Après «Ceux qui restent», un premier long-métrage aussi inconfortable que passionnant, qui racontait une histoire d’amour entre deux conjoints de cancéreux, la réalisatrice française Anne Le Ny pose sur le mode de la comédie acerbe la question du droit au séjour, de la légitimité de la solidarité, sous nos latitudes, en 2010.

Ancien résistant, militant féministe, aujourd’hui octogénaire, le docteur Lucien Paumelle (Michel Aumont) défend la cause des sans-papiers. Médecin comme son père, Babette (Karin Viard) admire son engagement, au contraire de son frère Arnaud (Fabrice Luchini), avocat d’affaires, qui se montre très sarcastique...

Veuf, Lucien Paumelle passe à l’acte en hébergeant clandestinement une très séduisante Moldave et sa fille préadolescente. Cette cohabitation a le don de ranimer la flamme du désir du vieux docteur et de semer la zizanie dans la famille. Drôle, révélateur et très peu angélique!

Samedi 14 août à 18h, le film sera offert à la population par la Coopérative «Mon Ciné» et précédé d’un apéritif dès 17h... Venez nombreux !

Réalisateur d’un mélo hilarant et endiablé en 2002 («Le fils de la mariée»), Juan José Campanella change complètement de registre avec «Dans ses yeux» («El secreto de sus Ojos»). Argentin d’origine, récemment naturalisé espagnol, Campanella réussit ici un thriller d’atmosphère aux accents politiques remarquables.

En 1974, deux ans avant le coup d’état de la junte militaire dirigée par le général Videla, une jeune institutrice est violée et sauvagement assassinée. Vingt-cinq ans plus tard, Benjamin Esposito (fabuleux Ricardo Darin), l’inspecteur de police qui enquêta sur ce meurtre, est désormais à la retraite.

Animé par le triste sentiment d’avoir raté sa vie, Esposito se décide à écrire un livre consacré à cette affaire... Au-delà d’un suspense romanesque très bien mené, Campanella dépeint de façon pénétrante le climat délétère dont durent s’accommoder les serviteurs de l’état acceptant d’œuvrer sous la dictature.

La grande saga du désir interdit poursuit ses saignées. Dans ce troisième volet à rebondissements, la pauvre Bella est toujours et encore tiraillée entre Edward le vampire végétarien et Jacob le loup-garou amérindien, tandis que la rouquine Victoria trame dans l’ombre
sa vengeance!

En confiant la mise en scène de «Hésitation» au jeune cinéaste britannique David Slade, ses producteurs ont voulu donner un coup de sang à la transposition cinématographique de la tétralogie fantastique de la romancière mormone Stephenie Meyer. Pour mémoire, ce jeune réalisateur s’était fait l’auteur en 2007 du très efficace «Trente jours de nuit» (jamais sorti en Suisse), un film de vampires d’une noirceur étonnante!

En dernière année de lycée, Bella Swan (Kirsten Stewart) hésite donc toujours à consommer avec le beau et ténébreux Edward McCullen (Robert Pattinson), lequel va pourtant la demander en mariage...

Adeline Stern

 

Flanqué d’un titre mystérieux dont le sens éclate dans une scène finale digne du meilleur Ionesco, le troisième long-métrage du jeune cinéaste Corneliu Porumboiu démontre avec une ironie douce mais très assassine que la situation prévalant actuellement en matière de droit en Roumanie est encore loin de correspondre aux canons européens.

Cet «antipolar» fort savoureux s’attache aux pas déconcertés de Cristi (Dragos Bucur), un jeune inspecteur chargé de surveiller un lycéen suspecté de trafic de haschich. Guère convaincu par sa mission, le policier rechigne à gâcher l’existence de son «client» en l’envoyant en prison pour une peccadille, d’autant que la loi va bientôt changer, adaptation aux normes européennes oblige!

Se refusant donc à appliquer le règlement à la lettre comme l’exige le commissaire, Christi entre en rébellion. S’ensuivra un duel verbal extraordinaire avec son supérieur, dictionnaire à l’appui... Quand le nouveau cinéma roumain ne cesse de nous surprendre!

Vincent Adatte

Quinze ans après avoir fait de «Toy Story» le premier dessin animé de long-métrage en image de synthèse de l’histoire du cinéma, les studios Pixar ressuscitent pour la troisième fois leurs jouets fétiches. Andy s’apprête à quitter le foyer familial pour aller étudier à l’université, abandonnant Woody, Buzz et leurs pairs à un sort très incertain.

