Maggie (Marianne Faithfull) est une veuve très ordinaire qui vit de ses modestes rentes dans la banlieue de Londres. Or voilà qu’elle apprend que son petit-fils est atteint d’une grave maladie nécessitant une opération très coûteuse. N’écoutant que son cœur, la grand-mère se met à chercher du travail pour financer l’intervention médicale.

Dans le quartier de Soho, Maggie repère une affichette scotchée sur la devanture d’un sex-shop: des «serveuses» sont demandées! En toute candeur, elle se présente au propriétaire de ce lieu de perdition, qui l’engage sans rechigner, même si elle n’est plus de la première fraîcheur! En regard de l’activité proposée, l’âge n’a guère d’importance… Assise dans un cagibi, face à un mur percé d’un unique trou, Maggie doit masturber des hommes parfaitement anonymes! Formée par une professionnelle, elle devient rapidement une experte, au point de devenir l’une des hôtesses les plus demandées du Sexy World, sous le pseudonyme d’Irina Palm.

Prix du public au Festival de Berlin, le second long-métrage du cinéaste français Sam Garbaski métamorphose un sujet scabreux en une véritable ode à la dignité humaine. La performance de Marianne Faithfull, absolument bouleversante dans le rôle-titre, y est pour beaucoup!

Vincent Adatte

Avec Marianne FAITHFULL, Miki MANOJLOVIC, Kevin BISHOP * Age légal 14 ans / suggéré dès 16 ans * VO sous-titrée

La montée des marches du trio gagnant de Ocean’s Thirteen a été l’un des grands événements «people» du dernier Festival de Cannes. Sous le crépitement continu des flashes, Georges Clooney, Brad Pitt et Matt Damon ont été à l’image de leurs personnages: souverainement décontractés!
Sur la Croisette, le cinéaste Steven Soderbergh n’était pas moins à son aise. Voilà dix-huit ans, il créait la surprise en remportant la Palme d’or avec Sexe, mensonges et vidéo. Quittant son anonymat, le réalisateur de Traffic est devenu depuis lors l’un des auteurs les plus doués de sa génération, l’un des rares à ne pas se laisser dicter sa conduite par le «Nouvel Hollywood».

Indéniablement, l’homme a mené sa carrière avec intelligence, sachant alterner films ambitieux et productions de prestige.

Inspirée d’une comédie policière remontant à 1960, la saga Danny Ocean constitue le viatique du sieur Soderbergh. Après Ocean’s Eleven et Ocean’s Twelve, le meilleur ami du docteur Ross remet donc la compresse à Las Vegas, toujours sur le thème du hold-up bluffant. Pour venger l’un de ses amis, Danny (G. Clooney) sonne le rappel des as de la cambriole «cool». Cette fois, il a dans son collimateur un propriétaire de casino véreux joué par Al Pacino… Un duel qui promet!

Adeline Stern

Avec George CLOONEY, Brad PITT, Matt DAMON, Andy GARCIA

Le dimanche 1er juillet le film sera projeté à 6h du matin et suivi d’un petit-déjeuner.

Pour la toute première fois, un cinéaste a pu filmer la vie monastique des moines chartreux. Ce projet, le cinéaste allemand Philip Gröning le portait en lui depuis plus de vingt ans. Dès 1984, Gröning adresse sa demande au supérieur de l’Ermitage de la Grande Chartreuse, situé dans les Alpes grenobloises. Il attendra quinze ans avant d’obtenir l’autorisation de tournage.

Dans l’obligation de travailler en solitaire, sans lumière artificielle, Gröning part alors avec un matériel numérique très léger et tourne pendant près de six mois chez les Chartreux, ramenant en salle de montage près de cent vingt heures d’images «utiles». Par écrit, le cinéaste s’est aussi engagé à observer les mêmes règles de vie que les protagonistes de son film qui ne devait en outre comporter aucun commentaire, ni musique ajoutée.

En se conformant complètement à la réalité qu’il enregistre, Gröning entraîne le documentaire dans une direction inédite, la tradition du genre impliquant normalement que le réalisateur garde sa distance. La première conséquence de cette osmose extraordinaire est que le réalisateur a dû respecter la règle du silence… En résulte un documentaire fascinant, à la lisière du cinéma expérimental, dont la durée exceptionnelle n’a rien de rebutant, bien au contraire!

Vincent Adatte

Age légal 10 ans / suggéré dès 16 ans

Un ex-cascadeur balafré se reconvertit en tueur en série. Au volant de sa Ford Mustang conçue pour résister aux pires chocs frontaux, Mike (Kurt Russel) poursuit de ses assiduités meurtrières des jeunes filles court vêtues. Un jour, il tombe sur un os en la personne d’une cascadeuse plutôt futée (Zoe Bell)… L’heure de la revanche a sonné pour le sexe dit faible!

