Synopsis
Primé à Cannes, le premier long-métrage de la jeune réalisatrice bosniaque Aida Begic est un portrait de groupe d’une profonde humanité… Au village de Slavno, situé dans l’est de la Bosnie, tous les hommes ont été emmenés et tués par les forces serbes. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Seul le vieil imam et un petit garçon ont échappé à la tragédie.
Après la guerre, les femmes sont restées dans leurs maisons dont les toits éventrés sont recouverts de bâches de fortune. Parmi elles, seule Alma, une veuve de trente ans, s’efforce de croire que la vie est encore possible au village. Les autres restent passives, rêvent de partir ou, selon leur âge, attendent la mort. Avec une obstination absurde, Alma s’échine à faire des confitures, des conserves, dans l’espoir très hypothétique de gagner un peu d’argent.
L’irruption de deux affairistes serbes trouble le cours désespérant des choses. Prétendant ne pas avoir combattu, ils proposent aux survivantes de racheter leur village à un prix avantageux pour elles… N’en disons pas plus, sinon que la neige aura le dernier mot de ce beau film au final apaisant, cette neige qui, comme disent les femmes de Slavno, «ne tombe pas pour couvrir la colline, mais pour que chaque animal laisse une trace de son passage».
Vincent Adatte