Fading Gigolo
Cet été, des soirées thématiques seront proposées tous les dimanches. Le 3 août : Spécial guerre des sexes. Ce film sera suivi d’un repas puis de «Sous les jupes des filles ».
Murray (Woody Allen) est libraire à New York. Hélas, plus personne ne s’intéresse aux livres, à tel point qu’il se voit bientôt contraint de liquider l’entreprise familiale. Mettant à profit son imagination fertile comme sa verve équivoque, Murray convainc son ami Fioravante (John Turturro), un fleuriste solitaire et fauché, de jouer les gigolos à sa solde.
Dès lors, Murray lui arrange des rencontres coquines avec de riches bourgeoises new-yorkaises en mal de sensations. L’affaire prospère et le mac amateur est aux anges, jusqu’au jour où son «escort boy» rencontre Avigal (Vanessa Paradis), une veuve juive orthodoxe très pratiquante, qui ne se laisse plus toucher…
Au fil de rendez-vous très galants mais tarifés, John Turturro nous entraîne dans une comédie romantique savoureuse, dont l’apparente trivialité est sans cesse désamorcée par la finesse de son humour, se fendant de répliques mouchetées dont jusqu’ici seul Allen semblait détenir le secret.
Adeline Stern
Forfait pour la soirée (deux films et repas) 30.- réservation au repas conseillée au 079 797 26 15
Tokyo Family
Cet été, des soirées thématiques seront proposées tous les dimanches. Le 27 juillet : Spécial cinéma japonais. «Tokyo Family » sera précédé d’un repas et de la dernière œuvre de Isao Takahata.
Né en en 1931, Yoji Yamada a exploré toutes les facettes du cinéma de genre japonais: «jidai-geki» (film historique), «shomingeki» (mélodrame réaliste), «pinku eiga» (film érotique), comptant à ce jour 79 longs-métrages à son actif.
A plus de 80 ans, le réalisateur de «Twilight Samouraï» (2010) s’est engagé dans un projet fascinant: le remake du «Voyage à Tokyo» (1953) de l’inoubliable Yasujiro Ozu, sur le tournage duquel il fut assistant. Yamada en reprend littéralement l’action qu’il situe de nos jours: un vieux couple rend visite à leurs trois grands enfants qui vivent à Tokyo. Comme dans le film d’Ozu, les rejetons n’ont que très peu de temps à leur consacrer…
A travers cette fidélité assumée, le film atteint des sommets d’émotions. Avec une douceur déchirante, Yamada fait le bilan de notre modernité, sans amertume mais avec lucidité, substituant par exemple au traumatisme de Hiroshima et Nagasaki, celui, tout aussi agissant, de Fukushima…
Vincent Adatte
Forfait pour la soirée (deux films et repas) 30.- réservation au repas conseillée au 079 797 26 15
Les vacances du petit Nicolas
Edité à partir de 1959, d’abord sous forme d’un gag hebdomadaire puis de romans illustrés, «Le petit Nicolas» est né de l’imagination frondeuse de René Goscinny. Sous le couvert du dessin candide de Sempé, le créateur d’Astérix a écrit une série d’historiettes qui croque avec délicatesse l’enfance d’une époque aujourd’hui révolue…
En 2010, le cinéaste Laurent Tirard en tirait la première adaptation cinématographique. Il récidive aujourd’hui avec «Les Vacances du petit Nicolas»… A la fin de l’année scolaire, notre petit héros rallie le bord de mer avec Papa (Kad Merad), Maman (Valérie Lemercier) et la désopilante Mémé (irrésistible Dominique Lavanant). Sur la plage, Nicolas va vite se faire de nouveaux copains et, surtout, commettre quelques bêtises inoubliables!
Pas d’inquiétude, le trait d’humour reste très tendre, jamais assassin, comme chez le grand Jacques Tati, auquel le cinéaste dit avoir beaucoup pensé! Bref, des vacances sans risques, puisque par film interposé, à recommander à toute la famille!
Adeline Stern
Le Conte de la Princesse Kaguya
Cet été, des soirées thématiques seront proposées tous les dimanches. Le 27 juillet : Spécial cinéma japonais. Ce film sera suivi d’un repas puis de «Tokyo Family».
