lundi, 30 novembre -0001 01:00

La Vie des autres

A la demande de nombreux spectateurs, le Royal rejoue La Vie des autres, un thriller politique d’une maîtrise exceptionnelle qui a dépassé le million de spectateurs en France… Nous sommes en 1984, à Berlin-Est. La Stasi surveille tout individu susceptible de déviance. Ambitieux, désireux de monter en grade, le capitaine Gerd Wiesler reçoit pour mission de piéger l’écrivain et dramaturge Georg Dreyman, dont l’orthodoxie marxiste semble suspecte aux yeux des autorités.
Au fil des écoutes, l’austère Wiesler comprend qu’il s’agit d’une intrigue montée par le ministre de la culture, qui a des vues sur la compagne de l’écrivain, une actrice renommée. Ebranlé dans ses certitudes, l’officier se laisse troubler, au point de tronquer ses rapports et de se compromettre lui-même… Loin de tout manichéisme, le cinéaste dépeint de façon remarquable une page noire de l’histoire allemande, en ne faisant jamais mystère de ses ambiguïtés.
Devoir de mémoire mené de main de maître par un jeune cinéaste allemand pétri de talent, la reprise de La vie des autres permettra aussi de rendre hommage à l’acteur Ulrich Mühe décédé d’un cancer le 22 juillet dernier. En Wiesler, l’«espion qui vacillait», il avait sans conteste trouvé son plus beau rôle!

Vincent Adatte

Avec Thomas THIEME, Martina GEDECK, Ulrich MUHE * Age légal 10 ans / suggéré dès 12 ans * VO sous-titrée
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Mountain Patrol - Kekexili

Avec Duobuji, Zhang Lei, Qi Liang, Xueying Zhao, etc.

Seuls les férus de géographie «connaissent» le Kekexili! L’atlas nous apprend qu’il s’agit d’un immense haut plateau situé au nord de l’Himalaya. Selon les experts en démographie, c’est aussi la plus grande région inhabitée de Chine. Pour les zoologues, elle ne manque pourtant pas d’intérêt, car elle abrite les rarissimes antilopes du Tibet dont la laine est hélas très prisée.

Malgré des mesures de protection ordonnées par Pékin dés 1975, les troupeaux ont été décimés. Afin de sauver les antilopes d’une extinction définitive, des patrouilles de volontaires ont été mises sur pied. Elles ont pour mission de traquer les braconniers. Mais ces derniers sont souvent aidés par des paysans qui peinent à survivre dans une contrée en proie à la désertification. Très documenté, le deuxième long-métrage de fiction du jeune cinéaste chinois Chuan Lu s’inscrit dans ce contexte plutôt complexe.

Un patrouilleur vient d’être tué par un braconnier. Les camarades de la victime organisent aussitôt une battue pour retrouver le meurtrier. Un journaliste se joint à eux pour couvrir l’événement, bravant pendant dix-sept jours la neige et le froid… Primé dans une ribambelle de festivals internationaux, cet «eastern» filmé avec une efficacité quasi américaine ne verse jamais dans le manichéisme. Chacun a ses raisons et, à la fin du film, le dilemme reste entier…

Vincent Adatte
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Himalaya - L’enfance d’un chef

Avec Thilen Lhondup, Lhapka Tsamchoe, Gurgon Kyap, Karma Tensing, etc.

Le jeune Karma ramène à dos de yak la dépouille ensanglantée de Lapka, le fils de Tinlé, le vieux chef du village. L’ancien crie aussitôt au meurtre. Malgré ses dénégations, Karma ne peut faire entendre raison à l’aîné, car la haine ancestrale qui oppose leurs clans respectifs le désigne comme le coupable idéal. Lorsqu’il s’agit de partir vendre la récolte de sel, Tinlé refuse que Karma prenne la tête de la caravane, craignant de perdre son autorité.

Bravant les oracles du chamane et la colère du vieux chef, Karma, soutenu par les jeunes du village, lève pourtant la caravane avant la date imposée par le rituel. Au jour fixé par ce dernier, Tinlé part à son tour, avec son second fils, le lama Norbou. C’est bien sûr la montagne qui va être l’arbitre impitoyable de ce duel entre générations, modernité et tradition.

Tourné sur les flancs escarpés du Dolpo, au nord-ouest de l’Himalaya, L’enfance d’un chef est le premier long-métrage de fiction du cinéaste français Eric Valli qui avait déjà consacré à cette région encore très protégé plusieurs reportages. Sa réalisation a pris un tour épique. Pendant près de neuf mois, Valli et ses acteurs non professionnels ont affronté des conditions souvent dantesques, avec, à la clef, une sorte de western ethnographique très respectueux des réalités tibétaines.

Vincent Adatte
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Les 4 Fantastiques et le Surfeur d’argent

Avec Joan GRUFFUDD, Jessica ALBA, Chris EVANS * Age légal 10 ans / suggéré dès 10 ans

Deux ans après leur toute première apparition sur le grand écran, les quatre super héros créés en 1961 pour les Editions Marvel par les bédéastes américains Stan Lee et Jack Kirby font leur retour. Pour mémoire, ce quatuor surhumain a acquis ses pouvoirs supranaturels après avoir été exposé à une dose très massive de rayons cosmiques au cours d’une périlleuse mission spatiale.

