 1984, un graphiste surdoué nommé Tim Burton se faisait renvoyer des studios Disney pour avoir réalisé un court-métrage trop incorrect pour l’époque. Devenu l’un de nos plus grands réalisateurs, il prend aujourd’hui sa revanche en tirant du film incriminé un long-métrage d’animation fantastique en noir et blanc, tourné selon la méthode artisanale de l’animation en volume, ou «stop motion».

Victor est un enfant solitaire très doué en sciences. Le jour où son chien Sparky meurt, le jeune garçon est inconsolable. Inspiré par un maître d’école timbré, il parvient à ressusciter Sparky par la foudre. Il tente alors de le cacher, mais ses copains de classe, dont l’affreux Edgar, ont vent de cette prouesse scientifique…

Grâce des marionnettes dont la perfection rivalise avec la 3D la plus sophistiquée, et des décors portant sa griffe délicieusement gothique, le scénariste et auteur de «L’étrange Noël de Monsieur Jack» (1993) et des «Noces funèbres» (2005) livre une parabole à la fois caustique et émouvante sur la présumée innocence de l’enfance.

Vincent Adatte

Dimanche 25 novembre, « Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes », ce film sera précédé d’un repas proposé par le Zonta Club.

Documentaire indispensable de la réalisatrice suisse Barbara Miller, «Forbidden Voices» («Voix interdites») s’attache aux destinées de trois femmes hors du commun qui, bravant la censure, se sont emparées d’Internet pour dénoncer les exactions de leur gouvernement et faire avancer la démocratie dans leur pays.

Brutalisée par la police cubaine, alors qu’elle manifestait pour demander la libération des prisonniers politiques, Yoani Sanchez a ouvert un site de résistance consulté par près de 14 millions de visiteurs par mois… Incitant les femmes à descendre dans la rue, la cyber-féministe Farnaz Seifi a dû quitter l’Iran, mais n’en continue pas moins sa lutte sur le Web.

Assignée à résidence, depuis que son mari a été condamné à 30 ans de prison pour avoir tenu un blog d’informations, Zeng Jinyan s’est efforcée de reprendre le flambeau. Las, la grande muraille de Chine est désormais électronique… Autant d’héroïnes au courage exemplaire, véritables bloggeuses du réel!

Adeline Stern

Samedi 24 novembre, soirée Kino Polska, ce film sera précédé du film  « Les recommandations de Monsieur Kuka » et d’un repas.

Jadis très brillant, avec des cinéastes comme Roman Polanski, Andrzej Wajda et Krzysztof Kieslowski, pour ne citer que les plus connus, le cinéma polonais connaît aujourd’hui un renouveau prometteur…

Après avoir tourné dans notre Jura «Tout un hiver sans feu» (2004), le cinéaste Greg Zglinski partage sa carrière entre la Suisse et la Pologne. Second long-métrage de cet ancien collaborateur du regretté Kieslowski, «Courage» (2011) voit deux frères être témoins de l’agression d’une jeune femme par une bande de hooligans. Alors que Alfred est paralysé par la peur, Jurek décide d’intervenir. Battu et jeté du train, celui-ci sombre dans le coma, entre la vie et la mort.

Honteux et culpabilisé, Alfred se pose alors en héros salvateur aux yeux de ses proches et amis. Las, une vidéo anonyme, tournée avec un téléphone portable, va contredire sa version trop glorieuse des faits… Une fable magistralement menée sur le mensonge et la faiblesse!

Vincent Adatte

Le Polonais Waldemar n’est jamais allé en Europe de l’Ouest. Conseillé par Monsieur Kuka, son aimable voisin, qui lui donne moult recommandations, le jeune homme part à Vienne, la ville des musées. A son arrivée dans la capitale autrichienne, il constate que les conseils de Monsieur Kuka sont plutôt douteux…

Ainsi, l’hôtel très recommandé se révèle être un simple banc public dans le parc du château de Belvédère. Même s’il se rend complice d’un trafic de devises puis d’un braquage inopiné, Waldemar reste d’un optimisme inébranlable. Curieux et naïf, souvent effronté, il veut à tout prix réussir son «premier voyage à l’Ouest»…

Adapté du roman homonyme de l’écrivain facétieux et autrichien Radek Knapp, «Les recommandations de Monsieur Kuka» (2008) constitue le troisième long-métrage du cinéaste Dariusz Gajewski, une comédie espiègle qui tord le cou aux clichés est-ouest, dont certains ont encore la vie bien dure…

Vincent Adatte

Dans la première partie haletante de l’épisode final et tant attendu de la saga «Twilight»,  Bill Condon («Gods and Monsters», «Dr. Kinsey») nous dévoilait une Bella Swan (Kristen Stewart) enceinte des œuvres du ténébreux Edward Cullen (Robert Pattinson) qu’elle a finalement choisi d’épouser.

La deuxième partie de l’épisode 5 voit Bella élever sa fille Renésmée, tout en essayant de s’adapter à sa nouvelle vie de vampire, avec le soutien indéfectible de son mari. Las, le clan adverse des Volturi prend ombrage de cette petite famille d’un nouveau genre qu’il considère à tort ou raison comme une menace pour leur futur…

Pour espérer remporter le terrible affrontement qui se prépare, les Cullen parcourent le monde pour gagner à sa cause les familles des vampires par alliance… Les images visibles sur le Net laissent prévoir un épisode ultime très spectaculaire, dont le dénouement, dit-on, diffère du livre de Stephenie Meyer…

Adeline Stern