Cofondateur avec Hayao Miyazaki des Studios Ghibli, le cinéaste d’animation Isao Takahata a signé moult chefs-d’œuvre du genre. Songeons au déchirant «Tombeau des lucioles» (1988) ou au facétieux et très émouvant «Pompoko» (1994)!
Comme son ami Miyazaki avec «Le vent se lève», Takahata, qui fêtera bientôt ses 79 ans, réalise ici sans doute et hélas son dernier film. Adapté de l’une des légendes fondatrices de la culture japonaise, «Le conte de la Princesse Kaguya» est une ode merveilleuse à la jeunesse et à la vie, qui fait un sort bienvenu aux conventions.
Dans la montagne, un coupeur de bambous découvre une minuscule princesse lovée au cœur d’une pousse luminescente. En grandissant, la princesse devient une jeune femme d’une rare beauté, sans doute promise à une grande destinée… A contre-courant des codes dominants de l’animation, Takahata a opté pour un style proche de l’estampe, d’une fluidité fabuleuse, dont la poésie, aussi simple que sublime, touchera le petits mais encore plus les grands !
Adeline Stern
Forfait pour la soirée (deux films et repas) 30.- réservation au repas conseillée au 079 797 26 15
Deux jours, une nuit
Cet été, des soirées thématiques seront proposées tous les dimanches. Lancement de la formule le 20 juillet avec un spécial cinéma belge. « Deux jours, une nuit » sera précédé de «Pas son Genre» et d’un repas.
Trop rares sont les réalisateurs qui s’aventurent dans le monde du travail. Depuis leurs débuts en 1978, Jean-Pierre et Luc Dardenne n’ont fait que cela, approfondissant avec leur génie propre le legs humaniste et incommensurable du néoréalisme italien.
Leur neuvième long-métrage de fiction ne déroge pas à ce principe! Pour préserver les bonus distribués à ses dirigeants, une entreprise prévoit un plan social dont est victime Sandra (Marion Cotillard), à moins qu’elle ne réussisse à convaincre ses collègues de renoncer à leurs primes, seule condition pour qu’elle puisse garder son travail. Le temps d’un week-end, avec l’aide de son mari, elle va rendre visite aux uns et aux autres, histoire d’essayer de les persuader de voter pour elle…
Comme toujours, les réalisateurs de «L’Enfant» et du «Gamin au vélo» excellent dans l’art de faire d’un récit de la vraie vie une machine à suspense infernale, dont l’enjeu moral prend à la gorge le spectateur, pour ne plus le lâcher!
Vincent Adatte
Forfait pour la soirée (deux films et repas) 30.- réservation au repas conseillée au 079 797 26 15
Dragons 2 (3D)
Dans la ville de Beurk, perchée au bord de la mer, Vikings et Dragons vivent désormais en paix et s’en donnent à cœur joie en jouant à des courses d’attrape-moutons. Hélas, le méchant Drago va mettre en péril ce fragile équilibre par ses sombres manigances…
Très réussie, cette «suite» a su ravir les critiques du dernier Festival de Cannes où elle a été présentée hors-compétition. Les retrouvailles avec le jeune Harold, antihéros particulièrement émouvant, toujours flanqué de son fidèle Krokmou, atteignent en effet les sommets, tant du point de vue technique que de la finesse de son scénario!
Rarement, acuité psychologique et sens du spectaculaire n’ont été si bien appariés! A la fois drôle, formateur et émouvant, «Dragons 2» aborde avec simplicité et sensibilité des thèmes complexes, comme la nécessité d’accepter les différences ou celle de s’accorder une seconde chance… A découvrir séance tenante et à tout âge!
Adeline Stern
Pas son genre
Cet été, des soirées thématiques seront proposées tous les dimanches. Lancement de la formule le 20 juillet avec un spécial cinéma belge. «Pas son genre» sera suivi d’un repas puis de la dernière œuvre des frères Dardenne.
«Pas son genre» commence comme une comédie romantique: Clément (Loïc Corbery), professeur de philosophie, est dépêché à Arras pour un remplacement. Ce quadra séduisant enseigne les trois premiers jours de la semaine puis rentre à Paris pour s’adonner à l’écriture d’essais dont l’un sur l’amour a déjà été publié.
