lundi, 25 avril 2011 13:52

Toi, moi et les autres

Après le prometteur «Regarde-moi» en 2007, sur l’amère condition des jeunes filles en banlieue, la cinéaste française Audrey Estrougo s’est lancée dans un projet encore plus risqué, puisqu’il s’agit d’une comédie musicale mêlant à Paris amour contrarié et intolérance.

Gabriel (Benjamin Siksou) est un fils de bonne famille, fruit de l’union d’un préfet de police et d’une alcoolique mondaine. Joueur invétéré, il est sur le point de se marier. Revenant à l’aube d’une partie de poker, Gabriel heurte avec sa voiture le petit frère de Leïla (Leïla Bekhti). Il a avec cette dernière une explication orageuse, mais qui fait naître un sentiment amoureux bientôt irrépressible…

Les deux jeunes gens se rapprochent en dépit de leurs différences, au point que Gabriel veut annuler son mariage. Mais Leïla a contre elle son origine maghrébine et le quartier de la Goutte d’or, où elle peine à nouer les deux bouts pour payer ses études de droit. L’amour arrivera-t-il à triompher de l’adversité? En chansons peut-être…

Adeline Stern

lundi, 25 avril 2011 13:45

Bouton

Samedi 7 mai à 20h30 Bouton sera présenté en présence du réalisateur ainsi que du trio a cappella NØRN.

Producteur de plusieurs documentaires qui ont fait date dans les années nonante, le Suisse Res Balzli a coiffé la casquette de réalisateur, mu par un sentiment d’urgence: il fallait tourner absolument «Bouton»! Dès les premières images, le spectateur comprend parfaitement les raisons d’un tel impératif.

De sexe vaguement masculin, muni de deux yeux difformes, Bouton a ses sautes d’humeur, mais garde intacte son âme d’enfant quand il converse sur scène avec Johana Bory, une jeune marionnettiste ventriloque française prodigieuse. Las, pour Bouton, les temps sont durs. «Sa» Johana est en effet atteinte d’une maladie incurable et va bientôt mourir. Elle le lui a confié et il sait ce que cela signifie pour le pantin qu’il est!

Avec une pudeur de tous les instants, le réalisateur filme cette relation extraordinaire, souvent teintée d’humour, qui voit une jeune femme se préparer à la mort, en exprimant une révolte qui serre le cœur, le nôtre et celui de Bouton.

Vincent Adatte

lundi, 25 avril 2011 13:42

True Grit

Après la comédie «A Serious Man» (2010), Joel et Ethan Coen persistent à explorer   la mémoire très encombrée du cinéma étasunien. Pour la première fois, ils abordent de front le western, même si nombre de leurs films ont souvent emprunté des éléments à ce genre cinématographique qui régna pendant des décennies sur Hollywood.

Mattie Ross (Hailee Steinfeld) est une «gamine» de quatorze ans dont la vivacité d’esprit dépasse l’entendement de la plupart des cow-boys. S’obstinant à retrouver le meurtrier de son père, afin que justice soit faite, la petite engage Rooster Cogburn (Jeff Bridges), un Marshall borgne et alcoolique, à la gâchette facile…

Les réalisateurs frangins de «No Country For Old Men» savent aujourd’hui tout l’art de réinvestir un genre, jusqu’à le faire réfléchir sur lui-même, mais sans jamais sacrifier au spectacle… Partant, leur mise à jour du western, plutôt crépusculaire, est d’une classe sans égale!

Vincent Adatte

lundi, 25 avril 2011 13:38

Octubre

Révélé au dernier Festival de Cannes, le premier long-métrage des jeunes cinéastes péruviens Diego et Daniel Vega est une tragicomédie douce-amère qui perpétue avec brio l’indignation chaplinesque devant l’injustice sociale.

Au Pérou, les miracles arrivent au mois d’octobre, alors que l’on célèbre le Seigneur des Miracles au cours de grandes processions qui rassemblent des dizaines de milliers de fidèles habillés de violet et priant l’image d’un Christ noir…

Pour Clemente, le miracle n’est pas celui qu’il attendait ! Cet usurier esseulé se retrouve du jour au lendemain avec un bébé sur les bras, déposé chez lui par une prostituée dont il était client.  Alors qu’il se lance à la recherche de la mère, sa voisine de palier, une vieille fille bigote, prend en charge l’enfant. Secrètement amoureuse de Clemente, elle rêve de fonder une famille… L’humanisme pince-sans-rire d’un Kaurismäki adapté au réalisme magique sud-américain. Un régal!

Vincent Adatte

D’une hauteur de dix centimètres, mais pourtant proche de l’adolescence, Arrietty vit avec les siens dans une boîte installée sous le plancher d’une vieille maison sise dans le quartier tokyoïte de Koganei. Sa famille est la dernière de son espèce à vivre dans le voisinage.