Après une séquence d’ouverture sidérante où les jouets démontrent sous la houlette de Woody que leur aptitude à se projeter dans l’imaginaire n’a été en rien entamée par les années, qu’elle semble vouée à l’éternité, les voilà en grand émoi! Que vont-ils devenir après le départ de leur propriétaire vieilli et enrégimenté à l’université?

Après avoir constaté sur Internet que les joujoux d’occasion ne valaient pas tripette, ils se croient sauvés en étant «légués» à une garderie. Las, cette nouvelle affectation ne sera de loin pas le paradis annoncé... A la fois profond, poignant et très drôle. Du grand, du très grand art, à déguster quelque soit notre taille !

Adeline Stern

Après avoir échappé de peu à la mort, Lisbeth Salander se retrouve immobilisée à l'hôpital, dans l'incapacité d'agir... De nombreux chefs d'accusation pèsent toujours sur elle et la font placer en isolement par la police, dans une chambre jouxtant celle de son père, qui la hait et qui n'est guère en meilleur état qu'elle... A l'extérieur, Mikael Blomkvist continue de mener l'enquête sans pouvoir avoir le moindre contact avec Lisbeth. Il ne tarde pas à mettre à jour certaines activités souterraines menées par les services secrets. Ce qui pourrait déstabiliser les hautes sphères de l'État mais surtout blanchir Lisbeth une bonne fois pour toutes.

Traquée, prise au piège d'une manipulation manifestement très planifiée... Lisbeth va devoir affronter son passé. Elle pourra compter sur l'amitié infaillible de Mikael Blomkvist, qui fera tout pour prouver qu'elle n'est pas la tueuse en série que les médias et la police dépeignent.

Mikael Blomkvist est journaliste économique dans le magazine Millenium. Condamné pour diffamation, il décide de prendre de la distance avec sa vie et son métier. Mais Henrik Vanger, grande figure de l'industrie suédoise, fait appel à lui afin d'enquêter sur une disparition non élucidée, celui d'Harriet Vanger, nièce du grand homme et disparue à l'âge de seize ans. Au cours de ses recherches, Blomkvist se rend compte que La famille Vanger semble cacher bien des haines et des secrets. Dans le cadre de son enquête, le journaliste est amené à rencontrer Lisbeth Salander. La jeune femme de vingt-quatre ans possède un don exceptionnel, celui de découvrir des informations introuvables. Tous deux vont être amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce que chacun aurait pu imaginer...

Durée : 1h33 – Pour tous / suggéré dès 7 ans – 2010 – USA

En 2001, l’ogre Shrek imposait sa couleur verte et malodorante aux spectateurs du monde entier. Ainsi nommé en hommage à Max Schrek, l’acteur allemand qui prêta ses traits à l’immortel «Nosferatu le Vampire» de Murnau, l’abominable géant décrocha l’Oscar du meilleur film d’animation pour sa performance fétide.
Neuf ans et trois épisodes plus tard, cette créature cynique et malicieuse vient exécuter son dernier tour de marécage. Dans ce quatrième et ultime volet, on le découvre assagi et bon père de famille regrettant amèrement le bon vieux temps où il inspirait la terreur dans tout le royaume.
Las de signer des autographes à tour de bras, Shrek passe un contrat diabolique avec l’habile et sournois Tracassin. Le voilà parachuté dans un monde parallèle un brin déjanté où les géants de son genre sont impitoyablement pourchassés par des sorcières peu amènes. Berné, le géant désespère de retrouver sa vie tranquille d’antan. Mais, ouf, l’âne veille au grain…

Vincent Adatte

Le jour de la Fête de l’indépendance du Liban, trois femmes prennent un bus qui doit les mener dans une prison située au milieu de nulle part. Mais une balle perdue vient faucher le conducteur du bus. Les trois protagonistes décident alors de continuer ensemble, à pied.

Elles accomplissent ce voyage pour diverses raisons. «La femme du gardien» (Hiam Abbass) rapporte l’arme de service que son gardien de mari a oubliée à la maison. «Celle qui veut divorcer» (Manal Khader) veut faire signer à son ex-époux emprisonné les papiers entérinant leur séparation. Enfin, la plus jeune (Raïa Haïdar), fraîchement mariée, a hâte de visiter son conjoint qui a été arrêté par l’armée, le jour de ses noces.

Egarées dans un arrière-pays désertique, ces trois héroïnes, très représentatives de la situation qui prévaut actuellement au Liban, dressent une carte onirique de leur pays natal. Un premier long-métrage étonnant d’une jeune réalisatrice beyrouthine qui ne craint pas le mélange des genres!

Vincent Adatte