Comme son titre complet l’indique (Boulevard de la mort, un film Grindhouse), le sixième long-métrage du réalisateur de Kill Bill est un pastiche des séries Z qui ont bercé son enfance de «cinéphage». Dans les années soixante, le terme Grindhouse désignait en effet un double programme destiné aux drive in et aux cinéma permanents. Les films en étaient brut de décoffrage, voués à satisfaire les pulsions les plus primaires.

Pour renouer avec ce mauvais genre fort peu correct, Quentin Tarantino et son compère Robert Rodriguez ont réalisé un double programme dans l’esprit Grindhouse. En attendant la contribution de Rodriguez (Planet Terror), embrayez donc sur le Boulevard de la mort. Avec ces fausses sautes de pellicule et son absence d’effets spéciaux (ce qui n’empêche pas le film d’être spectaculaire), l’hommage n’est pas sans vertu subversive, surtout à l’ère de notre triste perfection numérique.

Vincent Adatte

Avec Kurt RUSSELL, Rose MC GOVAN, Zoe BELL * Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans

En partenariat avec le Groupe des Bénévoles à FAREAS, dimanche 24 juin dès 19h petite restauration.

Plus de vingt ans après Dust, une adaptation remarquable d’un livre oppressant de l’écrivain sud-africain John M. Coetzee, la cinéaste belge Marion Hänsel revient en Afrique, mue par un terrible sentiment d’urgence. Tourné dans les espaces désertiques de Djibouti, Si le vent soulève les sables est tiré du roman Chamelle de Marc Durin-Valois, dont le propos porte sur la tragédie des «déplacés» qui sont contraints à l’exode par manque d’eau… Ils sont plus de deux milliards de par le monde!

Pris en tenaille entre les «chiens de guerre» (les mercenaires) et une saison sèche sans fin qui fait mourir le bétail, un village entier choisit l’exode. Se fiant à leur instinct, la majorité des habitants prennent le chemin du Sud. Seul à savoir lire et écrire, Rahne s’entête à partir vers l’Est avec sa femme Mouna, ses trois enfants, quelques chèvres et Chamelle, un dromadaire…

Avec une infinie pudeur, mais sans rien nous épargner, la réalisatrice raconte le destin dramatique des déplacés, ces gens sans larmes, ceux-là mêmes qu’un fonctionnaire occidental obtus traitera peut-être un jour de menteurs, alors qu’ils auront survécu à l’horreur. Une œuvre exemplaire et bouleversante pour dessiller les regards!

Adeline Stern

Avec Issaka SAWADOGO, Carole KAREMERA * Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans

Notre pauvre soleil se meurt. Dans un ultime sursaut technologique, l’humanité envoie un astronef balancer une bombe nucléaire colossale dans l’astre du jour, histoire de ranimer sa flamme! Cinq ans après le cauchemar viral de 28 jours plus tard (2002), le cinéaste anglais Danny Boyle traite donc un autre mauvais rêve futuriste, nettement plus maous celui-là!

Sur terre, le bronzage n’est plus de mise. Inexorable, le déclin solaire condamne la Terre et ses habitants à une bien froide extinction, à moins que l’Icarus II ne réussisse dans sa mission insensée. A bord du vaisseau spatial, l’astrophysicien Robert Capa (Cilian Murphy) et son équipage tentent de se montrer à la hauteur de la mission «humanitaire» qui leur a été confiée, même s’ils se sentent un peu écrasés par le poids de la responsabilité…

Le réalisateur de Trainspotting (1996) renoue avec la science-fiction contemplative manière Kubrick 2001, Odyssée de l’espace, tout en lui ajoutant quelques ingrédients plus frissonnants façon Alien. Certaines images sont d’une beauté quasiment hallucinogène. Songeons seulement au déploiement de l’immense bouclier solaire d’un kilomètre et demi de diamètre qui prémunit l’Icarus II contre des coups de soleil particulièrement ravageurs…

Adeline Stern

Avec Michelle YEOH, Cillian MURPHY, Chris EVANS * Age légal 14 ans / suggéré dès 14 ans

A quinze ans, Lulu (Chloé Coulloud) vit une sortie d’adolescence difficile. Habitant en province avec ses parents, elle a un rapport conflictuel avec sa mère, Juliette (Karin Viard). La jeune fille ne la supporte plus! D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle ne l’a jamais vue sourire… Cet état dépressif menace Lulu. Comme contaminée, elle se sent moche, inintéressante, morte vivante. Son désarroi est d’autant plus grand que son père, Antoine (Pascal Elbé), semble s’être accommodé de cette triste situation.

Une simple trouvaille va alors changer la donne: par hasard, Lulu déniche une bobine de Super-8. Tourné une vingtaine d’années auparavant, ce film d’amateur lui montre sa mère sous un jour complètement inédit. Elle sourit, radieuse, dans les bras d’un inconnu. L’adolescente n’a alors plus qu’une idée en tête, retrouver cet homme qui a eu le don de rendre sa mère si heureuse…
Carine Tardieu signe une manière de conte cinématographique à l’amertume très formatrice. Au final, Lulu devra se faire une raison et admettre que l’on ne peut rattraper le temps perdu. Heureusement pour elle, ce constat lui fera revendiquer son droit au bonheur avec une force décuplée. Tous les ados devraient voir ce film qui, mine de rien, en dit long sur «la tête de leurs parents»!

