Respiro
Age légal 10 ans / suggéré dès 14 ans
Lampedusa est une île escarpée, désolée et belle, au sud de la Sicile. Elle peut sembler idyllique avec sa mer sublime, sa communauté de rudes pêcheurs et ses bandes de garçons bagarreurs. Cependant, dans cette petite communauté, on n’apprécie guère le comportement excentrique de Grazia, jeune mère de trois adolescents qui manque d’air et rêve de respirer plus librement.
Les éléments sont acteurs du film : l'eau est source de destruction mais aussi de réhabilitation. Le feu est purificateur. On a l’impression de sentir l'odeur du poisson et du sang des animaux. L’âpreté des villageois, adaptés à cet environnement, semble répondre à l’aridité de l’île.
Valeria Golino donne à Grazia son tempérament et campe une femme très spontanée, ensorceleuse mais pleine d'innocence, qui refuse la soumission des autres épouses. Elle est d'autant plus séduisante qu’elle ajoute une touche d'irréalité à la fable réaliste et magique qu’est Respiro.
C’est un superbe portait de femme, un petit bijou de poésie cinématographique sur un bout de rocaille méditerranéenne et une grande bouffée d'air frais…à respirer !
Pascal Maeder
Les Enfants de la Pluie
« C’était un monde où s’affrontaient deux peuples : les Pyross et les Hydross. Pour les Pyross, adorateurs du soleil, l’eau n’était que mort et désolation. Pour les Hydross, le cycle était inverse : le feu du soleil les changeait en statue. Seule l’eau bienfaitrice pouvait les ramener à la vie. La guerre des Pyross et des Hydross était un éternel recommencement. Jusqu’au jour où Skän, jeune guerrier Pyross parti en croisade au-delà du désert, alla poser les yeux sur Kallisto, une enfant de la pluie... »
René Laloux, le réalisateur de "La planète sauvage", "Les Maîtres du temps" et "Gandahar" n’a pas eu le temps de réaliser ce film... C'est Philippe Leclerc, un de ses assistants, qui l’a fait. L'histoire est tirée d'un roman de Serge Brussolo : "A l'image du Dragon" (1982).
Philippe Caza en est le co-scénariste, ce qui ne peut que réjouir les fans du "Monde d'Arkadi". Tout en ayant le souci de garder l'essentiel de l'œuvre originale, Philippe Caza s'est employé à rendre l'histoire plus positive, notamment dans sa dernière partie.
Et puis, bien sur, il y a ses dessins. Caza a son style propre, d'une grande clarté de trait, que tous les lecteurs de la collection "J'ai Lu SF" connaissent bien. Même si l'animation est sous-traitée en Corée, le rythme et le découpage de la mise en scène se veulent plus proches de l'animation japonaise que de "Gandahar". Philippe Caza cite la découverte des œuvres de Miyazaki (Le voyage de Chihiro) comme "un événement artistique primordial" pour lui.
Ce simple énoncé ne manquera pas de susciter la curiosité de tous les fans d’animation et de les réunir nombreux à Ste-Croix.
Le Cercle
Age légal 14 ans / suggéré dès 16 ans
Attention ! Il circule une cassette vidéo sans titre, elle contient des images étranges, des visions de cauchemar, des symboles envoûtants, bref, de quoi être dérouté. Sitôt la cassette terminée le téléphone sonne et une voix inconnue vous annonce que vous n’avez plus que sept jours à vivre…
N’est-ce qu’une mystification, une rumeur qui court dans les campus ou une macabre et terrible légende urbaine ?
Nul ne le sait, et pourtant quatre adolescents meurent de manière inexpliquée, sept jours après avoir visionné la cassette. Parmi eux, une jeune fille de seize ans, nièce d’une journaliste, qui décide de mener l’enquête… Mais à quel prix ?
Nous sommes immédiatement impliqués dans l’histoire, et cramponnés à notre siège, on veut comprendre, absolument … vite, car le temps nous est aussi compté…
Tiré d’un roman japonais de Kôji Suzuki, qui a dans son pays la réputation d’un Stephen King, « RINGU » a été adapté au Japon en 1998 et a déclenché un grand intérêt dans le monde des fans de films d’horreur et de thrillers. On en a tiré une série TV, et même un manga. Cette version américaine, plus grand public, est un véritable succès en salle.