Très brave, son père fait régulièrement des incursions dans la maison pour emprunter la nourriture (forcément en très petite quantité) et le matériel nécessaire à leur survie. Dénués de tout pouvoir magique, ces minuscules emprunteurs doivent faire face à bien des dangers: chat, rats, cafards, nuages d’insecticide…

Un beau jour, Arrietty croise le chemin de Sho, un garçon de son âge mais bien plus grand qu’elle, qui vit dans l’attente salvatrice d’une greffe. Elle ressent alors un sentiment démesuré qui lui était jusque-là inconnu… Ecrit par Hayao Miyazaki en personne, le dernier dessin animé en date des mythiques studios Ghibli est un véritable enchantement!

Adeline Stern

lundi, 25 avril 2011 13:29

Le discours d’un roi

Grand gagnant de la course aux Oscars 2011, avec les statuettes du Meilleur film, de Meilleur réalisateur, du Meilleur acteur et du Meilleur scénario original, «Le discours d’un roi» du jeune cinéaste britannique Tom Hooper est basé sur des faits réels.

Duc d’York, Albert (Colin Firth) souffre d’un bégaiement incompatible avec son rang. Le cours des événements va cependant le contraindre à essayer de surmonter son handicap. A la mort de son père, le roi Georges V, suite à l’abdication de son frère aîné Edouard empêtré dans ses affaires de cœur, Albert est en effet obligé de monter en 1936 sur le trône…

Consciente de l’enjeu, sa femme Elisabeth (Helena Bonham Carter) a alors recours à un obscur orthophoniste australien nommé Lionel Logue (Geoffrey Rush). Acteur raté vivotant dans un cabinet vétuste, ce praticien du langage prône des méthodes certes peu orthodoxes, mais le temps presse, car la guerre menace… Une réussite dotée d’une mise en scène lyrique qui ne bredouille jamais!

Adeline Stern

lundi, 18 avril 2011 17:14

Le Quattro Volte

Il est des films qui redonnent la sensation du «jamais vu». Le deuxième long-métrage du réalisateur italien Michelangelo Frammartino appartient à cette sorte de chef-d’œuvres rarissimes qui nous réapprennent l’art de la vision, non sans humour.

Un vieux berger meurt, sous le regard de ses chèvres qui ont envahi sa masure. L’une d’entre elles donne naissance à un chevreau. Le petit est sevré, puis s’égare du troupeau, avant d’agoniser de froid au pied d’un grand sapin. Des hommes viennent scier l’arbre et le transportent sur la place du village où, pendant tout un jour de fête, il fera office de mat de cocagne, avant de finir chez le charbonnier…

Tournant dans sa Calabre natale, le cinéaste accorde ainsi une actualité stupéfiante au «rien ne se meurt, tout se transforme» du philosophe grec Pythagore qui vécut là au VIe siècle avant Jésus-Christ. Grand Prix du dernier Festival de cinéma italien d’Annecy, «Le quatro volte» vibre d’une beauté indicible, puisant dans le spectacle du cycle naturel une sérénité que l’on croyait perdue!

Vincent Adatte

lundi, 18 avril 2011 17:09

Another Year

Injustement oublié du palmarès de la dernière édition du Festival de Cannes, le nouveau film de l’auteur de «Secrets et mensonges» révèle un Mike Leigh au sommet de son art. Le réalisateur britannique y affirme en effet une maîtrise tranquille, imperméable aux effets de mode, mais humant l’air du temps comme personne!

«Another Year» (à comprendre comme «Une année de plus») se décline sur les quatre saisons. Printemps, été, automne et hiver, le spectateur retrouve un couple au seuil de la soixantaine, Tom (Ruth Sheen) et Gerri (Jim Broadbent) qui cultivent tranquillement leurs légumes sur la parcelle du jardin ouvrier dont ils ont la jouissance. Ils reçoivent dans ce lieu protégé diverses personnes dont leur fils, et Mary, une amie peu douée pour le bonheur…

Humain, trop humain, Leigh montre comment le couple régit ses différentes relations, pointant nos limites à l’empathie. C’est parfois très drôle, même si le rire nous reste en travers de la gorge!

Adeline Stern

lundi, 18 avril 2011 17:05

Titeuf - Le film

Après le succès «méga over mortel» de sa bande dessinée, Zep transpose sur le grand écran le désarroi existentiel de son antihéros à grande mèche, pour un résultat plus que «pô mal»!

Après un prologue onirique où Titeuf cauchemarde qu’il est ramené à une ère préhistorique où il se voit contraint de porter un slip ridicule en «hamsterosaure», le voilà qui retrouve ses potes Vomito, Jean-Claude, Manu et tous les autres. Travaillés par leurs hormones, ces sales mômes sont en pleine agitation prépubère, comme en témoigne leur délicieux idiome de préau, qui fait grincer les oreilles adultes trop bien éduquées…

Appariant la peur de Titeuf de ne pas être invité à l’anniversaire de Nadia et des péripéties familiales autrement anxiogènes, le dessinateur genevois anime ce petit monde avec douceur, loin de l’hystérie cinétique qui prévaut trop souvent dans le genre, sans pour autant emmieller son jeune public

Vincent Adatte

lundi, 04 avril 2011 14:45

Les Emotifs anonymes

Jean-René, patron d'une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs. C'est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l'un de l'autre sans oser se l'avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner. Mais ils surmonteront leur manque de confiance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments.

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