Entre nous, ces pouvoirs font étrangement penser aux quatre éléments primordiaux, avec le feu pour «La Torche humaine», la terre pour «La Chose», l’eau pour «Mister Fantastic» et l’air pour l’«Invisible». Cette relation symbolique n’est sans doute pas étrangère au charme enfantin qui émane de leur héroïsme candide.

Commis à lutter contre toute forme extraterrestre qui menacerait la Terre, les Quatre Fantastiques ont affaire à forte partie dans ce second volet cinématographique. Serviteur tourmenté d’une cause qu’il sait mauvaise, le «Surfeur d’Argent» défie Red, Sue, Johnny et Ben avec une armada d’effets spéciaux tous plus impressionnants les uns que les autres… Les spectateurs les plus pensifs noteront avec intérêt que le dérèglement climatique inspire une fois encore ces exploits numériques.

Adeline Stern
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Les contes de Terremer

Age légal 10 ans / suggéré dès 10 ans

Composé d’une multitude d’îles, le royaume de Terremer est miné par la discorde. Une terrible épidémie frappe hommes, animaux et plantes. Dignitaire de la principauté de Morred, le jeune Prince Arren tue le roi qui n’est autre que son père. Après lui avoir volé son épée sacrée, il prend la fuite. Hanté par son parricide, Arren se lance alors dans une croisade pour rétablir l’unité perdue de Terremer, affrontant sorcières et dragons…

Adapté de la saga «heroic fantasy» de la romancière américaine Ursula K. Le Guin, Les contes de Terremer est un film d’animation familial porté par le souffle de l’épopée, dont le réalisateur n’est autre que le fils du grand Hayao Miyazaki. Jusque-là, Goro Miyazaki menait une existence discrète. Paysagiste de formation, il assurait la direction du musée Ghibli situé dans la banlieue tokyoïte, qui expose les dessins paternels.

Appelé à la rescousse pour pérenniser les studios co-fondés par l’auteur du Voyage de Chihiro, le fils novice s’est démarqué de son maître de père. En lieu et place de cette énergie vitale qui permet aux petites filles de surmonter l’adversité, c’est un sentiment de profonde mélancolie qui imprègne Les contes de Terremer. Les amateurs d’analyse psychologique se feront une joie d’en discerner les causes, les autres se pâmeront à coup sûr de la beauté des images…

Adeline Stern
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Le marché de la faim

Avec Peter BRABECK, Jean ZIEGLER * Age légal 10 ans / suggéré dès 14 ans * VO sous-titrée

Il est des documentaires qui donnent mauvaise conscience, mais dont nous ne pouvons esquiver la vision, parce qu’ils nous concernent au premier chef. Le marché de la faim appartient à cette catégorie contrariante. Le cinéaste autrichien Erwin Wagenhofer y décrit la contradiction mortifère qui entache aujourd’hui notre belle industrie agroalimentaire mondialisée.

Avec une rigueur et une honnêteté intellectuelle sans faille, Wagenhofer démontre comment la production de notre nourriture selon des critères de rentabilité toujours plus poussée a pour effet secondaire d’exposer des populations entières à la famine, à l’exode, voire à l’extinction. C’est notamment le cas du Mato Grosso (Brésil) qui perd inéluctablement ses forêts, au profit de la culture intensive du soja destiné à engraisser nos futurs filets de bœuf!

Impavide, Wagenhofer va débusquer dans six pays différents les indices de ce scandale très bien accepté en Occident et en détaille toute la chaîne, jusqu’au supermarché, établissant au final la responsabilité du consommateur. Dépourvu de commentaire, tant les images se suffisent à elles-mêmes, Le marché de la faim est un film indispensable, même si sa séquence finale nous dégoûtera à jamais du poulet… Notre lucidité n’a pas de prix!

Vincent Adatte
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Les mamies ne font pas dans la dentelle

Avec Stéphanie GLASER, Hanspeter MULLER * Age légal 7 ans / suggéré dès 12 ans * VO sous-titrée

Pour poursuivre ce plaisant moment, dimanche 2 septembre, un goûter offert suivra la projection de 16h.

A Trub, village de l’Emmental profond, une charmante octogénaire prénommée Martha (Stephanie Glaser) sombre dans la dépression après le décès de son mari, au point de ne plus jouer au jass le dimanche avec ses vieilles copines Lisi, Hanni et Frieda. Les trois amies s’en inquiètent et échafaudent un plan pour lui faire retrouver sa joie de vivre. Complices, elles réussissent à persuader la veuve éplorée d’ouvrir une boutique de dessous féminins, son rêve de toujours!

