Synopsis

Le troisième long-métrage du cinéaste mexicain Carlos Reygadas a été l’un des grands émerveillements du dernier Festival de Cannes. Plus apaisé que Japón (2002), moins baroque que Batalla en el cielo (2006), Lumière silencieuse commence à l’aube et finit sur un coucher de soleil.
Dans l’intervalle, Reygadas aura capté un vrai moment de grâce… Exaltées par un usage lyrique du scope, les premières images donnent le ton: sur les terres brûlées de l’Etat de Chihuahua, des femmes et des hommes blonds aux yeux bleus s’activent dans les champs. Ce sont des mennonites, adeptes de la doctrine de Menno Simons (1496-1561), protestant dissident qui prônait un pacifisme intégral. Emigrés au Mexique depuis 1922, ils parlent entre eux un dialecte mi-allemand mi-flamand, mais conversent avec les Mexicains en espagnol…

En contradiction avec la loi de son Dieu et de celle des hommes, Johan, pourtant marié et père de famille, tombe amoureux d'une autre femme. Il souffre d’avoir son cœur partagé, mais, sincère, n’en fait jamais mystère. Son épouse en vient à se laisser mourir… Du mode de vie immuable des mennonites, le cinéaste fait un véritable archétype de l’existence, conférant à son récit la dimension du conte… Lumière silencieuse éblouit littéralement le spectateur qui y consent!

Vincent Adatte

Avec Cornelio WALL, Miriam TOEWS, Maria PANKRATZ * Age légal 7 ans / suggéré dès 14 ans * VO sous-titrée