Adeline Stern

Avec Karin VIARD, Chloé COULLOUD, Kad MERAD, Jane BIRKIN * Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans

L’ogre des marais revient nous empuantir pour la troisième fois. Mariée à la sublime Fiona et désormais père de famille, Shrek aspire à une tranquillité bien méritée. Mais une bien mauvaise nouvelle vient troubler son bonheur fétide: son beau-père, le Roi Harold, a cassé sa pipe sans crier gare. Il faut de toute urgence lui trouver un successeur, sinon le royaume s’en trouvera fort démuni…

Avec l’aide de ses fidèles compagnons, l’Ane et le Chat Potté, le gentil géant part illico presto à la recherche d’un nouveau souverain. Shrek n’a en effet aucune envie de se retrouver sur le trône, ce qui ne manquera pas hélas d’arriver en cas d’échec et ce, en vertu des liens sacrés du mariage. Artie, un cousin de Fiona, ferait un candidat idéal, bien qu’il ne brille guère par son intelligence. Reste à le convaincre…

Cette troisième mouture des aventures de notre héros verdâtre continue à emprunter la formule magique à l’origine de son succès phénoménal! Animation 3D empruntant à la caricature, Shrek le troisième revisite en les parodiant les contes de fées, avec pour cette fois quelques incursions du côté des légendes arthuriennes, qui ne sont pas sans rappeler les Monty Python. Un humour décalé à savourer en famille… et avant tout le monde!

Adeline Stern

Voix de Alain CHABAT * Avant-première!

Avec Johnny DEPP, Orlando BLOOM, Keira KNIGHTLEY, Geoffrey RUSH * Age légal 12 ans / suggéré dès 12 ans

Le cinéaste Gore Verbinski est toujours à la barre de la saga Pirates des Caraïbes. Nul doute qu’il ne cingle vers un nouveau succès planétaire avec ce troisième volet des aventures bondissantes du facétieux Jack Sparrow (Johnny Depp). Mauvaise nouvelle pour les amateurs de flibuste, l’âge d’or de la piraterie semble bel et bien terminé. Preuve en est que le très gluant Davy Jones (Bill Nighy) s’est mis au service de la très officielle Compagnie anglaise des Indes Orientales.

Avec son terrifiant Vaisseau fantôme, l’affreux calamar a reçu pour mission de faire rendre gorge à tous les pirates infestant les Sept Mers. Face à ce danger mortel, le preux Will Turner (Orlando Bloom), la belle Elizabeth Swann (Keira Knigthley) et le picaresque Barbossa (Geoffrey Rush) n’ont d’autre recours que de rassembler les Neuf Seigneurs de la mythique Cour des Frères. Hélas, l’un de ses membres les plus éminents, le Capitaine Jack Sparrow, manque à l'appel…

Sans attendre, nos héros font voile vers des mers orientales inconnues pour se mesurer au perfide Sao Feng (Chow Yun-fat). Lui seul sait où est retenu Sparrow… Ne manquez pas cette nouvelle croisière battant pavillon noir, qui lorgne encore plus vers le fantastique. Il se murmure que cela pourrait bien être la dernière!

Adeline Stern

Avec Forest WHITAKER, Gillian ANDERSON, James McAVOY * Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans * VO sous-titrée

Le Britannique Kevin McDonald aime les sujets forts. Après Un jour en septembre (1999), un documentaire consacré à la tragédie qui endeuilla les Jeux Olympiques de Munich, il tourne La mort suspendue (2003), un «docu-fiction» sur la survie d’un alpiniste abandonné par son camarade de cordée. Avec Le dernier roi d’Ecosse, McDonald reste dans les extrêmes en adaptant un roman de Giles Folden, dont l’un des protagonistes se nomme Idi Amin Dada (1928-2003).

Trois ans après sa mort, le cinéaste évoque le règne de ce bouffon sanguinaire bien imprudemment installé au pouvoir par les Anglais qui essayèrent de s’en débarrasser par la suite. En se proclamant Roi d’Ecosse pour faire enrager la reine Elisabeth, Amin Dada le leur rendit bien! McDonald confronte au despote un personnage fictif emblématique d’un Occident peu regardant sur les exactions de ses pantins africains…

Nicholas Garrigan (James McAvoy) est en effet un jeune praticien naïf et idéaliste qui œuvre dans un dispensaire. Par un concours de circonstances, il devient le médecin personnel du dictateur ougandais. Un temps fasciné par le charisme de son patient, il en découvrira par la suite toute la monstruosité. Dans le rôle «grandiose» d’Amin Dada, Forest Whitaker nous donne des sueurs froides!

Vincent Adatte