Elizsabeth Wolfgang
Les neuf Reines
Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans
C’est l’histoire de Juan et Marco, deux petits délinquants sans grande envergure de Buenos Aires. Ils se rencontrent par hasard, lorsqu’ils s’apprêtent à commettre le même braquage minable dans une station service.
Ils décident alors de s’associer pour réaliser le coup de leur vie. Ils veulent dérober une planche de timbres rarissime appelée « les neuf reines » et les revendre à un riche collectionneur vénézuélien, en moins de 24 heures.
Cette comédie originale est pleine de suspense, riche en rebondissements, et elle nous emmène sans cesse sur de fausses pistes.
Avec ce premier long métrage, Bielinski frappe très fort : son film a remporté une quinzaine de prix à travers le monde. Auparavant, le réalisateur argentin avait été assistant sur plus de 400 courts métrages.
Dans « Les neuf reines », la capitale de l’Argentine n’est pas très reluisante et ses habitants perdent souvent la vie en essayant de la gagner. Le pays est miné par la corruption, tout s’achète, tout se vend, même la confiance et l’amitié…
Nicolas Chevalley
Chicago
Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans
Dans le Chicago des années vingt, voici l’histoire de deux meurtrières, Roxie Hart, (Renée Zellweger) et Velma Kelly (Catherine Zeta-Jones), la première a assassiné son amant, qui disait vouloir être son impresario, et la seconde a tué son mari et sa sœur, qui avaient une liaison adultère… Les deux filles sont défendues par un avocat brillant, qui n’a jamais perdu une affaire, Billy Flynn (Richard Gere). Mais il s’agit de meurtres, et elles risquent la peine de mort. En prison, elles rivalisent pour séduire l’avocat et manipuler la presse à scandales qui peut décider de la vie et de la mort d’un accusé, en agitant l’opinion publique…
Tout cela sur un air de jazz, avec des numéros de music-hall ébouriffants et des costumes à paillettes mettant en valeur la plastique des comédiennes…
Inspiré d’un fait réel et tiré d’une comédie musicale célèbre de Broadway, le film tient toutes ses promesses, très bien servi par de magnifiques acteurs.
Elizabeth Wolfgang
Ivre de Femmes et de peinture
Age légal 12 ans / suggéré dès 16 ans
Le réalisateur sud-coréen Im Kwon-Taek, surnommé « l’homme aux 200 films », nous a offert il y a deux ans son magnifique « Chant de la fidèle Chunhyang », programmé dans le cadre des films du Sud. C’est avec un grand plaisir que nous vous proposons de découvrir aujourd’hui son (seulement) troisième film distribué en Suisse. Il remporte un succès absolument mérité en salle, et il a fallu se battre pour pouvoir l’obtenir au plus tôt.
Jang Seung-up (1843-1897), enfant de la rue, n’aura de cesse tout au long de sa vie d’observer, de ressentir et de traduire sur le papier sa vision du monde. Son talent lui a permis, chose très rare pour un roturier, de se hisser parmi les plus grands peintres de la cour coréenne. Arrivé au sommet, il ne s’y arrêtera pas et, malgré les déséquilibres de son existence, son goût pour les plaisirs et son inaptitude au bonheur, son œuvre ne cessera de mûrir au point de devenir perfection.
Il en va de même pour l’œuvre de Im Kwon-Taek, les parallèles entre les deux artistes étant nombreux, ce qui donne à ce film sa sensibilité et sa grandeur.
Adeline Stern
8 mile
Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans
« 8 Mile Road » c’est la route séparant le quartier noir de la ville blanche de Détroit, frontière infranchissable pour ces jeunes sans véritable avenir qui y végètent.
Rabbit (Eminem) est blanc, mais né du « mauvais côté ». Il habite dans une caravane avec sa petite sœur et sa mère qui les délaisse au profit de l’alcool et d’aventures amoureuses. Travaillant dans une usine de tôlerie, Rabbit n’aspire qu’à une chose, devenir rappeur. Seulement, entre rêve et réalité le chemin est long et souvent tortueux : bien peu arrivent à changer leur destin. Inspiré de la vie du célèbre rappeur Eminem et réalisé par Curtis Hanson (L.A. Confidential), le film décrit avec sobriété cet univers hostile où le racisme sévit, où l’horizon est limité et l’avenir incertain… Eminem teste ses talents d’acteur pour la première fois et il faut reconnaître qu’il s’en sort avec brio, il en est presque sympathique. Cela vient-il d’une très bonne direction d’acteur ou bien la « Terreur raciste et misogyne » se serait–elle calmée ?