Coiffeuse et mère célibataire d’un petit garçon, Jennifer (Emilie Dequenne formidable en blonde «Marylin») va troubler cette routine. Alors que tout semble les séparer, ils s’éprennent l’un de l’autre, faisant fusionner Kant et le karaoké, au point que la jeune femme en oublie son soupçon de n’être qu’une passade, à même de pimenter les séjours en province de Clément…
N’en disons pas plus, sinon que la «comrom» va aller en se délitant pour se métamorphoser en un sidérant mélodrame «à sec», dont le final laisse pantois… Une fois de plus, Lucas Belvaux a su jouer parfaitement des genres, histoire de nous surprendre et de décevoir souverainement nos attentes par trop formatés.
Vincent Adatte
Forfait pour la soirée (deux films et repas) 30.- réservation au repas conseillée au 079 797 26 15
Duo d’escrocs
A l’heure de tirer sa révérence, le très probe Richard Jones (Pierce Brosnan) découvre qu’un trader français plutôt malveillant (Laurent Laffite) a sciemment provoqué la faillite de sa société sise à Londres, réduisant en miettes son plan de retraite et le fonds de pension de ses employés.
En désespoir de cause, Jones fait alors appel à son ex-femme Kate (Emma Thompson) pour qu’elle l’aide à mettre la main sur l’homme d’affaires indélicat. Les deux anciens tourtereaux, qui ne roucoulaient plus guère, se lancent alors dans une course-poursuite rocambolesque à travers toute la France…
Avec un humour décapant façon «Un poisson nommé Wanda», le cinéaste anglais Joël Hopkins («Last Chance To Love») mène cette comédie de «remariage» tambour battant, avec le concours d’un duo de comédiens épatants qui se rient de leur ridules, sans oublier la sculpturale Louise Bourgoin dont l’intelligence de jeu égale sa plastique irréprochable!
Adeline Stern
Jersey Boys
En VF le 10 juillet à 20h00, en VOST les 12 et 13 juillet à 18h00
A 84 ans passés et 33 longs-métrages au compteur, Clint Eastwood fait toujours preuve de la même créativité… Après «J. Edgar» en 2012, qui tirait le portrait du boss pitoyable du FBI, le réalisateur de «Bird» poursuit sa révision des grands mythes américains.
Adaptant une pièce de théâtre toujours à l’affiche à Broadway, Eastwood retrace la carrière de «The Four Seasons», un groupe qui connut la gloire dans les années 60. De la naissance au déclin jusqu’à la rupture, il décrit le destin à paillettes de quatre petites frappes italo-américaines qui auraient sans doute mal tourné, s’ils n’avaient connu le succès en poussant la chansonnette!
Même s’il confère tout leur éclat aux numéros musicaux qui ponctuent son biopic, Eastwood reste un observateur averti de «l’american way of life». Loin de mythifier le milieu du showbiz, il lui préfère une approche vériste qui n’épargne pas ses protagonistes, lesquels ne résisteront pas au pouvoir corrupteur du temps, l’un des grands thèmes du cinéaste!
Vincent Adatte
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
Adapté du best-seller de l’écrivain et journaliste suédois Jonas Jonasson, le quatrième long long-métrage de son compatriote Felix Herngren raconte l’escapade drolatique d’un vieux de la vieille, qui «s’évade» de sa maison de retraite le jour même de son centenaire!
Empruntant au passage une valise bourrée de billets de banque appartenant à un soi-disant homme d’affaires, Allan Karlsson décide de recommencer sa vie à zéro. En compagnie d’une rousse accorte et propriétaire d’un éléphant, d’un escroc notoire et d’un vendeur de hot-dogs guère fute-fute, il va tout d’abord tenter échapper aux hommes de main censés récupérer son magot.
Entre deux quiproquos, Allan Karlsson raconte sa vie déjà très remplie où, à son corps défendant, il a influé sur le destin de grands hommes comme Staline, Franco ou encore Truman. Ce Forrest Gump nordique est joué par le grandiose Robert Gustafsson, un grand comique scandinave… Bref, une bonne dose d’humour à froid, à déguster bien frappé!
Vincent Adatte