Au village, l’apparition de cette nouvelle enseigne crée un certain émoi. Le parti conservateur crie à la subversion, voire à la pornographie. Malgré cet opprobre très masculin, les mémés tiennent bon, d’autant plus que Martha se révèle particulièrement rayonnante derrière ses étals de lingeries affriolantes…

Au départ, le second long-métrage de la Bernoise Bettina Oberli était destiné à être diffusé sur la seule télévision alémanique. Malgré son titre français peu heureux, auquel on préférera de loin l’original Die Herbstzeitlosen (Les colchiques), il dispense un charme cent fois supérieur à n’importe quel téléfilm. En célébrant la force de la vie et du désir, Oberli écorne tendrement une Suisse de carte postale. A ce jour, près six cent mille spectateurs lui en ont été reconnaissants!

Adeline Stern
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Ratatouille

Voix de Jean-Pierre MARIELLE, Thierry RAQUENEAU * Pour tous

Rémi est un rat de campagne peu commun. Alors que ses congénères se repaissent d’ordures putrides, il passe son temps à dénicher la nourriture la plus exquise. Rien d’étonnant à cela, ce fin gourmet aspire à devenir un grand cuisinier… Le hasard l’entraîne dans un grand restaurant parisien fondé par feu Emile Gusteau, son maître à penser culinaire.

Las, cet établissement autrefois réputé est tombé entre les mains d’un chantre de la malbouffe. Notre rat gastronome fait alors alliance avec un marmiton incapable. Caché sous sa toque, il réussit à lui faire exécuter les mythiques recettes de Gusteau, grâce à un code décidé entre eux…Mais n’en racontons pas plus pour préserver le fin mot de ce menu cinématographique de roi!

Pionniers de l’animation numérique depuis plus d’une décennie, les Studios Pixar ont pour habitude de se donner un grand défi technique à chaque film. Avec Ratatouille, le défi a consisté à réussir à nous mettre l’eau à la bouche avec des mets somptueux si parfaitement modélisés que l’on en oublierait leur nature synthétique! Au-delà de ce pari gagné à la perfection, ce nouveau chef-d’œuvre possède bien d’autres qualités, à commencer par celle de son scénario brillantissime… En un mot comme en cent, le fumet numérique de Ratatouille est tout simplement irrésistible!

Adeline Stern
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Transformers

Après avoir rompu avec le producteur Jerry Bruckheimer, sous les ordres duquel il avait conçu des blockbusters pétaradants comme Armageddon (1998) ou Pearl Harbor (2001), le cinéaste Michael Bay s’est placé sous la houlette mirifique de Steven Spielberg. A la surprise générale, ce compagnonnage lui a permis de réaliser en 2005 une fable très pertinente sur la misère morale du clonage (The Island).

Toujours produit par l’auteur des Dents de la mer, son septième long-métrage persiste dans la veine futuriste… A la recherche d’un mystérieux cube assurant leur régénérescence, deux groupes de robots antagonistes envahissent la Terre. Les uns sont plutôt gentils (les Autobots), les autres, terriblement méchants (les Decepticons). Comme le titre du film l’indique, tous font preuve d’un mimétisme redoutable, en prenant la forme de nos plus grandes réussites mécaniques.

Pour que le spectateur fasse bien la différence, les Autobots jettent leur dévolu sur des biens de consommation rutilants (belles voitures et beaux camions), alors que les Decepticons optent exclusivement pour des véhicules de guerre (tanks, hélicoptères et bombardiers). Confrontée à ce mécano manichéen, l’humanité va assister, impuissante, à un affrontement titanesque…

Vincent Adatte

Avec Shia LABEOUF, Josh DUHAMEL, Megan FOX * Age légal 12 ans / suggéré dès 12 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

LES FANTOMES DE GOYA

Milos Forman est l’un des plus grands cinéastes de l’histoire récente du cinéma. Figure clef du Printemps de Prague cinématographique, l’auteur des Amours d’une blonde (1965) a été forcé à l’exil. En 1968, Forman a rallié Hollywood où il réussit à s’imposer avec des films à succès comme Vol au-dessus d’un nid de coucous (1975) et, bien sûr, Amadeus (1984). Coécrit avec Jean-Claude Carrière, Les fantômes de Goya constitue son douzième long-métrage.

En 1792, la fille d’un marchand madrilène, qui servit de modèle à Goya, tombe entre les mains des inquisiteurs. Faussement accusée de «judaïser», la pauvre Inés Bilbatua (Natalie Portman) est soumise à la question. A la demande de Goya (Stellan Skarsgard), qui était alors «premier peintre» de la Cour d’Espagne, Frère Lorenzo (Javier Bardem), membre influent de l’Inquisition, promet d’intercéder en faveur de la jeune fille. L’homme d’Eglise s’acquitte alors de sa mission d’une singulière façon…

De manière inattendue, le film se focalise surtout sur le personnage de Frère Lorenzo, un être opportuniste qui saura se tirer d’affaire en épousant in extremis la cause des Lumières, au moment où les troupes napoléoniennes «libèrent» l’Espagne (1808). La figure de Goya reste à l’arrière-plan, en observateur impuissant. Ce faisant, Forman nous délivre une réflexion pessimiste mais passionnante sur le pouvoir réel de l’artiste dans la société.

Adeline Stern

Avec Natalie PORTMAN, Javier BARDEM, Stellan SKARSGARD * Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans * VO sous-titrée
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