De plus la BO est vraiment accrocheuse et risque fort d’empocher prochainement un Oscar…
Aurélie Stern
Lanterne Magique
Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans
L’histoire se déroule entre Prague et New York. Kevin Pope (Chris Rock) est un agent secret de la CIA, se faisant passer pour l’acheteur potentiel d’une arme nucléaire en possession de la mafia russe.
Quelques jours avant que la transaction ne s’effectue, Kevin trouve malheureusement la mort dans les rues de Prague.
Pour Gaylord Oakes (Anthony Hopkins), l’ancien partenaire de Kevin, il ne reste plus qu’une seule solution. Afin de ne pas compromettre toute l’opération, il doit former Jake Hayes, le frère jumeau de Kevin, pour qu’il puisse terminer cette mission, et ce, en moins de neuf jours.
Le seul problème est que Jake ignore tout de l’existence de son frère, ignorant par la même occasion, tout du monde de l’espionnage.
La formation de se dernier ne s’annonce guère de tout repos…
Une réalisation signée Joel Schumacher : « Batman Forever », « Le droit de tuer », « 8mm » et « Fausses Rumeurs ».
Une comédie un brin hystérique, pur produit américain, qui fera pourtant rire certains.
Nicolas Chevalley
Bowling for Colombine
Age légal 12 ans / suggéré dès 15 ans
Littleton, Colorado, le 20 avril 1995 : Deux jeunes font une partie de bowling puis se rendent puissamment armés au lycée « Columbine ». En un quart d'heure, ils massacrent 13 personnes, font des dizaines de blessés et se suicident. Les armes ont été acquises en toute légalité.
Michael Moore a choisi ce fil rouge pour un portrait au vitriol de ses compatriotes, qu’un désir sécuritaire pousse à s'entourer d'armes à feu. Après un préambule haletant, il s'interroge sur les raisons de cette violence. Loin de se contenter de réponses simplistes, il ne néglige aucune piste. Une des explications met en évidence la manière dont les médias, avec des desseins politiques, gonflent et même fabriquent la peur liée à l’insécurité. La peur pour contrôler l’opinion, simplement…
Les provocations de Moore, l'absurdité qu'il met en scène, nous font passer un moment aussi drôle que terrifiant… Que penser d’une banque qui propose un fusil en cadeau à l'ouverture d'un compte ? Comment ne pas jubiler à l’interview de Charlton Heston (leader du lobby des armes à feu) , lorsque Moore, avec son air de lourdaud naïf, réduit à néant la mauvaise foi et la démagogie de la star ?
A voir absolument, pour nous aider à mieux comprendre pourquoi les Américains s’entretuent avec autant d’acharnement…En prenons-nous le chemin ?
Pascal Maeder
L’Amour sans préavis
Age légal 7 ans / suggéré dès 10 ans
Une jeune avocate humaniste de talent, spécialisée dans la lutte pour l’écologie et qui combat les promoteurs immobiliers destructeurs de biens sociaux, se retrouve être embauchée comme conseillère de la société Wade, qu’elle combattait initialement. Son directeur, le golden boy millionnaire George Wade, la prend en amitié et ne fait plus un pas sans lui demander son avis. Même pour choisir ses vêtements, il la convoque sans arrêt, à toute heure du jour ou de la nuit. Elle développe un ulcère à l’estomac, n’a plus aucune vie privée et se rebiffe. Elle n’en peut plus de lui tenir lieu de nounou, de ses affaires de travail à celle de son deux ou troisième divorce. Elle craque et annonce son départ. Il accepte, à condition qu’elle lui trouve une remplaçante…
Cette comédie bien ficelée, gagne beaucoup à la bonne tenue des acteurs, très crédibles et fort sympathiques, dans des rôles pourtant pas si faciles à interpréter.
Elizabeth Wolfgang